Oradour sur Glane: déni de mémoire et Honneur d'un homme

Plus que l'ouverture d'un débat, c'est un coup de gueule qui m'anime. Une révolte contre une décision de justice qui frappe un homme, rescapé d'Oradour sur Glane.

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Je viens de prendre connaissance de la décision des juges de Colmar de condamner Robert Hébras, l'un des deux rescapés d'Oradour sur Glane.
Dans la réédition de son livre "Oradour-sur-Glane le drame heure par heure", l'éditeur reprend la première formulation qui avait été édité lors de la sortie du livre: "Parmi les hommes, il y avait quelques Alsaciens enrôlés de force dans les unités SS"

Robert Hébras avait corrigé cette expression considérée comme maladresse dans les éditions suivantes.

Il faut rappeler que le procès de Bordeaux de 1953 condamna les Alsaciens présents à Oradour le 10 juin 1944 et que l'assemblée nationale les amnistia (vote du 20 février 1953).

Rescapé du massacre qui fit 642 victimes, Robert Hébras a été condamné à "un euro symbolique de dommages et intérêts et à 10.000 euros de frais de justice"

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Oui, c'est une honte. J'en ai entendu parlé mais j'ignorais pour la pétition. Merci du tuyau.

Merci, j'ai contacté cette personne aussi - cette condamnation est ignoble.

C'est l'éternel chemin de croix de celui qui dit la vérité. La victime qui défend la vérité, pas celle des manuels ni des archives, celle qu'elle a vécu, senti. Et même soixante et dix ans plus tard, il se trouve encore des gens pour la faire souffrir, oui c'est ignoble et injuste...

Il y a un adage qui dit : l'Histoire est écrite par les vainqueurs ... heureusement, nous avons les historiens.

Absolument Mathieu, et le bon historien est un historien qui s'implique, qui cherche la vérité par tous les moyens possibles...

J'ai grandit à Limoges donc je ne compte plus le nombre de sorties scolaires qui m'ont amenées à Oradour.
J'ai signé la pétition via cette adresse mail :
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(A noter que Mr Pommier est un de mes anciens professeurs d'Histoire).

Les Barbares qui ont perpétré ces actes ne doivent pas devenir les victimes.
Il est bien trop simple d'obtenir ce statut de "Malgré-Nous" plutôt que d'assumer des actes dérangeants.

Moi je n'ai jamais pu imaginer de tels actes, ni même que des gens puissent les perpétrer. Cette barbarie sans nom m'a toujours choqué, et je n'ai jamais pu trouver les mots pour décrire ce que je ressens à l'évocation de ces funestes évènements. J'ai beau essayer de comprendre, d'étudier les contextes, les causes, c'est vraiment trop atroce, et mon esprit ne peut se représenter tout cela; je demeure à jamais dans l'incapacité de réaliser de telles horreurs, puisse l'avenir apporter la paix et la compréhension aux âmes de ce monde...

Il ne reste que le souvenir, et des images égarées dans les mémoires. Parfois je me dis que les êtres humains pourraient tirer les leçons de ces actes abominables, puis je m'aperçois qu'il y a toujours des crimes atroces et injustes, et ce partout dans le monde. C'est la seule défense que j'ai pu m'inventer, imaginer que l'homme soit capable de tirer les enseignements de ces barbaries passées; qui se sont pourtant reproduites maintes fois depuis. En extrême orient, en ex-Yougoslavie, etc.

Et la "Nuit de San-Lorenzo" des Frères Taviani, chef d'oeuvre du cinéma italien d'après guerre ? C'est exactement le même scénario, Olive, et en pleine Europe, comme Oradour.

Je suis scandalisé par ce jugement condamnant l'un des deux rescapés de ce massacre. Alsaciens. Veuillez vous reporter au sujet musical sur Ravel, où nous parlons Guthie et moi, des interprétations et notamment de cet Alsacien de haute figure qui dirigea l'Orhestre de Paris à sa fondation, et qui ne sortait jamais sans arborer sa Légion d'Honneur, même aux Etats-Uis. Cet Alsacien, le grand Chef d'Orchestre, Charles Munch est l'exemple de ces milliers d'Alsaciens qui préfèrent risquer leur vie pour leur patrie, la France, que de la voir bafouée. Tel ce "malgré nous" (pas dans les SS, tout de même) qui à l'époque des "pendus de Tulle" voyant un jeune homme ramassé à la Manufacture d'Armes lui souffla :"Je suis Alsacien. Boucule-moi; je vais tomber et tu en profites pour t'enfuir", puis qui a recommencé deux ou trois fois avant de se faire dénoncer par de vrais soldats allemands. Fusillé sur le champ. Qu'est-ce que faisaient ces "malgré nous" malgré eux ? Ils pouvaient dire un "non" énergique. Pas si fou le Hitler. Il était capable pour amener à sa Kollaboation de faire enlever même les pancartes qu déshonoraient la gare de l'Est à Paris , avec en grand dessus, "Elsass-Lothringen" et laisser les destinations françaises Strasbourg et Colmar. Ces Alsaciens-là ont manqué le virage. Tant pis pour eux. Ils ont été amnistiés, mais leur honte reste la même. Quelques cas, sous l'effet d'un chantage familial : il y avait de la place en Alsace-Moselle pour des emplois de bureau. Ecrire en allemand dans un bureau à Metz, ce n'est pas tirer à vue sur des compatriotes innocents à Oradour. Où est-ce qu'on signe ?

Scandaleux... Après on s'étonne que je crache sur la "justice" française... On condamne les innocents et on innocente les coupables... Pitoyable...

Visiblement la justice fonctionne selon une logique qui m'échappe totalement ! Comme tu dis Tom, elle juge les mauvaises personnes, et ce qui est triste c'est que cette tendance a l'air de s'accentuer...

On ne crache pas comme ça sur la justice, elle ne fait qu'appliquer des textes de loi. Le juge a effectivement un degré d'appréciation (selon les "niveaux" - il est appliqué par différents personnes - du juge aux jurés) - mais il se doit d'appliquer la loi.
Ce n'est pas non plus un juge (hors affaire particulière - mais de mémoire la justice ne peut se saisir elle-même d'une affaire) qui décide ce qu'il traite ou non, tout part d'une plainte individuelle ou collective.
Après, on peut trouver les pires erreurs ou dysfonctionnements effectivement ... mais ce n'est pas le principe général (j'ai du mal avec le "tous pourris" - que ce soit chez les flics, les politiques, les juges, les avocats, etc ...).