Embryons mi-cochon, mi-homme

Le Japon s'est visiblement lancé il y a quelques années dans la création d'embryon homme-cochon pour fabriquer à terme des organes à transplanter. Cela vient du fait que les tests d'injection de cellules souches pluripotentes humaines dans des embryons de porc échouaient.

Un magnifique sujet de bioéthique !

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C'est le genre d'expériences que je trouve à la fois extrêmement stimulant, pour la puissance scientifique que ça représente en terme de compréhension du vivant, et assez dérangeant en terme de bioéthique.
L'idée me paraît tout à fait perturbante, même si j'ai du mal à expliquer précisément pourquoi. Au fond, pourquoi est-ce que ça me dérange de faire en sorte que des porcs soient dotés d'un pancréas ou d'un foie compatible avec un humain en cas de greffe, alors que l'élevage de porcs à fin alimentaire ne me dérange pas plus que ça ? (Bon, les conditions de l'élevage industriel me rebutent vraiment, mais pas le fait d'élever des animaux pour les tuer et les manger).
Elever un animal pour le manger paraît cependant plus "normal" que de le modifier pour qu'il soit doté d'organes compatibles pour une greffe. Je crois que ça a à voir avec le fait que ça semble porter en germe l'effacement progressif de la frontière entre humains et animaux - et pourtant je sais bien que l'homme est une espèce animale parmi d'autres.

Il me faut reconnaître que je ne suis (hélas) vraiment pas calée en sciences "dures", et les tenants et aboutissants de ces découvertes m'échappent, parce que, comme je ne sais pas comment ça marche, je ne saurais pas me prononcer sur les conséquences et les dérives possibles (probables ?) de ces expériences.

Il y eut le cas d'un couple qui fit un enfant pour pouvoir faire une greffe compliquée à un enfant précédent.
Cela ne signifie pas que ce frère cadet soit moins aimé que l'ainé mais c'est un peu dérangeant dans le principe.
Cela dit il semble que tout ait bien marché et que tout le monde se porte bien.

Oui, c'est le cas des "enfants-médicaments" ou "enfants-sauveurs". J'écoutais justement une émission de France Culture là-dessus l'autre jour. Je trouve ça dérangeant aussi. Difficile d'imaginer qu'aucun mécanisme intra-familial un peu bizarre ne se mettre en place, même si on fait tout au mieux avec accompagnement psychologique etc.
Et en même temps... qu'est-ce que j'aurais fait à la place des parents ? Vraiment, je ne sais pas. J'espère n'être jamais la femme à qui on annonce que son enfant de 4 ou 5 ans sera mort dans quelques années à moins qu'un petit frère ou une petite soeur ne soit porteur des cellules qui pourront permettre à l'aîné de survivre.

Néanmoins  sélectionner un embryon humain qui pourra vivre une vie d'homme ou de femme (même s'il refile des cellules à son aîné à un moment), ce n'est pas tout à fait la même chose que de fabriquer une chimère inter-espèce qui n'aura pas de vie par elle-même après s'être fait retirer son foie ou son pancréas humano-compatible.

C'est toute la complexité de ce type de sujet qui non seulement s'avère scientifiquement poussé mais qui soulève également tant de questions que la mise en application demande souvent une évolution des mœurs (à tort ou à raison) et bien entendu une adaptation législative

C'est sur ce genre de sujet que la franc-maçonnerie est pile dans son rôle, certes en obédience sociétale qui prend des positions officielles, mais même en obédience traditionnelle en réflexion interne, que les membres portent ensuite dans la société civile.

La transplantation est déjà remarquable s'il y arrive un miracle !
Ce qui me touche le plus est la transplantation cardiaque, il y a tellement de demandes et pas assez de donneurs... La médecine évolue