FM et consignes de vote

Une vidéo orientée, patos, qui débute et s'achève en montrant à leur désavantage des électeurs FN. De la propagande sous couvert d'humour. Seulement, comme chez les journalistes et les experts, il est assez courant chez les youtubeurs, s’il leur arrive de parler vrai, qu’ils aient l’air de parler faux. Cela donne à la vérité cet aspect équivoque qui la désavantage le moins vis-à-vis de l’hypocrisie. C'est encore la preuve qu'il faudrait vraiment être malhonnête pour ne pas reconnaître qu’en France, les médias (tenus par une poignée de milliardaires) sont au service de la propagande du pouvoir, une propagande servie par des soldats qui se font appeler journalistes, experts, sondeurs ou économistes, mais ne sont en réalité que des commissaires politiques. Pouvons-nous dénoncer cette communication sur "ordonnance" sans risque de montrer les symptômes d’une complotite paranoïde ?

Après les attentats de novembre 2015, la posture de « chef de guerre » qu’ont bien voulu attribuer les médias à François Hollande, allant même jusqu’à lui donner du « père de la nation », ces expressions comme tant d’autres qui sans en avoir l’air nous conditionnent, ne vous font-elles pas sentir comme un léger décalage ? Les États-Unis foutent la pagaille au Proche et Moyen-Orient, cassant les régimes au pouvoir pour y mettre à la place des fous dangereux comme les Frères Musulmans. Daesh est même à moitié leur création. Et nous, de Mitterrand à Hollande, en passant par Chirac et Sarkozy, nous nous sommes rendus complices. 30 000 bombes en Lybie, 60 000 morts. 310 000 morts en Syrie dont 90 000 civils. Voter Macron, c'est poursuivre cette politique atlantiste de massacre. Je ne sais pas vous mais je ressens comme un malaise dont l’humeur passe mais dont la trace demeure. On glisse de l’obscène à la mise en scène politique, de la brutalité des exécutions à la communication clinique macronienne sortie du cerveau silicium de deux ou trois spin doctors. Comment ne pas ressentir ce malaise à la réduction des élections présidentielles présentées, matraquées comme étant une opposition républicains contre fachos, gens bien contre connards ? Je trouve ça à vomir. Avoir tant de morts sur la conscience et garder la capacité de sourire devant les caméras, c'est sans doute là qu'on reconnait quelqu'un de bien ? Le connard ne peut être qu'un individu qui dit NON en agitant un drapeau tricolore, c'est ça ? Oui, c'est à vomir. C'est pourquoi je m'abstiens. Je ne veux pas me rendre complice de ça.

Pour poursuivre ce que dit Claude, un exemple. Hollande, autoproclamé ennemi du monde de la finance, s’était engagé à séparer les activités de crédit des banques de leurs opérations spéculatives. Finalement son projet de loi bancaire, proposé par le gouvernement en décembre 2012, se contente de créer des filiales pour les opérations « non utiles à l’économie ». Autrement dit : rien ne change. En revanche, la loi travail, qui donne entre autres à l'employeur plus de souplesse en matière de licenciements ou de fixation du temps de travail, son gouvernement l'a fait passer arbitrairement à coups de 49-3. Cela signifie quoi ? Que les reformes structurelles dont on nous rebat les oreilles depuis des années, l'Allemagne en tête, ne doivent surtout pas concerner la haute finance mais que le commun des mortels doit s'y plier de force ? 

Or il suffit d'entendre Macron, avec ses ordonnances et ses calculs de technocrate, pour comprendre qu'il suit la même ligne : privilégier des groupes qui, par la spéculation, foutent en l'air l'économie réelle et ne participent en rien au bien commun puisqu'ils ont recours à des montages financiers, la fameuse optimisation fiscale, pour s'exonérer de l'impôt. Or ces groupes détiennent la presse. Et par l'intermédiaire de commissaires politiques dont je parlais dans mon précédent post (experts, économistes, journalistes), à quoi s'appliquent-ils ? A diffuser l'idée que tout le problème vient des dépenses publiques et des acquis sociaux... 

Qu'on ne se demande plus pourquoi les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres.