"Rien n'existe qui n'ait au préalable été rêvé"

Ce n'est pas moi qui dirait le contraire !

Et au fait, merci Pierre pour toutes ces données précises concernant l'oeuvre d'Ismael Mérindol, fort bien reconstitué par Edouard Brasey.

Le monde féerique nous vient de très loin, mais il vit et respire en permanence dans le coeur des enfants, pour peu que l'on sache soit même (en tant qu'adulte) rêver suffisamment pour les y inviter. C'est pour cela que je trouve ton histoire très touchante Pierre, car dès son jeune âge, ta fille a pu s'imprégner de cette magie qui est primordiale dans nos esprits parfois trop imbibés de "rationalisme". En ce qui me concerne j'en ai fais ma matière première pour composer mes poèmes, car je pars d'une réalité ! Et non d'un mythe. Afin de ressentir profondément de quoi il s'agit, j'en ai besoin, et je conçois très bien que cet univers féerique soit bien davantage qu'un simple héritage culturel, c'est aussi le moteur d'un imaginaire qui vibre en nous...

Et puis c'est tout simplement l'essence du monde, de la nature... Donc la vie !

" Le plus pauvre des hommes est celui qui n'a plus de rêves "

Nietzsche : "Dieu a aussi son enfer : c'est son amour des hommes".

Remarque : Le surhomme n’est capable que de s’aimer. Dieu est même capable d’aimer Nietzsche.

Contre-citation humaniste : "L'enfer de l'individu, c'est de se croire Dieu ... et unique".

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Je ne connais rien de Nietzsche et la philo n'est pas mon fort, mais qu'est qui pouvait bien faire dire que "Dieu aimait les hommes" ? Plus qu'il n'aimerait les fourmis ou les crevettes ?

En ce qui concerne les fourmis et les crevettes, je ne sais pas, mais aimer Nietzsche, c'est fort. Il n'y a que "Dieu" qui en est capable

Ne trouvez vous pas que la grande défaite de notre civilisation moderne est le fait que nous soyons incapable de faire rêver les jeunes générations, pire même nous les faisons cauchemarder. La FM a t'elle échoué?

je ne suis pas loin d'être de ton avis.

Où sont les idéaux et les méthodes adaptées à notre temps : 7 milliards d'habitants, des écoles ou des arsenaux ?

Oui, des écoles ou des arsenaux ?

Il faut tout de même le reconnaître, nous vivons dans une société où la part de rêve s'amenuise comme une peau de chagrin ! Ou bien celle-ci change de forme ? Mais la forme qu'elle prend ne me plaît pas du tout !

Je l'admet sans difficulté, je suis un incorrigible poète, et je perçois le monde comme un univers imprégné de mystères et de caractéristiques propres à l'excitation de l'imaginaire. Je déplore que les gens comme moi soient un peu perçu comme de doux rêveurs, un peu exclus d'une forme de lucidité qui, si vous me le permettez, me fait doucement rigoler ! A l'école, une institutrice (au demeurant fort sympathique) imprégnée de bonnes intentions, estima que du moment que je ne parlais pas ou peu, et que j'étais toujours "dans mon coin", j'étais forcément maltraité par mes parents ! Ce qui bien sûr était totalement faux. Alors je rencontrais un pédopsychologue environ une fois par semaine qui ne trouva nib (rien pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec l'argot) ! Et pour cause, je n'étais pas malade ou victime de je ne sais quelle maltraitance, j'étais juste rêveur !

Un poète est un être qui possède une autre forme de lucidité, une sorte de "clairvoyance", c'est une nature particulière, pas une déviante rareté. Pourquoi je vous raconte tout cela ? Parce que bien souvent nous ne savons plus identifier ces choses dans les jeunes générations, il faudrait inventer des écoles pour les rêveurs ! Mais oui.

Bon je vous l'accorde, Verlaine a tiré sur Rimbaud ! Mais avec ce qu'il prenait, je crois que l'esprit poétique était quelque peu troublé !

Nous pouvons tous devenir ou redevenir des rêveurs ! Le monde s'en fiche, et la société humaine n'en souffrirait pas pour autant... Rêveur n'est pas synonyme de stupide ! Ou alors tous les poètes et les visionnaires étaient stupides, ce qui bien entendu, est une aberration.

Amitiés mes amis,
Olive.

Nous avons ici même un rêveur-poète patenté; ça commence par O...

Oui, j'ai croisé le regard de la vouivre un jour d'errance
Depuis, son image ne cesse de me hanter !
Elle était belle, et regardait les étoiles en silence
Et mon esprit ne sait que la chanter.

J'ai croisé le regard d'un faune, au fond d'une forêt
Depuis, son image ne cesse de me dire
Questionne ton miroir avant de me maudire
Des fois que la vérité y serait !



Oui, ainsi va ma vie, au gré des rêveries et des vers... Et je dois cela à dame nature, mais aussi à l'amour de ma douce, à qui je dédie tous mes écrits !

Amitiés,
Olive

Il faut de tout pour faire un monde. L'humanité s'inscrit dans la diversité. Ce qui est intéressant dans la rencontre, ce ne sont pas nos ressemblances, c'est surtout ce que l'on est pas.

Pierre Meur a écrit:Il faut de tout pour faire un monde. L'humanité s'inscrit dans la diversité. Ce qui est intéressant dans la rencontre, ce ne sont pas nos ressemblances, c'est surtout ce que l'on est pas.

Exact; la découverte permanente est aussi indispensable que l'air ou l'eau.

"Je me ménage quelques instants chaque jour avec celui que j'aurais voulu être". Cioran.

Ne t'inquiètes pas, toi aussi tu te taperas Blanche-Neige, Grincheux

"Il était une fois une jolie princesse qui s'appelait Blanche-Neige. Elle vivait dans la forêt en compagnie de sept mains (les nains étaient manchots) ... "

Manchot, certes, mais bien pourvu !

Absolument Pierre ! C'est surtout ce que l'on est pas...

Et moi je ne suis pas un philosophe aiguisé, ni même un académicien pointu; j'ai de l'humour, mais je suis surtout un rêveur sans fin, chacun sa croix !

Mais j'aime bien que quelqu'un qui me ressemble dans l'effort m'aide à la porter ! L'histoire de ne pas me sentir mal jugé. Car certains veulent systématiquement imposer "leurs" différences aux autres, sans considérer cette différence comme précisément enrichissante (contrairement à ce que tu disais, et tu as raison) ; je déteste être passé par le microscope de quelqu'un qui cherche à déceler ce qui ne va pas en moi ! (Sauf si ce quelqu'un est un personnage qui me veut du bien lorsque je vais mal)

Je vous dis tout cela car j'ai le sentiment de l'avoir vécu à plusieurs reprises, notamment lorsque j'étais plus jeune. La société m'a toujours imposé des directives qui ne me correspondaient pas, et je ne vous dis pas tout. Alors aujourd'hui je me sens aimé et compris, par un nombre de personnes très restreint, et j'ai le sentiment de ne plus porter de croix, mais d'avoir des ailes !

Bien à tous,
Olive