La jalousie

J'aimerais que nous tentions de définir ensemble ce qu'est la jalousie.

Rassurez vous, aucun problème dans mon couple, je voudrais aborder avec vous ces question dont j'ai discute ailleurs.

Pour moi le sentiment de jalousie est très clair, c'est la manifestation de l'ego dans toute sa splendeur ! L'être aimé est en quelques sortes une "possession" de notre moi, mais tout cela est plus ou moins conscient. Je crois qu'il y a une grande part d'égoïsme dans la jalousie, c'est finalement tout simple à mes yeux. Mais je me doute que d'autres paramètres doivent entrer en jeu, que ce n'est pas si simple...

Peut-être qu'une personne jalouse cherche à "intégrer" l'autre, en faire un objet symbolique, l'essence de son âme. On observe également des comportements paranoïaques dans la jalousie, les deux sentiments sont souvent liés. Je crois que la personne jalouse tient à s'identifier à l'être aimé, à la "digérer" (Métaphoriquement parlant s'entend), à la posséder ! Le maître mot : Posséder.

Et que penses tu de quelqu'un qui n'éprouve absolument aucune jalousie, jamais ?

C'est quelqu'un qui n'a pas de problème d'ego, et qui n'a nullement envie de "posséder" la personne aimée, au contraire ! Lui laisser sa liberté de choix, ce qui correspond le mieux à son bonheur, c'est une excellente preuve d'amour aussi ! A condition qu'il y est vraiment amour ! Car si l'un des deux se désintéresse de l'autre c'est qu'il ne l'aime pas, auquel cas la question ne se pose même pas...

Je sais que mes raisonnements peuvent paraître "logiques" ou trop "conventionnels", mais c'est ce que je ressens à ce sujet. En fait cela revient à dire qu'il y a deux grandes façon d'aimer : L'une très possessive, et l'autre plutôt tolérante. Bien sûr il y a des nuances possibles.

Ne pas avoir une once de jalousie est quelque chose que je ne comprends pas.
Ce n'est pas un manque de confiance dans l'autre que d’éprouver de la jalousie, c'est plutôt avoir peur de le perdre a cause d'un étranger qui viendrait tourner autour de lui, non ?

Dans ma conception des choses, si je ne suis pas du tout jaloux, jamais, niet, c'est que soit j'ai un ego démesuré qui me fait dire que je suis irremplaçable, que je suis le top du top et que l'autre s'en est aperçu, ou alors cela me fait dire que finalement la perte de l'autre ne serait pas très grave.
Je suis sur que ma femme au fond serait un tout petit peu jalouse si je lui parlais d'une fille que je trouve super chouette, belle, drôle, proche de moi etc... En tous cas cela me gênerait qu'elle ne le soit pas du tout.
Quand tu aimes vraiment quelqu'un, tu as aussi peur de le/la perdre, non ?

Mais évidemment, il y a jalousie et jalousie.
Une jalousie excessive du style un homme qui impose a sa femme de ne pas mettre de décolletés ou de jupe montre clairement un problème qui peut être soit un manque total de confiance de l'homme en lui-même, un manque total de confiance de l'homme en sa femme, ou un hyper possessivité de l'homme qui considère sa femme comme un attribut, un objet.

Attention de ne pas confondre confiance en l'autre (je t'aime, je te fais confiance, je sais que tu n'iras pas voir ailleurs), avec confiance en soi (tu m'aimes, je suis parfait, je sais que tu n'auras jamais envie d'aller voir ailleurs).Que traduit l'absence de jalousie ? La première formulation, ou la deuxième ?
Et bien pour moi, elle traduit la deuxième, car la première correspond a un "manque de confiance" et non pas en de la "jalousie".
Je peux faire une totale confiance a ma partenaire, et éprouver de la jalousie lorsque je vois un autre homme super canon lui tourner autours et être super attentionné.
Cela n'a rien a voir selon moi avec un manque de confiance envers ma partenaire, mais seulement a voir avec le fait que je me dis que je ne suis pas irremplaçable.

Mais attention, cela ne veut pas dire que tu vis la peur au ventre non plus, sinon on retombe dans de la jalousie excessive. Je parle d'un brin de jalousie, en opposition a l'absence totale de jalousie. C'est un mini pincement.

Tu le dis toi même, si tu dis que tu n'es pas irremplaçable et que tu considères cela, tu n'as pas de problème d'ego, et tu n'as pas envie de rendre ton aimée malheureuse... Tu dis que tu fais confiance à ta partenaire mais que si un mec super canon lui tourne autour et se trouve être très attentionné avec elle, là, tu dis non ! Donc, tu considères que, quelque part, il y a un peu exclusivité, donc possession. Mais attention Spirale : J'ai bien dis que rien n'était formaté, ni figé, et que bien des comportemens pouvaient exister... J AI BIEN DIS : IL Y A DES NUANCES POSSIBLES.

Mais c'est bien pour cela que j'ai précisé que mes raisonnements n'étaient pas forcément LA VERITE en la matière ! Je suis loin d'être un spécialiste de ces sujets. Je ne suis pas psychologue ni sexologue, je dis ce que je ressens, probablement vis-à-vis de mon expérience certes, mais très sincèrement c'est un sujet que je ne peux que difficilement approfondir.

Serais tu capable d’être heureux de voir un être aimé partir avec un autre au nom du fait que cette personne serait heureuse de partir ?
C'est compliqué je trouve.
Si tu aimes, tu souhaites le bonheur de l'autre, avant même ton propre bonheur. Pourtant cette situation me semble impossible.
Il y a comme un paradoxe.
C'est comme si un extrême rejoignait l'autre extrême, qu'il soit aussi mauvais d’être trop jaloux, que d’être totalement dépourvu de jalousie.

C'est paradoxal, en effet.
Je crois que la jalousie est inhérente à la nature humaine, et ne pose un problème que quand elle devient excessive, maladive.

Oui Spirale, c'est complexe.

Sincèrement (Vraiment) j'ignore quel serait mon comportement dans ce cas ! C'est un paradoxe oui, un paradoxe étonnant ! Mais la psychologie de l'être humain et à fortiori du couple est très complexe.

Tu sais c'est comme les gens qui ne peuvent vivre avec quelqu'un ! Et qui refusent de s'engager. Est-ce de la lâcheté (Chose dont je ne suis pas convaincu) ? De l'égoïsme ? Un peu des deux ? Autre chose ?

Moi j'aime ma douce plus que tout, mais le problème c'est que nous ne pouvons vivre réunis, pour des raisons géographiques et professionnelles. Mais nous nous faisons confiance mutuellement, à tel point que parfois nous savons que la vie avance, et que bien des choses peuvent arriver dans cette vie. Malgré tout, même si c'est difficile, nous essayons de composer avec les aléas de l'existence...

L'amour est surprenant aussi, et un jour nous pouvons nous surprendre à avoir une réaction que nous même n'avions absolument pas vu venir !

C'est amusant car cela rejoint l'autre topic sur la psychologie infantile ! Car eux aussi peuvent être jaloux, mais pas de la même manière, ni forcément pour les mêmes raisons...

Tu sais c'est comme les gens qui ne peuvent vivre avec quelqu'un ! Et qui refusent de s'engager. Est-ce de la lâcheté (Chose dont je ne suis pas convaincu) ? De l'égoïsme ? Un peu des deux ? Autre chose ?

Tu pencherais pour quoi toi ?

Olive1968 a écrit:C'est amusant car cela rejoint l'autre topic sur la psychologie infantile ! Car eux aussi peuvent être jaloux, mais pas de la même manière, ni forcément pour les mêmes raisons...

Tu as deux types d'enfants lorsque l'on parle des comparaisons qui ont lieu a l'école, ceux qui veulent ressembler aux autres, sans doute parce qu'ils ont un sentiment d'infériorité, ou d'exclusion, et ceux au contraire qui veulent se démarquer, paraitre original. Et des originaux, il y en a aussi un paquet !
Pourquoi un enfant ne serait il pas fier d'etre dans une configuration familiale un peu moins commune que celle des autres ? On parle toujours du coté négatif de la différence, mais il existe aussi un coté positif parfois non ?

EDIT : moi sommeil, moi gourré de topic, moi trop bossé aujourd'hui...

Quoi qu'il en soit, la jalousie reste du côté obscure de la vie.
Il s'agit d'un sentiment que moi, Eric, j'éprouve vis à vis de quelqu'un.
Ce sentiment provoque en dedans de moi quelque chose de douloureux.
(C'est bien à l'intérieur de moi que ça se passe).
Cette douleur, c'est donc moi qui la provoque, ... à moi-même (!).
Cette douleur (ou ce "mal être"), c'est ce que je perçois (comprends) de ce que l'autre fait qui la provoque.
Puis-je définir (mettre des mots sur) :
- ce que je perçois, ce que je comprends, de ce que fait l’autre ?
- pourquoi ce que je perçois m'est douloureux ?

Parvenir à définir, à mettre des mots, sur cette chose douloureuse me permet d'en prendre conscience, puis d'en "faire cadeau", pour m'en libérer.

Il en va ainsi pour beaucoup de chôses appartenant au côté obscure de notre vie.

(D'aucun considère la jalousie comme une maladie mentale. Maladie, donc, guérissable ...)

Je pense effectivement qu'une jalousie excessive est une sorte de maladie que l'on peut guérir. Absolument.

La jalousie infernale est souvent conjointe à un tempérament obsessionnel.

Et l'obsession relève de la psychiatrie qui malheureusement n'agit guère.

Le sentiment d'abandon, la solitude qui suit, l'état d'infériorité par rapport au concurrent qui vous dépossède, sont tourmenteurs.

Mieux vaudrait avoir plusieurs cases pour s'abriter, une de perdue d'autres rejointes. La rareté donne trop de valeur, ouvrons-nous à la variété.

Bon, je suis un provo, c'est connu !

Et l'absence de jalousie, est-ce un détachement selon toi ?

Cela peut être du détachement, cela peut être de l'amour : accorder à l'autre ce qui lui fait plaisir : tellement on l'aime qu'on ne lui refuse rien.

Beaucoup de travail à faire sur soi-même pour se libérer du désir de posséder pour soi tout seul "l 'objet" de son attachement

Un peu de jalousie fouette le génie, trop l'étouffe. La jalousie est un produit avarié de l'orgueil, non ?, mais indispensable pour avancer. La bile est un poison, mais le corps ne saurait vivre sans elle. Tout est question de transformation : changer la jalousie en admiration, c'est possible si l'on aime l'autre. Voyez la querelle de Maupertuis et de Voltaire à Postdam : tout vient de la jalousie. Mais sans elle, il faut bien reconnaître que nous n'aurions pas eu la Diatribe du docteur Akakia, et par-là, la jalousie engendre des merveilles de l'esprit.
D'ailleurs, je jalouse Spirale d'être un Maître de l'univers et de ses environs, quand je végète au grade de Chien fou !

Pimbi a écrit:Un peu de jalousie fouette le génie, trop l'étouffe. La jalousie est un produit avarié de l'orgueil, non ?, mais indispensable pour avancer.

Tu peux développer ca un peu ?

Pimbi a écrit:D'ailleurs, je jalouse Spirale d'être un Maître de l'univers et de ses environs, quand je végète au grade de Chien fou !

Ca viendra cher ami, ca viendra !

Je veux dire que ressentir un soupçon de jalousie envers quelqu'un peut-être un stimulant, dans la mesure où pour l'égaler, voire le dépasser, nous redoublerions de travail et d'efforts. Il s'agit là d'une jalousie "bénigne" qui n'exclut pas l'admiration, bien au contraire. Le danger, c'est qu'elle se tourne en haine, car dans ce cas elle détruit ce qu'elle devait construire.

Ahh ! Et bien c'est exactement ce que je pense !
Pour moi, un brin de jalousie est comme tu le dis un stimulant a l'attention qui ne peut etre que bénéfique pour l'amour.

On est donc tous plus ou moins d'accord.
Elle est nécéssaire, mais l'excès nuit.
En gros.

Sans compter que la jalousie ne se manifeste pas seulement dans la relation homme-femme (Le cadre du couple), mais elle peut aussi s'installer entre un employé et son patron, deux personnes qui travaillent ensemble, dans un sport ou je ne sais où...

C'est un trait caractéristique de l'esprit humain, et comme vous le dites si bien, un soupçon de jalousie ne peut pas nuire, au contraire, cela peut être un excellent stimulant lorsque l'on manque un peu d'ambition.

Il y a plusieurs façons d'être jaloux : comme Fréron de Voltaire, comme Salieri de Mozart, ou comme Sarkozy de Napoléon. La première est bête et méchante, la deuxième louangeuse (car Salieri admirait profondément la musique de son rival), la troisième à mourir de rire.

Tu sais Pimbi, je trouve que Hollande correspond beaucoup plus à Napoléon ! En tous points ! Physiquement, oralement, orgueilleusement... Bref, il ne lui manque plus que l'uniforme ! Et personnellement, lui aussi me fait mourir de rire.