Le dilemme du tramway

Tueriez-vous une personne pour en sauver cinq ?

Imaginée il y a quelques décennies par la philosophe britannique Philippa Foot, cette expérience de pensée met en scène un tramway dont les freins ont lâché en pleine descente. Il se dirige tout droit vers un groupe de cinq personnes qui ne pourront se dégager à temps. Vous êtes le conducteur de la machine folle et vous avez la possibilité, en appuyant sur un bouton, d'actionner un aiguillage qui vous conduira sur une voie parallèle sur laquelle ne se trouve qu'un seul piéton. Que faites-vous ? Le dilemme confronte deux visions morales : un schéma utilitariste (mieux vaut perdre une vie que cinq) et le fameux "Tu ne tueras point". Si vous choisissez d'appuyer sur le bouton, c'est votre action qui entraînera la mort d'une personne, tandis que si vous choisissez de ne rien faire, la mort de cinq êtres humains sera imputable à un accident. Le dilemme du tramway a été testé de multiples fois, sous toutes les latitudes et sur de nombreux groupes humains, afin de voir s'il existait une grammaire morale universelle, une sorte d'éthique inscrite dans l'âme d'Homo sapiens quels que soient les cultures, les modèles éducatifs, les âges, le sexe, etc.

Variante: Le train a été saboté. Il n'y a plus de bouton ni embranchement et vous êtes spectateur. Le groupe de 5 est toujours sur la voie en aval de votre position. La seule façon d’arrêter le train fou est de pousser sur les voies un homme obese qui fera dérailler le train en se faisant percuter. Le choc lui sera fatal.

Variante 2: L'obese est l'homme qui a saboté le train.

Dans tous les cas, et toutes les situations, je crois que je disjoncterais ! C'est un choix cornélien, un dilemme épouvantable. J'ignore ce que je ferais dans ces cas de figure, très sincèrement, je ne sais pas. Peut-être que je serais tétanisé par la peur et le choix monstrueusement difficile...

rbbe41 a écrit:Si vous choisissez d'appuyer sur le bouton, c'est votre action qui entraînera la mort d'une personne, tandis que si vous choisissez de ne rien faire, la mort de cinq êtres humains sera imputable à un accident

A partir du moment où je suis en état d'agir, je ne peux plus me réfugier derrière l'excuse de l'accident. Un dilemme se pose à moi. Par conséquent, si j'étais à la place du conducteur, j'appuierais sur le bouton pour épargner cinq personnes.

Une chose est certaine : il me serait parfaitement impossible de pousser une personne sur les rails.

Je note dans mon petit calepin : ne jamais postuler à un emploi de conducteur de tramway.

Oui, moi aussi Amédée !

Au fait, ravi de te revoir parmi nous ! Tes réponses me manquaient...

Je choisirais la voie du moindre mal, d'instinct, et je laisserais mes états d'âme pour APRES le crash.

Au fait, y a-t-il une statistique des résultats de ces tests ?

il y a aussi la morale "Concordia", on saute du tram pour sauver sa propre peau.

Olive1968 a écrit:Au fait, ravi de te revoir parmi nous ! Tes réponses me manquaient...

C'est très gentil à toi et cela me touche.

T'as d'la veine qu'il n'y ait pas de smiley "bisou", t'aurais eu droit à un sur chaque joue !

Nelson a écrit:Je choisirais la voie du moindre mal, d'instinct, et je laisserais mes états d'âme pour APRES le crash.
Au fait, y a-t-il une statistique des résultats de ces tests ?

Ce fameux moindre mal. Moindre mal pour qui ? Tout est question de point de vue...

Salutations,

pas de chance pour l'obèse : je le tuerais à chaque fois.

Et encore moins de chance pour ceux qui nettoieront les voies.

lapunta a écrit:

Nelson a écrit:Je choisirais la voie du moindre mal, d'instinct, et je laisserais mes états d'âme pour APRES le crash.
Au fait, y a-t-il une statistique des résultats de ces tests ?

Ce fameux moindre mal. Moindre mal pour qui ? Tout est question de point de vue...

Cinq contre un; y a pas photo.

C'est un choix impossible. Dans un cas comme ça, je serais tétanisée par la peur et le temps que je prenne une décision, j'aurais déjà atteint le groupe de cinq je pense.

Maintenant, nul ne sait comment il réagirait en cas d'extrême urgence.
Les réflexes et la morale ne font pas bon ménage.

Merci Amédée...

C'est vrai Nelson, et c'est mon problème. Moi je serais dans l'impossibilité de faire un choix, alors ce serait purement instinctif, donc un grand mystère tant que je ne l'ai pas vécu ! Ce qui je l'espère, est peu probable, pour ne pas dire impossible... Vous savez quoi ? Je ne conduirai pas de tramway de toutes façons donc...

Nelson a écrit:

lapunta a écrit:

Nelson a écrit:Je choisirais la voie du moindre mal, d'instinct, et je laisserais mes états d'âme pour APRES le crash.
Au fait, y a-t-il une statistique des résultats de ces tests ?

Ce fameux moindre mal. Moindre mal pour qui ? Tout est question de point de vue...

Cinq contre un; y a pas photo.

Ca se discute... Un mort certes, mais dont tu serais le responsable. Pourquoi s'arroger le droit de tuer cette personne (qui n'a rien fait) ? Pour le bien commun ? c'est ce que disent les partisans de la peine de mort au sujet d'un accusé (qui lui a fait qqch). Un crime utile pour sauver la population des méfaits. C'est également ce que se disaient les peuples qui pratiquaient des sacrifices rituels. Le sacrifié permet de canalisé toute les haines/peurs/angoisses et de les emmener avec lui. Le sacrifié avait un rôle fédérateur pour ceux qui restaient.

j'ai trouvé qqes résultats:

dans le premier cas: 90% des sondés tue l'homme seul.
dans le cas où il faut pousser le gros: sur 85 000 sondés seulement 38% le pousse (c'est plus dur moralement de pousser sur un bouton que de pousser un homme, même si le résultat est le même)

Dans la variante 3 (l'obèse est le saboteur): 75% le pousse

Un mort dont je serais responsable contre cinq dûs à la fatalité.
Cinq vies contre une; je ne crois pas que j'hésiterais.
A moi de me démerder avec ma conscience qui aurait quand même épargné quatre vies.
Dur, dur, quand même.

C'est une autre version du Dilemme du prisonnier que voici :

La forme habituelle de ce dilemme est celle de deux prisonniers (complices d'un délit) retenus dans des cellules séparées et qui ne peuvent communiquer.
si un des deux prisonniers dénonce l'autre, il est remis en liberté alors que le second obtient la peine maximale (10 ans) ;
si les deux se dénoncent entre eux, ils seront condamnés à une peine plus légère (5 ans) ;
si les deux refusent de dénoncer, la peine sera minimale (6 mois), faute d'éléments au dossier.

Le dilemme du prisonnier est un exemple célèbre de la théorie des jeux caractérisant les situations où deux joueurs auraient intérêt à coopérer, mais où les incitations à trahir l'autre sont si fortes que la coopération n'est jamais sélectionnée par un joueur rationnel lorsque le jeu n'est joué qu'une fois.

Il illustre ainsi que les concepts d'équilibre de la théorie des jeux ne conduisent pas nécessairement à des allocations qui seraient pourtant préférées par tous les joueurs.

Nelson a écrit:Un mort dont je serais responsable contre cinq dûs à la fatalité.
Cinq vies contre une; je ne crois pas que j'hésiterais.
A moi de me démerder avec ma conscience qui aurait quand même épargné quatre vies.
Dur, dur, quand même.

Ta conscience et la société.
oui, dur dur.


Si tu veux une analyse fine du cas, rends toi ici: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
On te posera les bonnes questions. SIte très bien fait mais il faut speaker angliche

J'ai fait ton test rbbe; ma conscience morale est à un niveau de 50%.
Pas fameux, hein !
Tu étais à combien ?

Your Consistency Score

Your moral consistency score is 50% (higher is better) Unfortunately this score suggests that you lack consistency in your moral framework. Indeed, 88% of the people who have completed this activity demonstrate greater moral consistency in their responses than you manage. You might want to spend some time examining how you think about morality!

Faut que je bosse mes certitudes aussi :-)

Tu vois, rbbe; tu ne vaux pas mieux qu'un quelconque amiral...

rbbe-nelson: deuce !
A quand la belle ?

Ce genre de test est piégeant et n'a pas de "bonne" réponse. C'est ce que l'on appelle en psychologie une double contrainte.

A savoir un message qui comprend un chose et son contraire en même temps, comme : "Sentez vous libre"....

Quand aux tests de ce genre sur internet : attention danger risque de secte....

Oui Danube, il faut demeurer prudent...

Beaucoup de sectes utilisent des messages de ce type pour manipuler l'inconscient des gens affaiblis.

Mes parents m'ont raconté cette terrible affaire qui avait secoué la région d'Avignon dans les années soixante : Le "Christ de Montfavet" ! C'était un gourou qui avait sévi durant des années en manipulant des familles entières. Mais à l'époque il n'y avait pas d'internet, alors imaginez maintenant !