Vision de nuit

La nuit engloutit les flancs de la montagne
Je me sens telle une goutte d'eau dans l'océan
Un oiseau nocturne, en quête de cocagne
Un voyageur onirique, imperceptible et passant.

Une grosse Lune surgit d'un horizon sombre
Tiens ! C'est l'heure de ma délicieuse promenade !
Je serai guidé par Sirius dans la pénombre
Où je verrai des tentures fugaces en parades.

C'est assurément l'empire des sommeils
Où des silences reconduisent de vieux rêves
Se donnent à l'astre trônant dans l'éveil
Et à ses marcheurs de l'aube qui se relèvent.

Des illusions sur des velours nocturnes
Qui lèchent lentement les marres et les étangs
Mais le fruit de l'esprit n'est pas mûr
Pour espérer les peindre, ou en faire autant !

La lumière vient alors corrompre l'obscur
Et ainsi libèrent toutes les évidences solaires
Il reste un soupçon de verbe dans l'azur
Comme un dernier écrin de l'orbe nébulaire.

Olive.