Ego - Soi

Bonjour à toutes et tous
J'ai un projet de travail sur l'Ego, et je manque de nourriture sur le sujet.
Nous entendons parler de cet Ego à tort et à travers et bien souvent, j'ai l'intuition que l'idée que nous nous en faisons est inexacte. Dans nos loges ou ailleurs, il est de bon aloi que de vouloir contraindre cet Ego débordant, impulsif, qui nous joue des tours ; pourtant cela ne me semble pas juste.

Je recherche depuis un moment des écrits sur le sujet, qui traitent en particulier de l'Ego et du Soi.

Si vous avez cela sous le coude, 
Si ce sujet vous parle,
A vous lire, merci !

Saluton al vi, Gefratoj !

Alors c'est étonnant que je cite cette source que je n'apprécie guère à titre personnel, mais Freud parle de l'ego.

L'estime de soi, elle se compose selon Germain DUCLOS d'un-e :
- Sentiment de compétence (apprentissages, aptitudes...)
- Sentiment de confiance (sécurité)
- Sentiment d’appartenance (lien social)
- Connaissance de soi (émotions, métacognition)
En parlant de l'enfant, il dit : "C'est en acquérant une structure mentale de réciprocité et la pensée logique que l’égocentrisme va éclater, alors à partir de cette période, il pourra percevoir et considérer les points de vue des autres.", mais je trouve que ça s'applique aussi à l'adulte.

Christophe ANDRE et François LELORD considèrent que s'aimer permet de mieux vivre avec les autres. Selon eux, l'estime de soi se base sur trois piliers (tiens, tiens...) interdépendants :
- amour de soi
- vision de soi
- confiance en soi

Si l'estime de soi est capitale, ils listent les inconvénients d'une trop haute :
- Abaisse la vigilance des individus en situation compétitive (exemple du Lièvre et de la Tortue).
- Persistent dans leurs efforts même quand il n’y a pas de solutions.
- Les conduites à risques sont plus fréquentes.

Ils repèrent 4 types d'estime de soi :
- la haute estime de soi et stable : Les événements de la vie ont peu d’influence sur son estime de soi.
- la haute estime de soi et instable : A-coups notamment en cas de contexte de compétitivité ou déstabilisant. Beaucoup d’énergie consacrée à l’auto promotion.
- basse estime de soi et instable : Sensible aux événements extérieurs.
- basse estime de soi et stable : Peu d’efforts à la promotion de son image. Passe inaperçu.

Voir aussi l’échelle d’estime de soi de ROSENBERG.

Réflexion personnelle : seul l'ego démesuré est un problème (pour son entourage). Avoir un ego d'une dimension proportionné me semble en revanche indispensable. Tout comme avoir de l'estime de soi ! Sans cela, on s'écroule.

Spirite,

Merci pour toutes ces informations précieuses, Tao.
Il m'apparait aussi clairement qu'il faut faire le distinguo entre Soi, conscience de soi, et ego.
A y réfléchir, la lucidité reste un impératif indispensable à l'usage de l'ego. Plutôt que de vouloir le comprimer si on le trouve trop imposant, il est préférable peut-être de provoquer une sorte de transmutation de cet ego qui n'est ni bien ni mal. Je vais donc réfléchir à cette estime de soi qui ne peut vivre qu'au travers de la vraie lucidité sur soi-même.
Merci encore, 
bonne nuit

j'aurais tendance à relier l'estime (ou la conscience de soi) , à la forte tendance des religions à plonger les croyants dans la culpabilisation la plus évidente. 

Mon prochain travail (au 3ème) risque d'être sur la culpabilité.. A vous lire, il me semble que je dois y relier le Soi.. 

Qu'en pensez vous ?

mea culpa, mea maxima culpa, c'est vraiment une erreur fondamentale des religions que vouloir maintenir sous leur joug des êtres en les culpabilisant, je suis tout à fait d'accord avec toi, Anne.

La culpabilité pourrait venir du fait que notre ego tend vers un idéal qui nous est tout à fait personnel. Au 3eme, nous exorcisons notre culpabilité avec les trois mauvais c. qui représentent ce qui est à combattre en nous-même.

La culpabilité est directement reliée à l'image que nous nous faisons de notre moi (ou ego). Sommes nous à la hauteur de cette image ?

Mais en traversant ce moi, en laissant agir le "Je" (la conscience de soi) caché derrière ce moi, il peut être possible de repousser cette culpabilité. En étant lucide sur soi-même, inventoriant honnêtement ses forces et ses faiblesses, en laissant se produire cette transmutation intime que l'Initiation a impulsée, un changement s'opère.
Je me suis référée il y a quelque temps à Marc-Aurèle qui écrit clairement cette prise de recul nécessaire à notre survie mentale face à la culpabilité souvent ancrée depuis l'enfance :

Salut,
Nous sommes sur un forum ouvert ici. Attention a ce qui y est dit

Bonsoir Ophelia. Il y a le très bon ouvrage de Bruno Lemaître : Les dimensions de l'ego- paru récemment, passionnant ! 

On peut aussi obtenir cela par un travail du type psychothérapeutique Ophelia, je fais référence à ce que vous expliquiez au sujet de l'ego et de la culpabilité. Dès l'instant où l'on parvient à prendre du recul sur ce qui nous a conduit à valoriser ou dévaloriser excessivement notre ego... 
C'est quelquefois nécessaire quand on ne peut modifier par soi-même certaines images déformées de soi...

Bonsoir Olive1968,
j'avance sur ce chantier à petits pas. Je lis "Dialectique du Moi et de l'Inconscient" de Jung et c'est vraiment intéressant ! Ce texte me permet de comprendre un peu mieux (ou de mettre des mots sur) le processus de l'analyse telle que Jung l'envisageait. Mais ouvrir le Moi pour laisser entrer l'inconscient dans le conscient est si bien décrit que je comprends mieux aussi ce qui m'est arrivé il y quelque temps lors de ma psychothérapie ... 
Le livre de Bruno Lemaître semble également intéressant : merci du tuyau !

Bonjour Ophelia. Je suis également passé par là (je veux dire la psychothérapie)... Ce que je trouve passionnant c'est le processus psychologique qui se produit durant cette phase et qui nous affecte positivement, comme si le "soi" diffusait, distillait sa positivité jusqu'ici refoulée dans le "moi" conscient ! 
Je ne suis pas un spécialiste de l'oeuvre de Jung, mais son approche m'a toujours fasciné. J'ai été formé à la psychanalyse freudienne, essentiellement, mais je trouve dans les approches jungiennes davantage de sens.

C'est une très belle idée de travailler sur ces notions, qui se vivent plus qu'elles ne se saisissent je crois, car leur caractère assez singulier les rend vraiment difficiles à définir je trouve. 

Je me suis souvent demandé si j'étais parvenu à effleurer mon "soi", ne prétendant pas l'avoir atteint, juste touché, et peut-être même intégré dans mes comportements et mes idées. L'ego me paraît soudain tellement superficiel, adaptatif...
En tous cas c'est un sujet passionnant !

Tao (dont le post est très riche), en citation, écrit :

Si l'estime de soi est capitale, ils (Christophe ANDRE et François LELORD) listent les inconvénients d'une trop haute (estime de soi):
- ...
- Persistent dans leurs efforts même quand il n’y a pas de solutions.

Le piège abscons est il réservé aux individus de trop haute estime de soi ? Si oui, les personnes optimistes ont elles une haute estime d'elles même ?

Bonjour a tous
c'est quoi "Je" la dedans dit Olive????

"Je me suis souvent demandé si j'étais parvenu à effleurer mon "soi",...."

boum j'ai acheté le bouquin de Lemaître qui semble en effet passionnant. Merci Olive !

Intéressant aussi : psychologie de la connerie, de JF Marmion

le murmu a écrit:Bonjour a tous
c'est quoi "Je" la dedans dit Olive????

"Je me suis souvent demandé si j'étais parvenu à effleurer mon "soi",...."

Tout d'abord JE te salut cher ami !   Cela me fait plaisir de te lire à nouveau...

C'est une question très pertinente dis-moi ! En effet, qu'est-ce que ce '"je" ? Est-ce "moi" ? Mais "moi" qui est-ce ? Ce sont des questions qui me hantent depuis longtemps maintenant. JE n'est peut-être rien d'autre qu'une illusion ? Mais la réponse est peut-être quelque part en "soi" ? 
En tous cas je n'ai pas fini de ME chercher, me trouverais-je ? JE n'en sais rien.

Ophelia a écrit:Je me suis référée il y a quelque temps à Marc-Aurèle qui écrit clairement cette prise de recul nécessaire à notre survie mentale face à la culpabilité souvent ancrée depuis l'enfance :

« Puissé-je avoir la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses qui peuvent l’être et la sagesse d’en connaître la différence. »

Le Stoïcisme a cela de bien, de prendre du recul face à notre ego

Merci Ophélia, citation que je trouve très inspirante, je la rajoute à ma bibliothèque de citations, je la réemploierai !

Je range celle-ci et sort une autre en lien avec le sujet :

Einstein a écrit:La vraie valeur d’une personne se détermine en examinant dans quelle mesure et dans quel sens elle est parvenue à se libérer du moi.