Ma mamie regrétée

Acte 7

16 janvier

Cyrille

Une petite Cyrille
Vient de nous arriver
La joie dans nos yeux brille
En ce mois de janvier

Cette petite fille
Avec un peu d'avance
Agrandi la famille
et pour nous c'est une chance

D'avoir un peu plus tôt
Un aussi beau cadeau

Le coeur plein d’amour
Pour ce petit bébé
Que la nuit et le jour
Nous allons adorer

Marie pierrette Leconte

Acte 8

Caresses

Sentir sur mon visage
Les caresses d'un enfant
En chasse les nuages
Apaisant les tourments

Leurs petites mains tremblantes
Envoyant des baisers
Et leurs bouches innocentes
Cherchant à embrasser

Que j'aime les caresses
De mes petits enfants
Que j'aime leur tendresse
Douce à mes cheveux blancs

Marie Pierrette Leconte

Ils sont sublimes tous ces petits poèmes, adorables, émouvants !

Tu sais cam, s'ils te plaisent fortement, tu pourrais essayer de prolonger ce style, en épousant ces vers... Peut être que cela te conviendrait ?

En tous cas ces poèmes sont vraiment adorables, et tu as raison de nous les faire partager, merci...

Ta mamie avait beaucoup de sensibilité et de talent...

Si je peux me permettre, voici un autre exemple de petit poème sensible que j'ai composé; il m'a été inspiré par des oiseaux. J'ai eu envie de faire une comparaison avec les enfants, une sorte de parabole...

LE NID AU CERISIER

Le jour ils voient le grand ciel bleu ou gris,
Leurs petites têtes s'ébrouent dans le lierre.
Dans de vieux rameaux secs et rabougris,
Leurs notes me sont douces et familières.

Leurs ailes trop petites pour les emporter,
Sont comme ces espoirs que l'on nourrit ;
Les branches pourront-elles les supporter ?
C'est à l'amour seul, qu'alors ils sourient.

Leurs petits yeux sont telles des myrtilles,
Et leurs cris, de si tendres piaillements ;
La joie qui luit au fond de leurs pupilles,
Entre l'azur et la terre, si vaillamment.

Enfants, vous êtes souvent comme eux !
Le coeur léger, et l'âme si aventurière ;
A fixer toujours les tréfonds des cieux,
Ils trouvent l'amour infini de leur mère.

A battre des ailes comme les oisillons,
Ils finissent par sentir le souffle aimant.
Voler vers le ciel et creuser son sillon,
Sur le sol incertains des attachements.

Olive.

C'est vrai que la comparaison entre les enfants et les oisillons est tout à fait pertinente, le duvet, le nid , la mère qui couve, peut être sommes nous des oiseaux finalement. Et ma grand mère adorait par dessus tout les oiseaux et je ne peux résister à vous livrer un de ses poèmes sur eux.

Chants d'oiseaux

J'aime à me réveiller
Un matin de printemps
Regarder, écouter
Les oiseaux et leurs chants

La fidèle hirondelle
Qui revient tout les ans
Et puis la tourterelle
Qui est roucoulant

Les moineaux criant
Se battent dans les gouttières
Les merles sifflant
En cherchant quelques vers

Les pigeons majestueux
Vont dans le jardin
Tout fiers et tout heureux
Ramassant quelques grains

La gentille alouette
Et les carleaux bruyants
La pie guillerette
Sautillant dans les champs

Du bois prés de chez nous
S'élève un vrai concert
Rossignols et coucou
Et le bruit du pic vert

Le rouge gorge apeuré
et aussi le pinson
Le minuscule roitelet
Chantant à l'unisson

Chardonnets si fiers
Aux plumages si beaux
Sont aussi du concert
Avec l'ami l'ariot

Les chants de ces oiseaux
Un matin de printemps
Sont pour moi les plus beaux
Et les plus émouvants.

Marie Pierrette Leconte

Magnifique ! Délicieux... Moi qui adore les oiseaux.

Tu possèdes là un patrimoine délicieux cam, et tous ces poèmes sont un trésor de gentillesse et de sensibilité que tu devras préserver.

Amitiés,
Olive

J’essaye et je suis très fier et nous avons des cassettes enregistrées de ses chansons en patoi et autres.

Acte 9

Ma jeunesse


Q'il est loin déjà
Le temps de ma jeunesse
Mes joyeux ébats
Courant avec ivresse

Dans les prés et les champs
Grillons et sauterelles
Étaient mes jouets d'enfants
J'admirais leurs ailes

Je n'aimais pas l'école
Et je m'y ennuyais
La tête un peu folle
Avide de liberté

Je me souviens aussi
De nos soirs de veillées
Tout les trois assis
Devant la cheminée

Mon père me racontant
Ses souvenirs de guerre
Ma mère tricotant
Pendant des heures entières

Rêves innocent
Une première poupée
Souvenir d'enfant
Que l'on oublie jamais

Marie Pierrette Leconte

Vraiment c'est une très jolie poésie... J'aime sa musicalité, légère et touchante. Quel joli patrimoine spirituel que tu possèdes là cam !

Oui et dire que tout ça aurait pu disparaître sans que personne ne l'ait jamais lu.

Acte 10

La rose


Ce matin tristement
J'ai cueilli une rose
Tout en la regardant
Je pense à bien des choses

Cette rose aujourd'hui
Éclatante de beauté
Et que la douce nuit
A couverte de rosée

Cette rose admirable
Que l'on voudrait garder
Triste et misérable
Demain sera fanée

De cette fleur la vie
Est un triste reflet
Avant qu'elle ne s'enfuie
Sachons en profiter

Marie Pierrette Leconte

Ps: oui Mamie je vais essayer

Encore un joli poème plein de sagesse et de douceur... Ta mamie était vraiment une noble personne mon ami. Un coeur immense.

Amicalement,
Olive

Oui un coeur immense et haut combien incompris. Comme tout les poètes.

C'est vrai, et ce n'est pas moi qui te dirais le contraire... Incompris, oui nous le sommes souvent.

Trop de sensibilité nous sommes de extraterrestres en ce monde quoique nous l'avons tous mais certain la refoule.

Le poète l'exprime autant qu'il le peut. Mais le monde semble toujours aussi difficile pour lui; car un coeur tendre ou torturé (voire les deux) peine souvent à cerner sa voie... Et parfois une vie entière n'y suffit pas.

Acte 11


Le pays

J'ai quitté mon pays
Et je n'y reviendrai pas
Je vis en Normandie
Depuis longtemps déjà

C'est en ce vert pays
Que sont nés mes enfants
J'y ai de bons amis
Et puis quelques parents

Mes enfants ont grandi
Puis ils se sont mariés
et c'est là qu'eux aussi
Que leurs enfants sont nés

C'est là qu'est ma maison
Avec les greniers
Et mes petits enfants
Irons surement y jouer

Je les verrai grandir
et ce sera ma joie
Les voir jouer et courir
Etre heureux sous mon toit

Dans un petit cimetière
Depuis quelques années
Repose sous la pierre
Un fils tant aimé

C'est là chaque semaine
Que je vais un moment
Car une part de moi même
Y reste constamment

Avec mes joies et mes peines
J'y vieillirai aussi
Mais je l'aime quand même
Car c'est un beau pays

Marie Pierrette Leconte

Encore un joli poème, en vers courts, qui conservent toute leur force émotionnelle...

Amitiés,
Olive

Acte 12

Le coin de rêve

Est il un coin sur cette terre?
Ou l'on trouverait le bonheur
Ou l'on oublierait sa misère
Ses chagrins, et tout ses malheurs

Si ce coin existait vraiment
J'y emmènerai ceux que j'aime
Pour qu'ils n'aient plus aucun tourments
Et plus jamais de peine

J'y vivrai prés d'eux sans souci
Sans peur de la vie, peur de rien
Vieillissant doucement ainsi
Ne craignant pas les lendemains

La vie y serait douce
Il n'y aurait qu'amours et joies
Et nous y serions si bien tous
Oui mais ce coin n’existe pas...

Marie Pierrette Leconte

Acte 13

Chers souvenirs

Souvenirs rangés dans un tiroir
Et sur les meubles les photos
Chaque jour je peux les voir
Avec bon nombre d'autres bibelots

Ce sont là tout ce qu'il me reste
Après de joyeuses années
Fauché dans sa belle jeunesse
La mort m'a pris mon fils aîné

Je n'ai plus que ces souvenirs
Mais chaque jour vibre en moi
Le son de sa voix, son sourire
Ce garçon qui était ma joie

Parfois quand j'avais un chagrin
Et qu'il était auprès de moi
Il me disait prenant ma main
Ne pleure pas Maman tais toi

Je n'ai plus hélas désormais
Que deux enfants ma seule joie
Mais toujours je pleurerais
Et toujours il me manquera

Marie Pierrette Leconte

Ps: hélas Mamie ce n'était qu'un début, 5 fois Maman et 5 fois...et même pire. La vie ne t'aura rien épargné. Si Dieu existe alors c'est un monstre.

Pour une maman, les enfants sont comme la lumière pour les autres : Lorsqu'ils ne manquent pas ils sont l'évidence, et lorsqu'il manquent c'est l'obscurité qui envahit le coeur...

Ta mamie était une personne tendre et attentionnée, une poétesse caressante...

Amitiés,
Olive

Quelle femme ce fut !!!

"5 fois maman et 5 fois... et même pire", je n'ose imaginer ce que laissent entrevoir ces mots !

Acte 14

Chagrin sans fin

Pour la troisième fois
Mon coeur est mutilé
Car la mort m'a pris ma fille bien aimée
Victime de la vie,elle s'est donnée la mort
Me laissant là, brisée dans mon coeur et dans mon corps
Ai je donc mérité de tels sacrifices
En me prenant ainsi mes filles et mon fils
Dans cette triste vie je n'ai plus que rancœur
Car elle ne m'a donné que chagrins et malheurs


Marie pierrette Leconte

Ma petite mamie a perdu un bébé sitôt la naissance, c'est pourquoi elle n'en parle pas dans ses poèmes , puis une petite fille en bas age, Nicole, puis son fils aîné James , qu'elle appelait son boxeur, un magnifique blouson noir qui vécut comme un James Dean et qui mourut comme lui au volant de sa voiture à 23 ans, ensuite encore Marie Claude qui s'est suicidé car elle même avait perdu un enfant dans des circonstances atroces. Et enfin pire que tout et horrible ironie du destin, mon père le dernier qu'il lui restait, refusa de la voir après le divorce de mes parents et ma mamie mourut seule en appelant désespérément son dernier enfant mais en vain. Heureusement comme elle était sous morphine et comme mon cousin qui était sur place à coté d'elle ,elle crut que c'était mon père ,Patrice, elle put donc lui parler et lui tenir la main virtuellement.

Acte 15

Le rêve

Au delà de la vie dans votre éternité
Entendez vous mon coeur,et gémir et pleurer
En répétant vos noms, vous que j'ai tant aimé

Nicole, Marie Claude, James

Entendez vous l'appel de mon coeur déchiré
Qui attend le moment, d'aller vous retrouver
Mais à ce moment là ,venez vite me chercher

Prenez moi par la main
Pour ce bout de chemin

Dites moi doucement
Dites moi tendrement

Viens Maman

Marie Pierrette Leconte

Je crois que le petit bébé mort à la naissance s'appelait Jean. Maintenant ma grand mère est avec tous ses enfants dans ce petit caveau ou elle se rendait toute les semaines nous emmenant avec elle ,comme une cérémonie.