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Ravel : le maître enchanteur

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Ravel : le maître enchanteur - Page 3 Empty Re: Ravel : le maître enchanteur

Message par Guthrie Sam 3 Nov - 12:43

J'imagine votre plaisir, Hérodote. Avoir le matin un petit Chausson pour tremper dans son café, que demander de plus ! Vous dites que votre goût de la musique est sans doute une nouvelle tentative de joindre l'éthique à l'esthétique, eh bien j'en suis au même stade. Je ne sais jusqu'où nous mèneront ces échanges mais je sais que sans ce jeu de ping-pong rien ne serait sorti. Chacun apportant sa petite pierre, son ressenti, ses images passées, présentes ou futures, et tout ça infléchit sur les pensées de l'autre et donne matière à réaction. Pour cela internet est magique, même si ce n'est là au fond qu'une représentation virtuelle de l'échange, cet échange que l'on se doit de pratiquer dans la vie extérieure et quel qu'en soit le domaine. Demeurer enfermé dans ses petites vérités, c'est vivre comme un Robinson sur une minuscule île qui, d'heure en heure, se fait grignoter par l'érosion à vitesse x1000 ; la fin est prévisible, le gars tombera à la baille, se noiera et finira dans l'estomac d'un grand requin blanc. Mais je suis en train de déboulonner des portes ouvertes, nous sommes sur ce point tous d'accord, c'est ce qu'ouvertement nous cherchons au travers de nos échanges cybernétiques : explorer, avancer, se métamorphoser (et se livrer à un petit combat amical de temps à autre, le western a aussi de bons côtés !) Merci de jouer le jeu, Hérodote. Et merci à tous de jouer le jeu. Bon, bon, avant que la modération ne m'envoie les huissiers à la maison pour digression aggravée, revenons à Ravel.
On dit qu'il faut tuer le père. Dans cette pièce Ravel bouffe littéralement son professeur et maître Gabriel Fauré. A la fin il n'en restera rien, quedal, niet, la police scientifique est formelle, elle n'a pas même retrouvé un poil ou une cellule morte. C'est vraiment l'impression que ça donne. L'impression d'un coureur cycliste échappé du peloton depuis 50 kilomètres qui se fait rattraper par un autre cycliste. Et ce dernier, en le dépassant, lui donne en prime une petite tape sur le haut du cuissard comme pour lui dire : "Bravo ! Bien joué, coco. Maintenant c'est à moi !" Je ne sais pas comment, à l'écoute du truc, Fauré l'a pris. Mais à sa place je ne m'en serais pas remis. Quelle modernité ! Et le bazar date de 1902. Boudidiou...

Quatrième et dernier mouvement du Quatuor en Fa.
Accrochez vos ceintures !!!


Guthrie
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Message par Herodote Sam 3 Nov - 17:52

Guthrie, je ne puis partager votre optimisme. Je viens de ramasser une telle dégelée de coups sur internet que je suis très réservé quant à ce sustème d'échanges. Vous ne supportez pas ailleurs l'imposture (à propos de Sardou que j'abhorre pour maintes raisons sans rapport avec son talent réel ou supposé) . je l'ai ramassée en pleine fgure. Si bien que je ne viens plus qu'exceptionnellement ailleurs qu'ici sur ce sujet, pour vous y retoruver comme deux comploteurs avec parfois la complicité amicale d''Ishto. Cette virtualité qui devrait permettre la ibération de l'esprit, conduit en fait à son étalement dans ce qui est convenu. Vous évoquez l'ile de Robinson Crusoe. Du moins avait-il rencontré Vendredi, un véritable être humain qui s'intéressait à lui moins virtuellement qu'en réalité. Je me confine dans mon coin, trop vieux pour en découdre, et regardant les lambeaux d'insultes trainer dans les signatures. Les miennes n'agressent personne. J'ai eu le tort d'exprimer, ailleurs qu'ici, mon opinion, avec une verdeur plus franche qu'il ne l'aurait fallu. Je ne le ferai plus. parce que je n'aurai sans doute pas à le faire, mais aussi parce que c'est donner trop d"'importance à ce qui n'en a pas.
Moi aussi, je vais encourir le risque de recevoir la visite des huissiers qui me reprocheront d'abuser des HS.
Le quatrième mouvement du Quatuor pour cordes en fa de Ravel, démarre come le premier mouvement mais s'empare de la gravité qui sied à un final. Le quatuor Hagen rend cela merveileusement, cette éclaboussure d'or qui part en tous sens. C'est vrai qu'on se sent très loin de Fauré et par exemple, de l'In paradisum" de son Requiem. Me vient une question : pourquoi Ravel n'a-t-il pas écrit un "requiem" ? Il en avait le tempérament et je crois qu'un "toro de fuego" comme ce qui nous explose aux sens dans ce Quatuor y aurait trouvé sa place.
mon messag va dispra^tre dans un moment. je vous l'adresse tel quel. Je sais ce que signfie ce petit cadre qui en mange la partie supérieure.
Nous essaieons d'autres fois, quand la technique ou la malveillance se seont éloignées un peu. Ami Guthrie je vous salue bien et vous dis à bientôt, dans de meileurs conditions.
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Message par Guthrie Sam 3 Nov - 21:55

Je respire ce que contient votre dernier message. Le texte dégage une amertume qui l'emporte sur les autres parfums ; le musc et l'ambre qu'à la fin vous vous efforcez de diffuser ne parvenant à la masquer qu'à moitié. Je pourrais continuer comme ça avec mes odeurs mais ce serait odieux car je me regarderais écrire. Et tout en me regardant faire, tel un pâtissier, de ridicules métaphores décoratives, j'en oublierais votre pincement au cœur. Je ne l'oublie pas. Je comprends ce que vous ressentez. Si je vous disais qu'avant d'atterrir ici, j'étais sur un forum où les deux principaux modos + le masterkey m'avaient pris en grippe. Ils ne supportaient pas ma présence. Ne goûtaient ni ma façon de plaisanter ni d'écrire. Me trouvaient niaiseux, dégoulinant de confiture (celle qu'on étale). Pour eux j'étais une sorte de ringard-loser qui venait de temps à autre jouer les encyclopédistes de bazar. Alors un jour, étant les maîtres chez eux, ils ont commencé à rentrer dans mes messages ; vous pouviez compter sur eux pour les rendre encore plus ridicules qu'ils ne l'étaient. Puis, les bidouiller ne leur suffisant pas, ils les ont supprimés. Cela a duré près de deux ans. Croyez-moi, je n'ai aucune tendance masochiste, bouddhiste, ni janséniste, et les martyrs je ne les aime que dans les livres. Pourtant je suis resté sur leur site. Je postais et repartais. Je savais qu'entre le moment où ils prendraient connaissance du message et celui, plus court, où l'un des trois l'effaceraient, le texte resterait à la vue des participants. Dans ces messages, je ne changeais pas d'un atome mes habitudes : j'y mettais à très forte dose l'humour et les sujets qu'ils vomissaient. Quand je suis parti définitivement du site, tout le monde avait déserté avant moi (c'était mon but). Il ne restait plus que ces trois-là. De temps en temps il m'arrive de jeter un œil rapidement sur leur forum, ils y sont toujours, condamnés à parler entre eux trois.
Mais on a tous, vous savez, j'imagine au moins une fois, rencontré une telle situation dans la vie extérieure. Qui n'a pas connu la discrimination ? Qui n'a pas subi la moquerie, l'humiliation ? Evidemment, sur le net, beaucoup viennent pour se défouler. Les fonctionnaires pour faire tourner plus vite l'horloge. Les ados pour se fighter à coups de smileys et de langage morse. Certains se prennent pour des journalistes, d'autres pour des écrivains. Mais l'essentiel est que nous ayons accès à une masse prodigieuse d'information et de données ! Il suffit d'avoir la curiosité d'aller chercher. Si l'on regarde bien, période noire, période rose, le net nous apporte la même alternance de couleurs que la vie extérieure. Mais certaines personnes aussi nous torturent à dessein. Elles veulent à tout prix savoir qui se cache derrière l'écran. A-t-il un masque ou plusieurs ? Est-il à nu ? Est-il sincère ? Parle-t-il au premier degré ou au second ? Ces gens-là, il faut les aimer. On dirait qu'ils s'en voudraient de ne pas nous torturer afin de voir notre âme s'épanouir jusqu'au bout. Je pense, sans vouloir minimiser votre pincement, que c'est davantage à ces coeurs-là que vous avez eu affaire.

Voilà ce que m'inspire l'ouverture de votre message. Je ne me fais pas d'illusion sur la quantité de maladresses et de banalités que contient ma réponse. Pour plaider ma défense, je dirais que la faute est entièrement à rejeter sur Ravel : c'est lui qui nous fait perdre la tête !

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Message par Herodote Sam 3 Nov - 22:18

Cher Guthrie,
Merci infinimnt et du fond du coeur, pour vos lgnes auxquelles je réponds vite avant que l'éqipe au pouvoir ici, qui lit en même temps que moi ce que je vous écris, décide que ça va bien comme ça et coupe tout.
J'ai l'habitude. j'ai soupçonné ma bécane (un gros Mac OS X) mais elle marche impeccablement partout ailleurs. Donc voici l'état auquel je suis réduit. Je viens niquement pour votre correspondance, sur Ravel et demain sur autre chose, de Beau, de Juste, de chouete à sentir et à renifler. Si ça coupe, je recommencerai. Je suis opiniâtre et ils sont les moyens de me coper la parole. Ils sont arrivés en tronquant des ùessages à me brouiler avec ce jeune homme qui est parti tenter sa chance aileurs, (messages privés), Pimbi. J'avais confiance en lui. Mais ils ont réussi à polluer aussi son Forum à peine né. Une pitié. Pourquoi être aussi méchant ? Et il y a des Maçons comme moi (comme vous ?) dans le coup ! C'était impensable pour moi avant. Mon fils, Jean-Dominique ne vient plus non plus. Ils sont arrivés à le dégouter tout en lui passant de la pommade pour mieux massacrer le père.
Je suis, c'est vrai un très vieil homme. j'aurai 87 ans en Mai prochain.
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Message par Guthrie Sam 3 Nov - 22:29

Hélas, Hérodote, je ne comprends que très vaguement votre histoire.
Je ne suis sur le site que depuis 1 mois.
Et je n'ai jamais échangé avec ce Pimbi, je ne le connais pas.
Si, je l'ai vu intervenir la dernière fois dans le fil Mon Cher Pimbi ouvert par Spirale.
Voilà tout.
Mais qu'importe !
Oubliez tout ça, ça n'en vaut pas la peine.
Et parlez des belles choses qui vous tiennent à coeur.
On vous écoutera avec attention, Hérodote.
Vous avez des choses à dire et vous savez les dire.
Le reste, on s'en fout !
Wink
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Message par Herodote Sam 3 Nov - 22:42

(suite): ça allait couper j'ai fait plus vite qu'eux et j'ai envoyé. Je ferai comme vous. Je resterai jusqu'à ce qu'ils me virent. J'ai quand même le droit à ma liberté, non ?
Revenons à la musique et à ce qui est beau : vous avez parlé d'"ambre". L'ainée de mes petites-filles (naturelles, pas adoptives) s'appelle Ambre. un joli prénom je trouve, comme celui de sa jeune soeur, Diane. Ambre est étudiante en deuxième année à la Sorbonne (Histoire) et je dine avec elle et son petit copain, très bon garçon aussi, demain soir, au restaurant marocain qui m'abrite souvent, et où jai trouvé un havre amical et sûr. Ambre est comme son père et son grand-père éprise de musique. De son temps aussi, comme vous. Normal. Mon fils, Jean-Dominique, est un beethovenien de premier ordre et je lui ai offert (trois ans de chômage le pauvre, mais ce n'est plus qu'un mauvais souvenir) des Symphonies de Beethoven, par le Philarmoniker de Berlin, dirigé par Claudio Abbado. Connaissez-vous ces sommets ? Je suis aussi sur "Libera-Passion", le site des "fans" de Libera, ce choeur de petits chanteurs britanniques, dont une moitié est d'origine celtique (tel mon avatar Liam Connery, petit Irlandais) Si vous allez sur ce forum-site vous m'y retrouverez sous le sobriquet d'Hérodote.
Merci de prendre de votre temps pour me le consacrer ainsi. Vous seriez franciscain ou Franc-Maçon, vous n'agiriez pas autrement. Il est vrai qu'il y a ici des FM qu auraient dû, réflexion faite, rester hors de la Loge qui les a accueillis. Merci encore mille fois, sous le chapeau de Ravel. Lui seul pouvait réussir ce miracle. Je vous serre chaleureusement la main.
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Message par MathieuMf Sam 3 Nov - 22:44

Cher Herodote, vous mélangez un peu tout sur la technique Smile Il m'est arrivé d'avoir des messages qui ne marchaient pas, quand je prenais trop de temps à écrire.
La solution simple : copier ça ailleurs avant d'envoyer, au cas où. Je le vais à chaque fois avant de poster quelque chose d'un peu long.
Personne ne vous coupe la parole, en tout cas ici. Il faut arrêter la parano ...
Pour résumer : avant de poster quelque chose de long - copiez-le au cas où dans un autre fichier, une autre fenêtre, où vous voulez !!!

Pour le reste ... il y a des choses peu honorables derrière toute cette histoire, mais ça ne me regarde pas ... En tout cas, j'espère revoir JD ici (bien que je n'ai pas tout saisi sur votre histoire de massacre et de pommade) - et bien sûr continuer à vous lire !
Je travaille de la maison en ce moment, j'ai un peu délaissé mes écoutes momentanément, mais c'est avec plaisir que je reviendrais écouter vos dernier posts !

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Message par Herodote Sam 3 Nov - 22:51

Nous avons écrit ensemble.
Merci de votre intervention si amicale.
Je pensais, d'après le nombre de messages, que vous étiez un vieil habitué.
Merci encore.
je vais dormir à présent.
Je vous dirai tout ce que je pourrai sur mon expérience musicale.
Je n'oublie pas que je vous ai promis trois anecdotes que j'ai vues de mes yeux vues avec Charles Munch en protagoniste. Si cela vous intéresse.
Amitiés.
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Message par Guthrie Sam 3 Nov - 23:07

Bien ententu, Hérodote, que les anecdotes sur Munch m'intéressent !!!
Et comment !!!
Et pour appuyer ce que dit Mathieu, les messages qui disparaissent pendant la rédaction ça ne vient pas du tout de l'intervention d'un tiers entre vous et la machine. C'est le net qui fait ça. Quand on fait un message trop long, des fois ça saute et tout le message disparait. Alors pour pallier ce genre d'ennui, Mathieu vous a donné la solution : copiez vos messages dans une autre fenêtre (traitement de texte). Je sais qu'on n'y pense pas à chaque fois. Par exemple, là, je ne le fais pas. Et si je continuais à écrire des lignes et des lignes, je pourrais perdre mon message.
Non, ce que je vous disais moi dans mon histoire, c'est que les gars rentraient dans mes messages une fois qu'ils étaient publiés. C'est comme si, par exemple, à la place du dernier post video (quatuor en fa) ils mettaient une image du grand schtroumpf ou une femme à poil.

Bonne nuit à vous.
Et je compte sur vous demain : les anecdotes sur Charles Munch !
Wink
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Message par Herodote Dim 4 Nov - 9:35

Sept-huit lignes : envolées. Ce n'était pourtant pas trop long.
J'y tacherai, Guthrie, dès que j'aurais fait ma toilette, et que j'aurai règlé les problêmes avec mon chat qui n'apprécie pas le noveau régime amaigrissant que lui impose le vétérinaire!.
Quand on vit les six première années de sa vie à manger du saumon, on a du mal à prendre gout aux croquettes aux carottes, choux, et autres végétaux. J'envoie avant que ça ne recoupe encore. Bien à vous.
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Message par Herodote Dim 4 Nov - 12:02

C’est depuis Word que j’écris, mon cher Guthrie, et nous verrons si ce subterfuge est le bon.
Du moins s’il y quelqu’un de malveillant, il aura plus de peine à faire disparaître.

Premier souvenir de Munch.
Charles Munch était, très tôt, atteint de rhumatismes. Il souffrait sans doute d’un déplacement des vertêbres dorsales. Quand il dirieait devant nous il se redressait et tenait le coup jusqu’au terme du concert.
Une fois, je me souviens, une petite équipe des JMF à la grande salle de concert du Palais de Chaillot, pour l’écouter diriger avec l’Orchestre des Concerts du Conervatoire, la Symphonie avec orgue de Camille Saint-Saëns, Avec je ne sais plus qui de célèbre à l’orgue.
On attendait le début de l’éxécution de ce momument que je trouve personnellement grandiose, et dont Saint-Saëns lui-même était très fier. De temps en temps, l’orchestre étant à sa place sur scène quelqu ‘un venait au coin du rideau observer la salle. Un de mes camarades plus habitué que moi me fit observer qu’on regardait s’il y avait des uniformes allemands aux premiers rangs. De fait, le premier rang était vide. Une quart d‘heure de retard ? Le rang vide, toujours vide. Le chef arrive enfin de sa démarche habituelle un peu voutée (je lui ai toujours connu des cheveux blancs) et prend place sur sa petite estrade. Il lève sa baguette … Et l’-t-il senti ou quelqu’un lui a-t-il fait signe de derrière les rideaux, mais voici qu’un général allemand, avec chamarrures sur le bord de sa casquette et crois de fer au cou, suivi d’autres officiers à peine subalternes arrive et s’nstalle au premier rang. Aussitôt, Munch fait une horrible grimace de douleur et se tient le dos. Le concert s’arrête avant que d’être commencé. On apporte vite une chaise haute au Maître, on l’installe dessus, on se retire. Et les mouvements divers de l’assistance n’empêchent pas Munch de diriger. Magnifique bien sûr. A la fin de cette monumentale symphonie, Charles Munch, aidé de ses amis venus de derrière la coulisse, se lève difficilment et, à petit pas, avec un petit geste esquissé de la main à l’intention des derniers rangs obscurs, ragagne la coulisse où m’-t-on dit il se remit à trotter comme un lapin. Plus tard devenu Chef titulaire de Boston, ce qui le situatit au « top » des chefs d’alors, il n’eut plus jamais de « crise » aussi douloureuse ! Il nous dit, un peu plus tard, dans cette fameuse salle de l’Ancien Conservatoire qu’il n’allait tout de même pas se plier en deux pour saluer les occupants de notre pays. « Et pourquoi pas les embrasser aussi ! » Il est à noter qu’à Boston, il exigea dans son contrat qu’un quart de chaque concert soit consacré à la musique frnçaise.. Voici pour le premier récit.
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Message par MathieuMf Dim 4 Nov - 12:12

Je vais me répéter Hérodote, mais arrêtez la parano Wink
Si un modo ou un administrateur intervient, c'est une fois un texte posté, et là effectivement il peut faire ce qu'il veut. Tant qu'il n'est pas posté, c'est qu'il y a eu un soucis technique.
Et franchement, si c'était le cas, je serais l'un des premiers à partir (après avoir demandé des explications).

Je vais maintenant vous lire, j'adore les anecdotes Smile
Ça me changera du boulot (Tao dort, j'ai le droit de travailler - ou de faire autre chose)

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Message par Guthrie Dim 4 Nov - 12:34

Hahahaha !
Sacré Charlie Munch !
Feindre la crise de rhumatisme pour ne pas saluer des haut gradés allemands, la grande classe ! Sans doute voulait-il montrer à l'assistance qu'un musicien renommé, installé, peut lui aussi combattre l'ennemi à sa manière. Merci pour ce récit souriant, Hérodote. Et encore une fois les messages qui disparaissent pendant la rédaction ne sont pas le fait d'un modo malintentionné. Je vous le jure !!! Et vous pouvez croire Mathieu, il a toujours joué franc-jeu avec vous. Croyez-moi, Le Bandeau est un exemple de liberté d'expression. Je le dis très sincèrement. Aucune ironie, Hérodote.
Bon, petit intermède avant le second récit.

Pour coller à l'ambiance de ce dimanche automnal, et son ciel gris-souris, deux petits morceaux d'inspiration impressionniste dans lesquels on voit les nuages et on entend les gouttes de pluie par la fenêtre. Ottorino Respighi d'abord, avec son Notturno très inspiré par Ravel et Debussy. Puis le Feuillet d'album d'Emmanuel Chabrier qui, à l'inverse, aura influencé les trois premiers compositeurs.

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Message par Herodote Dim 4 Nov - 14:05

Merci, Guthrie pour Respighi (dont le prénom m' a toujours amusé) et dont je considère qu'il est le Debussy italien, plus classique comme texture musicale que ce dernier (mais où Debussy va-t-il chercher ces sonorités?) mais moins que Chabrier, dont je ne connaissais pas ce "Feullet d'album" prémonitoire de ce qui va suivre, c'est vrai. Debussy n'aimait pas Chabrier (Lui reprochait-il son "Espana" ou sa "Bourrée fantasque" ?) .
Berlioz vieillissant avait, semble--il pressenti le talent de Chabrier.
Merci donc aussi pour Chabrier.
Quant à la sincérité de Mathieu je ne la mets pas en doute, et je sais des motifs que tous deux vous ignorez sans doute.Et j'ai mes raisons, solides, de me méfier, sans pour autant être paranoiaque... je vais sur Word taper ma seconde anecdote concernant Munch.
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Message par Guthrie Dim 4 Nov - 14:20

C'est vrai que Respighi a un prénom qui interpelle. J'en parlais justement avec un ami documentariste italien qui vit à Bologne. Il me disait la même chose que vous. A savoir qu'il considérait Respighi comme le Debussy de chez eux et il me confiait aussi que ce prénom d'Ottorino l'avait toujours intrigué depuis tout petit. Je l'entends encore s'amuser à me le découper avec l'accent italien : "Ot-to-rino, Ot-to-rino..."
Heureux que Respighi et Chabrier vous aient évoqué des choses.
Merci d'avoir pris la peine de les rapporter.
Attendons votre deuxième récit avec impatience !
Mais prenez votre temps, nous sommes dimanche, rien ne presse.
Wink
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Message par Herodote Dim 4 Nov - 14:52

Seconde anecdote munchienne

Lors d’un de ces petits concerts, toujours sous l’occupation allemande, à la salle du Vieux Conservatoire qui se trouvait du côté de la Chaussée d’Antin, il y eut donc, pour les premiers inscrits à la JMF, ce formidable couple qui nous a interprêté sous la direction de Charles Munch et interprêté pour la partie violon solo par Ginette Neveu, l’admirable « Poème » d’Ernest Chausson.

Ginette Neveu était à la droite de Munch, ce qui est peu ordinaire dans un morceau concertiste. Elle se trouvait ainsi du côté et en avant des cordes basses. Nous ne comprîmes que par la suite : il s’agissait en fait, d’accrocher mieux le passage où le violon solo répond sur le thème exposé par celui-ci, au début de l’œuvre, aux tutti des violons de l’orchestre qui ré-entament le thème (magnifique) du poème et de le faire achever par le violon solo.. Au lieu d’une distance en avant-en arrière, il s’agissait de conserver la même mais en y ajoutant une distanciation latérale droite gauche. Génie de Munch certainement. Rien de semblable n’aurait pu être fait de tel sans son aveu.
Arrivé au milieu approximatif de l’oeuvre, lorsque l’orchestre s‘empare vraiment du thème, y compris les cors qui interviennent brièvement, voila pas que Charles Munch descend sa crinière blanche de son estrade et va, tout en dirigeant de sa baguette l’orchestre, va doucement vers Ginette Neveu et s’arrête à un mêtre d’elle, et, comme en extase, les yeux mi-clos (mode que Karajan adoptera comme une manie plus tard), ne dirige plus que Ginette Neveu ou plutôt l’instrument qu’elle a dans les mains et dont elle fait un si radieux usage. Mollement, sans lacher sa baguette, il dirige tandis que l’orchestre dont le rôle est moins à soutenir qu’auparavant, suit de son mieux. C’est à elle qu’il délègue la féérie. Et elle y va, la Ginette, elle y va de tout son cœur, qui va cesser de battre si peu après .

C’est un moment inoubliable de ma vie. Qui compense bien des avanies. Qui les compense toutes même… Puis à une minute de la fin, le Maître car il était le plus grand du monde alors avec Stokowski, se dirige, monte sur son estrade, la tête tojours penchée vers Ginette Neveu, la magicienne, Morgane (comme l’une de mes petites-filles) qui a envouté l’enchanteur Merlin (Myrrheddin, en celte)
Et c’est la fin du conte. Vrai comme le peut être un rève devenu réel…
S
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Message par Guthrie Dim 4 Nov - 15:18

Merci pour ce deuxième récit. En y incorporant l'atmosphère des légendes et le pouvoir des anciennes pierres, vous lui avez donné une dimension elfique. Et je comprends très bien ce que vous voulez dire quand vous parlez de la posture "yeux mi-clos" de Karajan. Sans discuter l'immense talent du bonhomme, des fois, quand on le voyait faire son numéro romantico-ténébreux à la noix, on avait envie de crier : "Regarde-moi cet escroc qui a hérité d'un orchestre clé en main !" Car le philarmonique de Berlin était une Rolls qui roulait presque toute seule quand il en a pris la tête. Et ce grâce à l'immense boulot de son prédécesseur, Furtwängler. C'est Furtwängler qui a donné son son au philarmonique. Karajan s'est contenté de doubler les pupitres de cordes pour avoir un plus gros son. Puis de fermer les yeux devant les caméras... (j'exagère, bien sûr, mais pas tant que ça...)
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Message par Herodote Dim 4 Nov - 17:33

Non, vous n'exgérez nullement concernant l'ignoble Karajan. Je ne parle pas du musicien, discutable comme tous, mais l'homme était d'un orgueil sans limite. Les journalistes en faiaient l'homme le plus célèbre du monde, avec son yacht ses avions, des caprises. Massacreur de Beethoven, heureusement qu'il a derrière lui son successeur Claudio Abbado et son "Intégrale des Symphonies" pour racheter ce gâchis. Il arrivait à me rendre la Vè soporifique ! La façon dont il a éliminé Furtzwangler est à la hauteur du personnage, en plein nazisme. Il avait empoisonné les sources au point que je me rappelle une émission le Dimanche de Jacques Martin( mélomane moyen) où celui-ci exhibait les partitions "comiques" de Fürtzwangler avec à chaque page une croix gammée. Alors que Furtzwangler avait refusé de mettre à la porte du Philharmoniker les Juifs, ce à quoi Karajan a accédé sans hésitation aucune ! J'ai oublié un très grand avec Munch et Stokowski : Toscanini dont l'étoile faiblissait mais qui était encore bien là à ce moment ! Oubli impardonnable. Je vais passer à l'anecdote N° 3 sur Munch.
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Message par Herodote Dim 4 Nov - 18:23

Troisième anecdote Munchienne.

Celle-ci est plus connue, car à la mort du grand Munch, la télévision l’a reproduite. Mais elle doit être pour les générations suivant la mienne, bien oubliée.
A Pleyel, lors de la création de l’Orchestere de Paris, dont on parle patout dans le monde sauf en France (phénomèn Berlioz, résumé en : »Nous ne nous aimons pas »), la composition des musiciens de l’Orchestre, voulu par Malraux et qui a eu le mérite de démontrer à Charles Munch qu’il allait avoir là un ensemble digne de succéder à Boston, était laissé à Charles Munch lui même. Sauf quelques exceptions paticulièrement pistonnées sans doute. Nous assistions à la répétition de la marche des « Troyens » de Berlioz. Charles Munch en pull over à col roulé, marque un temps puis dit quelque chose comme : « Les enfants, on arrête un peu. Je suis fatiqué ! ». Les musiciens posent leurs instruments. Munch s’asseoit près de son estrade, où on a déposé un fauteuil (on ne va pas le garder très longtemps, hélas !). Il avise le premier-Second violon et lui dit : »Vous en avez un beau violon là, et ancien. On n’en fait pas des comme ça ! ». Le premier Second violon, rouge de plaisir, tend à son Chef l’objet de la remarque. Munch s’en saisit et le possesseur reste debout à côté. Charles Munch : « C’est ancien comme violon, c’est un quoi ? » L’autre de plus en plus rouge de plaisir lance « C’est un Guarnerius, Maître ! ». Charles Munch s’extasie : « Un Guarnerius ! « et il tapote l’instrument avec respect, puis en le restituant à son possesseur , prend un ton résigné : « On doit pouvoir faire de la musique avec ça… » L’autre regagne sa place, toute morgue éteinte, ne sachant plus ou se mettre, tandis que Munch ne le regarde plus, mais à demi-tourné tourné vers le public invité à cette répétition soupire, à voix quand même haute et claire : » On fait ce qu’on peut ! ».

La vacherie de Charles Munch tendrait à prouver que ce n’est pas lui qui a chosi le premier pupitre des Seconds Violons.

Et je gage sans avoir su la suite que ce musicien n’a pas dû faire une très longue carrière à l’Orchestre de Paris.

Comprenez-vous pourquoi Charles Munch est pour moi qui n’ai été et ne suis qu’oreilles émerveillées lorqu’il dirige un orchestre (avec Abbado et les grands britaniques dont nous avons déjà parlé) il est indispensable à mes plus grands souvenirs. « A thing of beauty is a joy for ever » (Keats) que je traine après moi.
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Message par Guthrie Dim 4 Nov - 19:03

Ah ouais, un sacré tireur ce Charlie !
Le violoniste a dû ruminer longtemps cette salve plantée comme un Opinel 12 au creux de sa poitrine.
Bah... ce sont les risques du métier.
Le coureur automobile peut sur n'importe quel virage finir dans le décor.
Le musicien d'orchestre à tout moment se prendre un missile en provenance de son chef.
La raison, en l'occurence, de cette petite phrase, on doit la chercher dans le fait que le violoniste, comme vous dites, devait probablement faire partie de la liste des bonhommes placés dans l'orchestre par piston, "fils de" ou "copain de". Et un chef qui quitte le symphonique de Boston pour récupérer un orchestre de planqués peut se permettre des pointes acides ; même meurtrières.
starwars

Allez, petit hommage avec l'extrait d'un documentaire où on le voit diriger Debussy et Ravel :

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Message par Herodote Dim 4 Nov - 22:13

Merci, Guthrie. "La mer" est exactement bâtie comme une symphonie et Munch la dirige comme telle. Mon épouse a cherché ce morceau d'anthologie dirigé par Munch mais ne l'a pas trouvé . Elle n'a trouvé que la lamentable prestation de Pierre Boulez qui est arrivé à faire de la Mer de Debusy une tintamarre de métaux, ce qui n'était pas le propos de notre grand Claude-de-France. Munch restitue son authenticité à Debussy. (J'aime bien Boulez par ailleurs).
Avez-vous remarqué, cher Guthrie, qu'il porte à boutonnière (et il ne la quittera pas, même aux Etats-Unis (je dirais même surtout...) sa rosette sur canapé de Commandeur de la Légion d'Honneur ? Quand un Alasacien est patriote il ne l'est pas à moitié. Cf mon anecdote n° I.
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Message par Guthrie Lun 5 Nov - 1:43

Hérodote a écrit à propos du quatuor en fa :

C'est vrai qu'on se sent très loin de Fauré et par exemple, de l'In paradisum" de son Requiem. Me vient une question : pourquoi Ravel n'a-t-il pas écrit un "requiem" ?

Nous l'avons, Hérodote, le Requiem de Ravel. Héhé, oui ! C'est Maurice Duruflé en 1947 qui s'est chargé de l'écrire. Et pour faire correctement les choses, il l'a même écrit comme si Fauré avait été son professeur ! Wink

Autre exemple de continuité Fauré/Ravel à travers le compositeur et organiste Maurice Duruflé. Pour ceux qui ne connaitraient pas son Requiem op.9, écoutez-le de toute urgence : il est à s'agenouiller, je ne peux pas mieux dire ! Voici en échantillon l'Agnus Dei et le Lux aeterna.

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Message par Herodote Lun 5 Nov - 12:32

Oui, Guthrie, il y a beaucoup de Fauré dans ce Requiem de Duruflé (dont je ne sais si c'était lui, tout jeune, ou Louis Vierne, tout vieillisant qui tenait l'orgue pour la Symphonie avec orgue de Saint-Saëns, dirigée par Munch), notamment les notes "tenues" indéfinment, et qui, par je ne sais quelle magie, ne devraient jamais finir pour notre bonheur... Dans le premier morceau particuiier, on trouve cette expansion fauréenne, qui baigne son "In paradisum", comme il le baigne dans celui que, sur la même inspiration, composa Robert Prizeman, fondateur et "patron" de Libera, ce choeur de petits chanteurs britanniques de Norbury, qui se sont offert en 2010 un "Celtic Tour". Ce chant est d'une beauté qui trouve son inspiration aux même sources que Fauré et Duruflé. Je mettrais les trois dans le même sublime paquet ! God bless Ravel ! qui nous permet en dérivant, puis en revenant à lui, de connaître tous ces contours. A ne pas oublier, comme disent les Jésuites, "perinde ac cadaver"! Merci encore une fois Guthrie.
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Message par Guthrie Lun 5 Nov - 13:27

Merci, Hérodote, pour votre réaction. Au sujet de qui de Duruflé ou de Vierne tenait la partie orgue dans la symphonie de Saint-Saëns dirigée par Munch, je ne sais pas. Mais connaissant l'amour et l'admiration que le professeur vouait à son élève, je ne serais pas surpris que Vierne lui cédât la place. Bon, bon, revenons à Ravel. Car en voyant votre citation latine, perinde ac cadaver, et à force de parler de lui indirectement par l'intermédiaire d'autres compositeurs, j'ai bien peur que ce soit non pas la modération mais son cadavre qui vienne nous tirer les pieds ce soir dans notre lit...

Et pour notre bonheur c'est encore la belle Martha qui va s'en charger. La voici plus belle et plus convaincante que jamais dans le premier mouvement du Concerto en sol pour piano et orchestre. Un mouvement dans lequel Ravel mélange - je reprends là votre image - l'ambiance de la cour de récré à sa mélancolie maladive qui ne cessera de le ronger jusqu'au bout. Les images se succèdent ! On voit des soldats de bois tout droit sortis de Casse-Noisette défiler en rang, un bras le long du corps et l'autre tenant fusil par la crosse. On voit dans la lande traverser une biche. On replonge dans le lac, à 4.40, quand la harpe prend le discours à son compte. Et on entend cet effet fabuleux, à 6.00, rendu par les trilles du piano ! Ces trilles qui semblent imiter les trémolos d'une voix de diva datée, style rossignol, comme si Ravel se foutait de la gueule d'Yvonne Printemps tout en lui rendant un petit hommage en passant. Quelle musique, bon sang ! Quelle musique !

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Message par Herodote Lun 5 Nov - 17:51

Ah! Gunthrie, vous avez tout dit ci-dessus, quant au Concerto en Sol de Maurice Ravel. il n'est pas de chef d'oeuvre plus incontesté et incontestable. C'est, sans doute, l'oeuvre la plus réussie de notre Ravel. J'ai remarqué aussi les trémolos qui marquent la fin du premier mouvement. Pensez-vous qu'il ait été si proche d'Yvonne Printemps, alors l'épouse de Sacha Guitry mais non encore celle de Pierre Fresnay? Cette voix qui fit des ravages dans les célèbres "Trois Valses" et qui constitua ce couple d'enfer que finit par être le couple Printemps-Fresnay (elle finissant, patronne de la Michodière, après chaque réprésentation -d'une pièce de Roussin en l'occurrence-- au bistrot d'à côté où le patron la ramssait, ivre à ne plus tenir debout... Ils s'engueulaient en pubic, le couple ! C'en était une pitié. Nous en étions témoins ma femme et moi et nous avons plaint ces pauvres gens, publics, qui ne peuvent pas vieillir. Ils savent, mais ils ne peuvent pas...). Est-ce que Ravel eut une inclination paticulière pour cette soprano qui devenait de plus contralto ?
Si on doit interprêter comme de petit signes amicaux, ces trémolos à l'intention d'Yvonne Pirntemps... C'est vraiment jeter des perles...
Vous ne m'en avez pas jeté. Et je vous remercie encore de ce Concerto en Sol, surout par Martha Argerich dont je vous ai dit qu'elle était ma pianiste actuelle préférée. Merci beaucoup.
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Message par Guthrie Lun 5 Nov - 18:10

Merci Hérodote pour votre anecdote.
Quant à la mienne elle n'est qu'affabulation. Je voulais dire - et vous l'avez compris - que c'est l'effet que ces trilles, de 6.00 à 6.55, procurait à mon oreille. Comme la voix d'une diva d'opérette sortie du pavillon d'un vieux phono. Je ne sais pas si Ravel a croisé la route fleurie de la Printemps mais je n'avais pas d'autre nom en tête de cantatrice de ce genre. Euh... si : j'aurais pu dire Suzy Delair. Mais avec son porte-jarretelles à la Dietrich, l'image n'aurait pas été dans le ton de la musique. Enfin bref... n'y voyez aucune anecdote de ma part mais une simple impression. Quant à la relation Fresnay-Printemps à laquelle vous faites allusion, j'ai vu il y a longtemps un film avec eux dans lequel Fresnay incarne Offenbach. Je crois que c'est là que j'ai fait connaissance avec le rossignol Printemps et son timbre désuet tout en roucoulade. C'est ce que j'entends dans les trilles du concerto de Ravel. Mais ce n'est, encore une fois, que mon ressenti.


Dernière édition par Guthrie le Lun 5 Nov - 21:46, édité 1 fois (Raison : aurtograffe)
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