Guerre des sexes ou guerre des classes ?

Saluton al vi, Gefratoj !

Cette réflexion m’est venue en constatant qu’Elisabeth Badinter, communément estampillée comme féministe, est principale actionnaire du Groupe Publicis, et présidente de son Conseil de surveillance. Cette activité est rémunérée à hauteur d’un quart de million d’euros de salaire annuel pour une fortune totale qui dépasse le milliard et demi. Elisabeth Badinter est-elle donc d’abord une personne féministe qui défend donc les intérêts des femmes, ou bien d’abord une personne riche qui défend les intérêts de sa classe ? Peut-elle seulement être les deux en même temps ?

Publicis est le groupe qui assure la communication de l’Etat saoudien, donc de tout ce qu’il représente. Il est inutile de commenter cet argument qui se suffit à lui-même. C’est toujours Publicis qui est propriétaire, entre autres, de l’agence publicitaire Leo Burnett Worldwide qui a en charge la communication de Kellogg’s, McDonald’s, Coca-Cola, Philip Morris, Samsung, the Walt Disney Company, etc. Ou encore de l’agence Saatchi and Saatchi qui a créé des publicités pour Toyota, Free, Société Générale, Bouygues, Kiri, Lexus, Haagen Dazs, Apéricubes, Universal Music Mobile, Piaget, Old El Paso, etc.
Peut-on affirmer que chacune des publicités de chacune de ces marques promeut une vision moderne et progressiste des femmes ? Et encore, ne soyons pas injustes : ne jugeons que le présent !

Je ne crois évidemment pas que la guerre des sexes soit la guerre qui prévaut dans notre société. Le cas Elisabeth Badinter le démontre assez clairement : il y a un gouffre entre ses postures médiatiques défendues dans son discours et le concret de ses actes qui lui rapportent ses émoluments. Entre la cause des femmes et la cause des riches, son choix est éloquent.
De même, nous nous rappelons de la fierté avec laquelle le groupe parlementaire majoritaire La République En Marche s’est enorgueilli de faire passer le nombre de députée de 9 en 1958 à 277 en 2017, soit un passage de 2,3% à 42,4%. Mais à la lumière de ce que nous disons ici, ce chiffre n’est pas pertinent tant qu’il n’est pas opposé à cette autre réalité : entre 1967 et aujourd’hui, le nombre d’ouvriers à l’Assemblée Nationale est passé de 8% à 0% alors qu’ils représentent 12% de la population. Ayons en tête qu’une personne capitaliste, qu’elle soit homme ou femme, elle est capitaliste.

Ne nous méprenons pas : la guerre des sexes n’est pour autant pas à négliger. Sachons seulement qu’elle n’a lieu qu’entre les membres d’une même classe sociale. Les femmes riches doivent se battre au sein de leur classe privilégiée pour avoir la promotion face à leurs homologues masculins. Les femmes des classes plus modestes mènent le même combat au sein de leur classe. Mais l’appartenance première est, comme on l’a vu, d’abord l’appartenance de classe, et il ne faut pas que les femmes des classes les plus basses attendent de celles des plus privilégiées qu’elles leur tendent la main. Leurs alliés sont plutôt à chercher du côté de leurs congénères progressistes, qu’ils soient féminins et masculins.

Comme l’a reconnu Warren Buffett lui-même, la lutte des classes a déjà été remportée par la classe dominante. Nous ne prônerons donc pas ici la lutte entre les classes telle que promue par certaines traditions de gauche. Cette stratégie est vouée à l’échec, nous le constatons. Murray Bookchin soumet en revanche l’idée d’une lutte contre l’existence même des classes, en se soustrayant à un dogme gauchiste de luttes entre les classes. Il décrit alors un système, propose une organisation sociale et politique, qui ne réduit pas le concept de peuple à celui de tiers-état. Mais ça, c’est une autre histoire…

Spirite,

bonjour à tous/tes

Murray bookchin: le système qu'il propose n'est que ce que les lumières ont défendu et la révolution "imposé"  .il s'agit de mettre l'homme au cœur du "penser" et de l'"agir" et non pas de se limiter à protéger l’espèce humaine . changer les déterminismes actuels. 

Dans cela ,je pense sincèrement il faut cesser de prendre la réalité pour la vérité: un mensonge est bien réel mais il n'est pas vrai . parler ainsi c'est vouloir reconquérir la politique en provoquant un débat qui suivant qui le défende ,sera éclairé ou pas.

Tao ,je crois qu'il est urgent de reconquérir nos techniques pour qu'elles servent nos idéaux au lieux de se réduire en "éternel recommencement" . Il faut retrouver la raison au sein d'une république mixte ,fraternelle ,celle qui fut construite par la volonté de savoir et de progrès.

Cette république est celle de la générosité de la joie et non pas celle de l'avarice du bonheur illusoire. 
(je vais revenir ultérieurement sur E badinter)
 
Nous devons fuir les illusions , sans cesser de rêver !

exmo 

Élisabeth Badinter a un père publiciste et une mère issue d'une lignée socialiste , un grand père maternel qui était député socialiste, en un temps où l'engagement socialiste était révolutionnaire.
Elle n'est pas davantage la fille de l'un que de l'autre.
Elle est elle même. Et surtout pas Publicis.
Faire partie , ou être présidente du conseil de surveillance veut justement dire qu'elle ne prend aucune décision dans le groupe .elle ''donne son avis'', mais surveiller signifie être en dehors de ce qui reste une entreprise, c'est à dire un '''Bien Social'', et une structure collective.  Souvenons nous de la définition de ''l'abus de bien Social'' accusation qui peut être portée contre tout dirigeant d'entreprise qui considérerait les biens de l'entreprise comme les siens propres.
C'est cette dimension de ''bien Social'' de chaque entreprise qu'il serait indispensable de remettre en valeur pour pouvoir vivre dans une societe post lutte des classes.
Nous ne sommes pas loin de pouvoir y accéder , grâce à l'élévation du niveau d'éducation de la quasi totalité de la population.
C'est cette lutte que mène Elisabeth Badinter, avant même celle du féminisme, qui n'en est que l'un des aspects.

E.Badinter a hérité du fondateur de Publicis,C'est une femme qui a d'abord est née femme avant toute autre chose.

Elle défend de nobles causes,au lieu de se contenter de vivre richement
en passant d'une futilité à l'autre.

Elle est lue,écoutée et a une action positive sur la société.
Elle n'est pas chargée et ne pourrait d'ailleurs pas moraliser Publicis et les autres sociétés que tu cites.

Anne seléne ,petite lueur
  
pour suivre sur Elisabeth badinter née Bleustein . En parcourant les écrits sur la vie de son père ,son engagement dans la résistance son parcours intellectuel sa réussite professionnelle qui a profité directement et indirectement à des milliers de personnes ,son engagement humanitaire personnel, je pense Tao que tu as du lire "un mauvais papier" sur sa   fille Elisabeth badinter , et donc tirer une conclusion"hâtive" qui serait navrante si elle était vraie. Ce que je ne pense pas du tout .

je rajoute qu’étant orphelin de la pensée de jean yanne , je rend grâce à marcel bleustein d'avoir financé et soutenu  jean yanne pour ses ses films très engagés à l’époque , et nombres de radios ou jean yanne a "sévit"   de l'avis unanimes des gens qui l'on connu ,marcel b. bleustein  c'était un vrai patron . 
Sa fille a donc pris sa part d’héritage dans publicis et c'est normal ( on hérite tous de quelqu'un) se servant de cela pour défendre de nombreuses causes  et c'est tout à son honneur. 
   

exmo

En 1935, Marcel Bleustein achète la station de radio privée Radio LL, qu'il rebaptise Radio Cité. Il affirme avoir introduit en France le premier journal parlé15 et permet à Édith Piaf, amenée par Jacques Canetti, alors directeur artistique de la station, de chanter à la radio pour la première fois de sa carrière. C'est aussi l'homme qui inventa les slogans chantés pour la radio. La station confère à Marcel Bleustein un pouvoir considérable et lui permet d'accéder aux plus hautes personnalités de l'État qui saisissent enfin l'importance du médium radiophonique. Lors de l'annexion de l'Autriche par Hitler, le président du Conseil Léon Blum est réveillé en pleine nuit et conduit à Radio Cité pour y effectuer le premier commentaire d'actualité à chaud et en direct de l'histoire de la radio française.

Pendant la guerre[modifier | modifier le code]

En 1939, la guerre déclarée, Marcel Bleustein-Blanchet est mobilisé comme pilote d'avion. À l'arrivée des Allemands à Paris en juin 1940, il perd Publicis et Radio Cité, expropriées par les Allemands au nom de l'«aryanisation» des biens. Il s'enfuit à Londres, tandis que sa tête est mise à prix. Son engagement dans la Résistance intérieure puis dans les FFL, sous le nom d'emprunt de Blanchet, lui vaudront la Croix de guerre 1939-1945 et le grade de chevalier de la Légion d'honneur. Il sera ultérieurement élevé au grade de commandeur par le général Corniglion-Molinier puis à celui de Grand officier de la Légion d'honneur par François Mitterrand.
La guerre terminée, Marcel Bleustein-Blanchet, qui est autorisé à ajouter son pseudonyme de résistant le 2 septembre 1954 par un décret du gouvernement Mendès France16, retrouve Publicis et prend lui-même le téléphone pour appeler ses anciens clients et en prospecter de nouveaux. Tous l'assurent de leur soutien et 

Saluton al vi, Gefratoj !

Elisabeth Badinter n'était que le point de départ d'une réflexion que j'espérais plus intéressante que son cas particulier.

Même si je conteste l'idée qui transpire plus haut, celle qu'elle serait quasiment "victime" de son héritage. Elle est actionnaire majoritaire et à ce titre est entièrement responsable de ce qui est fait avec son argent qu'elle a décidé en pleine conscience de garder investis où ils sont. Et son salaire exorbitant provient de la même source. Et elle a publiquement soutenu les orientations du patron de Publicis.

Donc non, ne lui cherchons pas d'excuse.

Spirite,

Les orientations du patron de Publicis permettent de faire travailler et vivre quelques centaines ou milliers de personnes. Je ne les connais pas dans le détail, mais elles respectent les lois de la République, et donc, respectent l'éthique républicaine. 
Que des opinions autres trouvent ses choix mauvais ne peut influencer des choix stratégiques qui respectent la légalité. Sinon, nous sommes dans un régime où l'arbitraire serait la loi.

Saluton al vi, Gefratoj !

L'éthique républicaine peut-être, mais l'éthique démocratique ? Et bien sûr, que c'est légal, c'est pas la question...

Spirite,

Ecrire "respectent les lois donc respectent l'éthique" me semble bien hâtif.

Je pourrais trouver des centaines d'exemples d'actes qui respectent les lois et sont absolument contraires à l'éthique.

Affaire Fillon pour commencer.

Je pourrais trouver des centaines d'exemples d'actes qui respectent les lois et sont absolument contraires à l'éthique.


désolé ,mais  l'Affaire Fillon  ne respecte pas les lois " c'est pour cela que le parquet financier instruit l'affaire" et bien sur l’éthique.


exmo

Exmo ... une partie de l'affaire Fillon ne respecte pas les lois, c'est sur ces points que le parquet financier suit, pas sur les autres.
Et ce n'était qu'un exemple.
Soyons plus simple.
Je passe devant un SDF qui fait la manche. Je ne fais rien, ne lui dis même pas bonjour. C'est légal, est-ce éthique ?

Ce qu'on appelle "l'optimisation fiscale", qui consiste à éviter par tous les moyens légaux de payer des impôts, est, par définition légal. Est-ce éthique ?

Saluton al vi, Gefratoj !

Tu énonces des évidences, mon cher Claude, bien évidemment. Je suis tout à fait d'accord.

Mais si vraiment on s'intéressait à ma question, plutôt que de défendre les innocentes milliardaires qui engrangent de l'argent sur le travail des autres (mais de manière éthique !) ? Le principal frein à l'émancipation socio-économique de toutes et tous est-il la guerre des sexes ou la guerre entre les classes ? Je penche naturellement pour la seconde, puisque j'explique la la première n'arrive que dans un deuxième temps, au sein d'une même classe.

C'est ça la question. Badinter n'en est que l'illustration.

Spirite,

claude .. Pour fillon , qui vole un œuf ,vole un bœuf et je ne lui trouve aucune circonstances atténuantes. ni aucune éthique ,ni morale. ni rien d'ailleurs. 

Pour le SDF ,  principe de vie , je dis toujours bonjour , et je répond  aussi à tous au salut.
 j'ai appris à mes enfants 4 mots basiques.  BONJOUR , S'IL VOUS PLAIT , MERCI, AU REVOIR . et en général ( pas forcement toujours) je donne .
pour moi , c'est moral (non légal) car la mendicité est interdit par la loi si on veut chercher loin.

pour l'éthique elle est propre à chacun qui suivant son jugement  personnel , au moment de l'action ou de la pensée , donnera alors un sens à ce mot . 

Pour l'optimisation fiscale , je subodore la planche savonnée de vieux flibustiers, et que tu vas me répondre après que E. Badinter optimise à tout va avec publicis.??? 
l'optimisation est un vrai sujet , je vais prendre le temps de te répondre. 

par contre nul besoin d'optimiser pour bafouer, tous les principes de vies. je pense que certains sujets sont bien plus graves et préoccupants. Cela me choque , et me chagrine vraiment ,alors savoir qu'un type optimise , ce n'est vraiment  pas ma préoccupation première . Un des  muliez de auchan paye 1 euros d'impôts en Belgique.. pourquoi on ne fait rien politiquement? rappel de urba graco (socialiste) il y en a pour tous. droite ou gauche ,centre , écolos. Ce n'est pas une généralité mais un art de vivre. 

Mais cela aussi me gêne énormément. nuance .   

ai-je tord de penser comme cela?

exmo

Mon intervention n'était qu'une remarque, à propos d'une réflexion d'Anne que je trouvais être un raccourci hasardeux.

Sur le reste il est évident, pour moi, que la véritable lutte se situe entre classes et que l'éventuelle lutte intersexe n'est qu'un épiphénomène.

j'ai bien compris cela claude.
 Tu as raison pour la lutte des classes , mais tu conviendras qu'il existe depuis la préhistoire. cela commence par celui  avait le feu est l'autre pas.
ce sujet est finalement éthique car à chacun sa sensibilité propre. je donne mon feu, je le partage ,je le vend ?? ainsi commence le bordel.
 forcement on ne sera jamais d'accord avec untel ou untel..donc c'est sans fin. mais intéressant d'en débattre
.
 De même que la lutte des classes pour moi est l’éternel débat du pouvoir avec, en sous latence le pouvoir du "sexe fort" sur  celui dit "faible"
 je me pose une question simple , pourquoi les grandes loges FM ne sont t'elles pas mixtes???? sujet intéressant pour moi , et peut être pourra ton  me l'expliquer?
 
je vais aussi regarder le nombre d'hommes du conseil d'administration de publicis. et essayer de comprendre pourquoi on focalise sur E. badinter? 

exmo

exmo a écrit:
 je me pose une question simple , pourquoi les grandes loges FM ne sont t'elles pas mixtes???? sujet intéressant pour moi , et peut être pourra ton  me l'expliquer?

Là je crois qu'on mélange tout.

Dans la question guerres des sexes/ Guerre des classes on est dans le domaine social, sociétal, politique, autrement dit dans l'organisation de la société.
Dans la question de la mixité des loges ou des obédiences on est dans le domaine initiatique.

Les deux n'ont strictement rien à voir l'un avec l'autre.

Exmo, je t'invite à lire ce qui a déjà été écrit sur ce forum à propos de la mixité en FM, tu en as pour quelques heures.
Si après cela tu as encore des questions à ce sujet ou des remarques à faire, fais les, mais essaie de le faire sur le fil approprié, il y a le choix, et si tu ne trouves pas, ouvre un  nouveau sujet.

Pour faire bref exmo.
La FM des débuts n'était pas mixte,nous n'avons fait que continuer.
Nous avons ainsi la tranquillité des ménages,la sérénité des sens,le plaisir de se retrouver entre nous alors que la société du dehors nous oblige à une mixité qui n'est pas forcément demandée.

La paix de l'esprit car,en France, tous les choix sont possibles.

A l'inverse, alors que nous reconnaissons parfaitement toutes les initiations féminines pourquoi ne nous foutons nous pas la paix sur des polémiques que nous n'avons pas à subir?

A Jaguar35 ce serait avec plaisir mais je n'ai pas de touche "réponse" sur mes MP. Envoyez moi une adresse mail ou un phone.SVP.

Saluton al vi, Gefratoj !

exmo a écrit:je vais aussi regarder le nombre d'hommes du conseil d'administration de publicis. et essayer de comprendre pourquoi on focalise sur E. badinter?

Suis-je peu clair ou ne suis-je simplement pas lu ?! Parce que c'est une femme de la classe dominante qui se revendique féministe. D'où ma question de base à laquelle aucune de tes interventions ne vient répondre.

Spirite,

La situation des femmes ne dépend pas absolument de sa classe sociale.
Elles sont battues,torturées et violées presque aussi bien (mal) quelle que soit la classe.
On va discuter pourcentage?

petite lueur

je te remercie de ta réponse à une question dont je n'avais pas  le savoir. tout simplement..  
 pour l'autre réponse, effectivement la paix de l'esprit n'a pas de prix. mais qui fait la vaisselle?

TAO
bien sur que je te lis et plutôt deux fois qu'une. En lisant l'intitulé , le sujet  et "l'attaque" sur E. Badinter j'ai pensé à un débat sur la misogynie ou machisme dans les affaires.d 'ou les réponses. 
je recentre donc le sujet car il apparaît que je me suis trump é . mea culpa .

pourrait tu m'expliquer ce qui t’amène à Elysabeth.B et ce qui te dérange en elle ou le système qu'elle est censée représenter. Ne vois pas malice de ma part , simplement l'envie  d'une compréhension pour en débattre.

tu parles souvent de la classe dominante , la aussi quels sont tes  remarques ou griefs ? sont t'ils amoraux ou sans éthiques? 

j'ai surement mal compris ton sujet , maintenant reparlons en.

exmo

Saluton al vi, Gefratoj !

Je te crois, exmo.

Je suis tombé sur Élisabeth Badinter sur internet, et elle parle de la plus juste place que devraient occuper les femmes en général dans la société. Très bien, je partage cet avis. Mais je me suis interrogé afin de savoir quel était le principal frein de l'évolution d'une femme pauvre : est-ce parce qu'elle est une femme ou parce qu'elle est pauvre ? Les deux, va-t-on me répondre, et je suis là encore de cet avis. Je crois en revanche que le principal frein d'une femme pauvre pour évoluer socialement tient plus de son appartenance sociale qu'à son appartenance de sexe.

Je crois en l'absolue nécessité d'une égalité la plus totale possible quant à la représentation des deux sexes dans toutes les aspérités de la société. A l'Assemblée comme dans les directoires. C'est très bien. Mais peut-on se réjouir de l'augmentation de la représentation féminine à l'Assemblée, par exemple, quand celles-ci appartiennent uniquement à la classe dominante ? En quoi la représentation des femmes serait plus progressiste ou plus digne d'intérêt qu'une meilleure représentation de toutes les classes sociales ? Je trouve cela anecdotique. Une femme capitaliste reste une capitaliste. Les exemples ne manquent pas.

Et pour revenir à la question initiale, Élisabeth Badinter démontre justement par ses actes qu'elle ne fait rien de concret contre l'image sexiste que des marques entretiennent, tant que cette image peut indirectement l'enrichir encore plus. Il y a un gouffre entre son discours et ses actes. Sa priorité est bien l'accroissement de sa fortune personnelle sur le combat pour l'égalité qu'elle pourrait servir autrement plus efficacement en réorientant l'usage de sa fortune. Elle a déclaré, pour résumer, qu'elle n'avait pas sa langue dans sa poche à Publicis lorsqu'elle désapprouvait certaines des positions soutenues par le groupe. Madame est trop bonne, mais on attend de voir les actes.

J'insiste sur le fait qu’Élisabeth Badinter est, je trouve, une excellente illustration de mon argumentaire, mais je ne souhaite pas qu'on le réduise à elle. C'est pourtant malheureusement la direction que prend ce fil.

Spirite,

Pour ma part, je me contrefiche comme d’une guigne (et encore, c'est bon, une guigne, une belle cerise), qu’une femme soit dévêtue sur une publicité...çà me laisse de marbre.

Je suis bien davantage dérangée par le fait que certaines s'imposent le port d'un voile parce qu'elles sont des femmes.. Cet apartheid est pour moi quelque chose d'épouvantable., et la négation même de l'égalité entre les femmes et les hommes.

Et le fait qu'il soit consenti n'enlève rien à la chose: pensons au brave petit nain qui acceptait, contre rémunération élevée sans doute, de servir de projectile dans un "canon à nain"... Le tribunal, nonobstant son accord, a interdit ce spectacle comme niant la dignité humaine, et en particulier, celle des nains.

Qu'une femme se montre peu vêtue, ou même totalement,  n'est pas une humiliation.  Près de chez moi, ville de plages, c'est ainsi 6 mois par an, et çà ne dérange absolument personne. c'est parfaitement naturel.

jour à tous /tes
tao

femmes pauvres/riches : c'est d'abord l'analyse de la famille .la société de classe , elle est perçue avant comme une forme sociale pré-capitaliste . On retrouve toute la lenteur de l'évolution d'une idéologie millénaire , on retrouve le poids des mentalités . il faut analyser et comprendre les diverses fonctions qui sont attribuées à la famille dite patriarcale maintenue par le capitalisme.
il s'agit simplement de souligner que dans le cadre , il devient difficile de rendre compte de ce qui , dans le système capitaliste lui même ,génère une forme spécifique d'oppression des femmes. C'est le corps social historique qui à mon humble avis amène chacun à devenir ce qu'il est. riche/pauvre.

je m'explique : origine , éducation,environnement sociologique , religion  et après la distinction privé/public.pour autant cette dernière ne renvoie pas à une seule catégorie d'idéologie qui pourrait se déconstruire par la simple mise à jour critique de ses mécanismes de constitution. L'exemple d’Élisabeth B en est la parfaite illustration (très humble avis).

je suis totalement partisan de la thèse qui dit que les rapports de parenté jouent un rôle décisif dans le statut social que l'on donne  aux femmes , ce mouvement de "dissociation" ne peut que transformer leurs conditions générales de sociabilisation et les rapports femmes/hommes qui en résultent. mais avec l'évolution de la société "sa libéralisation" arrive dans le cadre plus général du mouvement d'individualisme qui se met  alors en place  la femme est spécifiée dans ses rapports avec l'homme , comme un individu , sous cet angle est est reconnu comme un individu égal de l'homme , c'est ce qu'applique Elisabeth.B 
dans son rôle de femme "privé" elle est de tout les combats même si certains n'apparaissent pas dans les médias. le plus engagé actuellement et le port du voile quelle dénonce sans langue de bois.
dans son rôle de femme public , elle gère l’héritage familiale comme son père l'aurait voulu et fait en endossant un habit d'individu  homme.

en aparté:  MARX décrit très bien cette situation dans son lire "introduction à la critique de l'économie politique" éditions sociales de 1957 

ton analyse sur ce qui est le principal frein d'une femme pauvre est fondée totalement ; cela fait longtemps et pour cause que j'ai compris que suivant la matière ( plastique /or)  le biberon que tu as au berceau est fait . Ton départ dans la vie ne sera absolument pas le même. Nous en arrivons aux mêmes conclusions sur les classes sociales.
On en arrive donc par le fait à ta question première 'le frein de l’évolution ' qui la aussi change profondément. Autrefois,à la rentrée des classes on avait l'interrogation et la présentation. Que fait Papa? que fait maman? avec les cases pour y mettre les croix . invariablement et à 99% celle de Papa il y avait une croix sur travail et sur celle de Maman on cochait NEANT. Ce Néant à disparu maintenant grâce au combat des féministes.
L'interrogation de rentrée à enormement évoluée sur le papier ,nous sommes passés d'un régime patriacarles à celui d'une libération pas encore égalitaire loin s'en faut, mais progressiste. Tous les jours est un combat pour les femmes "pauvre majoritairement " et malgré l'oppression de certains courants ( extrêmes ,politiques ,racistes , intégristes) qui veulent les femmes à la maison , c'est grâce à des femmes comme Elisabeth .B et bien d'autres riches ou pauvres que ce combat avance.

Nez-en-moins  , hélas et malgré ce que pensent certains féministes , je vois mal comment la libération des femmes "toutes" pas une minorités" pourrait aboutir et gagner sous ce régime capitaliste. A l'heure des divisions multiples incessantes ,souvent grotesques .

je rejoint d'ailleurs AnneSeléne sur l"affaire aubade" qui est d'un crétinisme absolu ,comment peut t'on donner écho à cela; A ce moment  pourquoi les rugbymans posant nus dans le calendrier du club n'ont pas  provoqué le scandale?? cela prouve bien qu'il y a manipulation pour "foutre le bordel" et diviser. cela me rappel l'affaire benetton. Avec tout cela et devant de tels exemples de connerie humaine ,comment une femme riche comme Elisabeth.B doit réagir. Côté privé si elle donne de l'argent à ce qui mettent le feu aux poudres   elle manquerait alors pour moi de discernement et d’intelligence. je pense pas et heureusement.
côté public:  si publicis ne publie pas et prend position en hurlant au loup , c'est un autre qui prend le marché tout simplement; Dans ce monde des affaires qu'ils soient hommes ou femmes , personne n'a droit à l'erreur surtout avec des salariés et qui attendent leurs salaires en fin de mois.
alors qui a tord ou raison ; mais sur ta question c'est la qu'une femme capitaliste doit rester capitaliste.
Mais en lisant bien la toile ,on verra Elisabeth B qui soutient haut et fort le combat contre le port du voile et sans langue de bois.. 

 
 la morale de tout cela : l’ennemi à abattre le " PATRIARCAT"
                     

voila tao ,j'ai essayé au mieux de répondre au mieux de ma compréhension . bonne lecture .

exmo

Tatatataaaaaa  je vais essayer de venir au secours de Tao qui s'évertue à recentrer le débat sur son post d'ouverture, sur la pensée qu'il souhaitait développer, courage ! 

On en revient aux étiquettes. Il n'y a selon moi rien de tout à fait positif dans ce monde, comme il n'y a rien qui ne soit fondamentalement mal. Pas de binaire manichéen, on commence à réfléchir sur un plan ternaire et+. On "commence"...

Quand Madame Badinter (ou tout autre personne, femme ou homme) s'engage à défendre une cause, elle s'engage dans un chemin qui regarde dans une direction particulière. Celle d'essayer de faire tendre vers davantage d'égalité pour les femmes (je ne sais pas, je ne connais pas son histoire, je me base sur ce qui est dit plus haut). Et en fait... rien d'autre !

Qu'elle soit ensuite commando parachutiste, ballerine dans un cirque ou serial killer, ça n'enlève pas qu'elle a choisi un chemin. Une voie qu'elle emprunte tant bien que mal, parsemée d'embûches comme chaque route est forcément remplie car rien n'est complètement simple

Nous ne connaissons pas sa vie à Madame Badinter. Quelques biographies ou journalistes auront tenté de rapporter quelques éléments... mais personne à part elle ou ses ultra-proches n'est en mesure de dépeindre à quoi sa vie ressemble vraiment. 

Si ça se trouve, Madame Badinter a estimé que la meilleure stratégie pour être une femme riche et avec assez d'influence pour faire réellement bouger les choses... C'était de rejoindre Publicis etc. 
Une phrase d'un de mes mentors : 

"avant de pouvoir l'ouvrir, tu la fermes. Et quand tu le peux, l'ouvrir, fais-le avec intelligence".

Autrement dit la personne qui sort dans la rue et se met à gueuler qu'il faut mettre en place l'égalité des sexes n'aura que peu d'impact. Par contre une personne qui bossera 20 ans en la fermant dans un univers stratégique connu pour être anti-égalité des sexes... et qui parce qu'elle a prouvé à tous qu'elle était "dans le moule" prend finalement la tête de sa structure... et qu'enfin elle se met, du haut de son poste, à progressivement et petit à petit, mettre en place des mesures qui vont vers davantage d'égalité des sexes. C'est cette personne là qui aura un vrai impact. Pas celle qui sort dans la rue ou même celle qui au bout de 2 ans parce qu'elle a eu une petite promotion en interne se met à gueuler partout ses convictions... Non, ceux-là, les puissants et les gens en place les dégomment très rapidement car ils constituent une menace pour l'ordre établi.

C'est parce que Madame Badinter est "Madame Badinter" qu'on en parle même aujourd'hui sur ce forum. Parce qu'elle a une position en vue et que ses engagements et idées sont entendues. 

Là par exemple Tao tu vois, je serai d'accord pour que tu accoles une étiquette. Celle d'engagement féministe. Mais ça ne marcherait que si tu étais capable de dissocier les étiquettes entre-elles. Or ce n'est visiblement pas le cas. Trop rapidement de cette étiquette "engagement féministe"
tu la rapproches de celle "femme riche"
avec "Publicis"
et "publicité pour un État censure violent avec les femmes, l'Arabie Saoudite". 

Bien que je comprends la logique de ces liens que tu fais, je ne la soutiens pas. Car il est possible que le cas en question, Madame Badinter, ne puisse jamais mieux aider la cause féministe que justement en faisant des affaires avec l'État Saoudien. Personne n'est en mesure de dire le contraire, nous manquons d'information

Élargissons le débat pour ne pas nous limiter au cas proposé : mettons un homme, milliardaire, serbe "ayant des activités commerciales douteuses" (pour faire tous les stéréotypes) qui décide de financer toute une zone d'Afrique où la population est littéralement en train de mourir de faim. Des dizaines de morts par jour. 

Tout de suite, la "méthode Tao" mettrait plein d'étiquettes : "mafia", "blanchissement d'argent supposé", "mise sous coupelle d'une partie d'Afrique où il espère trouver des diamants", "greenwashing de mes fesses sur la commode" etc.

Alors que chaque jour, l'action de cet homme serbe, riche et influent, trouvant de l'argent par des biais décriés dans certains pays, sauve des dizaines, des centaines de vies par jour.

Je ne serai pas celui qui jettera la première pierre, même cubique   Je ne serai pas non plus niais et je comprendrai, voire je supputerai ce qu'il y a derrière, car encore une fois je n'aurais pas les informations nécessaires ni la volonté de le juger

Je le considérerai avec un modèle systémique "dynamique", plutôt que le modèle, le paradigme dans lequel tu (vous?) semble(z)s mettre ta réflexion qui serait plutôt du "action --> conséquence" Si cet homme riche serbe fait des affaires dans un environnement illicite, c'est que le contexte dans lequel il est né, dans lequel il a évolué et s'est installé l'a permis. Qu'il choisisse d'aider une partie de l'Afrique quand il en a les moyens n'a pour moi aucune incidence sur ce sujet.

Si l'on veut donc améliorer les choses il ne faut ni juger, ni tergiverser sur la validation morale ou non (qui sommes-nous pour juger ?) d'une action humaniste faite par un mafieux. Il faut au contraire être pragmatique et combattre le système, la dynamique qui a permis que des mafieux fasse des fortunes sur des activités illicites.

Je ne peux donc pas soutenir de débat sur Madame Badinter ou toute autre femme, ou homme d'influence (ou non d'ailleurs) sur la base qu'une des étiquettes qu'on lui prêterait définirait forcément plein d'autres qui lui serait aussi collées... Je pense que la vie est plus complexe que ça et que surtout, à trop tergiverser sur des sujets où l'on ne peut pas agir... On ne passe pas à l'action sur d'autres qui requièrent toute notre force, toute notre détermination