Petit coup de gueule devant la faiblesse de l’esprit humain

Cachez cet otage que je ne saurais voir


Nous connaissons tous ce mécanisme du bouc émissaire, dans lequel on charge un animal de tous les maux humains, prélude à un défoulement de tous nos mauvais instincts, le plus souvent en groupe, sur l’animal soi-disant coupable. En décomposant le processus, on repère d’abord une déshumanisation progressive de l’autre, via des blagues dévalorisantes , puis l’usage de qualificatifs dégradants et enfin les noms d’animaux, ou même de choses…la chose non humaine ne mérite au final plus de considération et peut, ou doit, être éliminée.

Lors des dernières prises d’otage médiatiques, nos médias et le milieu associatif veillaient à garder nos mémoires vives au sujet des otages , afin que la pression reste active sur les pouvoirs publics en vue de la libération des otages. Après les pogroms du 7 octobre, pareil…en Israël. Dans nos autres pays occidentaux , le nombre de unes affichant les visages des otages s’est fort raréfié. Signe sans doute que la doxa voyant les israéliens comme une puissance coloniale, usagère de l’apartheid, est solidement implantée dans les cerveaux des rédac’chefs. Merci qui ? Mélenchon ? Pas que.

Voyant cela, pas mal de gens par chez nous ont réagi en collant des affiches « bring them home » avec les visages des otages. Et, c’est là ce qui me fait le plus tiquer, plein de personnes avec le sourire arrachent ces affiches ! Quelques-unes répondent  «  j’arrache ces affiches parce que c’est faux ». Le déni. Il  faut alors déballer toutes les vidéos horribles que le Hamas a prises et publiées .

Comment expliquer ce déni ?  Je ne vois qu’un mécanisme possible : compétition victimaire et dissonances cognitives.  Dans notre société occidentale la culture a fortement théorisé le politiquement correct. L’incitation à la haine est interdite, chose que j’approuve :  il y a tant d’esprits faibles qu’il suffit d’une incitation pour que des passages à l’acte se déclenchent. Le problème commence quand on tolère à certains ce qu’on s’interdit à soi. C’est pourtant globalement ce qui se passe entre démocraties et régimes totalitaires, et sur la place publique et réseaux sociaux dans les pays démocratiques.

La tolérance devient open bar quand on est « victime », aussi on commence par un joli narratif théâtralisé, aboutissant à la conclusion que tel ou tel groupe souffre plus que les autres. Vu toutes ces souffrances, tous les autres (autochtones des démocraties) sont coupables, et toutes les violences à leur égard ne sont alors que juste résistance à l’oppresseur. Pour que ce «  plus c’est gros, mieux ça passe » suffise à convaincre, il faut qu’une solide haine/honte de soi soit présente, mais c’est le cas :  la fameuse culpabilité judéo-chrétienne, à l’œuvre depuis quelques millénaires.

Beaucoup se construisent dans un récit personnel incluant que notre prétendue civilisation n’est que ténèbres  et est à éradiquer entièrement, par décroissance ou effondrement, effaçant science, culture, morale…le bébé avec l’eau du bain.  Face à ce tableau, avoir des cousins en Israël qui seraient des victimes d’atrocités est trop contradictoire, mieux vaut les dépeindre en monstres pires que des nazis . Alors la solution c’est se persuader que la prise d’otages est n’est qu’une propagande de plus, nombre surestimé, exactions = montages vidéo, etc. Seule compte l’héroïque résistance des palestiniens.

Pas grand chose de neuf depuis l'aube de l'humanité.
A ceci près que selon certaines sources antiques, il y avait un rite sacrificiel qui avait cours souvent, à la fin de l’année civile, au moment des Saturnales, particulièrement chez les soldats, à savoir l’élection d’un « Roi couronné » qui servait de victime expiatoire en faveur (des dieux).
Le Roi Agamemnon sera lui-même « sacrifié » au cours d’un « banquet » ; une autre 
version raconte qu’il fut tué dans sa « baignoire »...

Et vu ce que sont devenus les Grecs....

On se prend à rêver que le pétrole s'épuise et que cela fasse revenir la paix..

Je crois mon cher Patos, que l'homme est ainsi fait qu'il trouveras toujours quelque chose pour trouver prétexte à conflit. Si un jour il n'y a plus de pétrole, il y aura la guerre de l'eau potable.

J'ai de la compassion pour toutes les victimes, même si...

Que veulent les extrémistes religieux (ou non) des deux bords ?

"Le grand remplacement".

les religions, c'est ma conviction, ont fait œuvre civilisatrice, mais là où nous en sommes, elles ne supportent l'universalisme que si elles sont seules au pouvoir . Il me semble que c'est pareil pour les idéologies radicales.
Voilà peut-être le mot clé :  radical signifie totalitaire, qui ne supporte aucun compromis "t'es avec moi ou contre moi". L'universel tolère la juxtaposition pacifique ; pour cela il est prêt à renoncer au prosélytisme et à la radicalité. 
Je me sens prêt aux compromis, mais pas tous...

patos a écrit:On se prend à rêver que le pétrole s'épuise et que cela fasse revenir la paix..

Oh tu sais, même si on n'a pas de pétrole, on a toujours des idées !

"On se prend à rêver que le pétrole s'épuise et que cela fasse revenir la paix.."  je voulais dire par là que le pognon du pétrole est ce qui alimente tous ces achats d'armes et ces guerres au moyen-orient.