anthropomorphisme : Dieu conscient ?

Nelson écrit

Et si la conscience globale s'intensifie, ne pourrions-nous dépasser ce "créateur" hypothétique ?.

La conscience globale, en extension, c'est celle de Dieu. Lui seul contient et détermine tout, comme être, mais pas comme être omnicient ou omnipotent

ET cela ne signifie pas qu'il soit libre, ni tout puissant. Il se construit au fur et à mesure des évolutions de son être, comme un foetus vers un adulte.

Et il est tributaire de ses lois et des évènements qui en découlent.

Quant à un Dieu conscient de chaque être... Pas plus qu'une usine est consciente de chacun des ordinateurs qui la font marcher...

C'est du moins ce que mon cerveau peut imaginer à cet instant.

Quelle imagination, ton cerveau, abac !

Moi je verrai davantage un Dieu inaccessible, ineffable...

Je vois bien ceci : Chaque atome de notre univers contient Dieu, ou ce que l'on est censés nommer ainsi. Le tout fait sens, et le détail fait la force. En somme, je rejoins notre cher vieux Spinoza ! Pour moi il est inutile d'aller le chercher ailleurs, puisque c'est nous ! Au même tire que l'arbre du jardin, ou le chat de la famille !

Je crois que tout se contient en lui même, et que la vérité absolue est inaccessible, c'est mon avis.

Un nombre infini d'infiniment petits dans l'infiniment grand ?
Tout est dans tout ?
Les atomes sont des briques partout pareilles ?
Seule l'échelle change ?

Oui c'est un peu ça l'ami !

Pour moi, la conscience est un paramètre purement humain, qui ne peut rendre compte de la vérité absolue. Mais elle peut se questionner ! Mais si la réponse était en nous, comme en toutes choses, alors nous aurions notre réponse dans le creux de notre main ou dans le galet de la rivière voisine ! Ce que je veux dire n'est pas clair, mais cela ressemble un peu au principe des "fractales"...

Bouddha tenait dans sa main un rat. Une fractale aussi au moins imposante que lui mais pas la même image. Et pourtant...

Bouddha aurait dit :

" Je ne sais pas s'il y a un Dieu, mais s'il y en a un il obéit à ses propres lois et n'y peut changer."

De Maurice Percheron : Le Bouddha et le bouddhisme , collection “ Maîtres spirituels “ Editions du Seuil ” pages 35, 36 - constituant les dernières paroles du Bouddha :

“ Il n’existe dans tous les univers, visibles et invisibles, qu’une seule et même puissance, sans commencement, sans fin, sans autre loi que la sienne, sans prédilection, sans haine. Elle tue et elle sauve sans autre but que de réaliser le Destin. La Mort et la Douleur sont les navettes de son métier, l’Amour et la Vie en sont les fils “ ...

....Tout ce qui est composé est voué à la destruction ... poursuivez votre fin dans la sobriété “

Je le repète, pour moi si Dieu il y a, il est nécessairement au dessus de toutes définitions. Bouddha lui même semblait dubitatif, donc...

Concernant sa formule : "il obéit à ses propres lois, et n'y peut changer", j'ai un peu de mal à adhérer ! Car nul ne le sait. Comment l'infini pourrait-il obéir à des lois ?

Mais qu'est-ce que l'infini ?
Le concept est trop abstrait pour qu'on lui donne une "valeur".
Que l'univers soit régi par des lois, c'est plus probable.
L'infini, ça ne veut rien dire, Olive, hormis du point de vue poétique.

Certes Nelson, mais ce n'est pas parce que l'infini ne veut rien dire (Chose qui pour moi est fausse d'ailleurs), qu'il n'existe pas !

Je ne vois pas ce que le concept a d'abstrait ? Désolé, mais là c'est moi qui ne comprend pas. L'infini n'a nul besoin d'être conceptualisé, ça c'est notre problème, pas le sien si je puis dire. Cela n'empêche nullement l'univers d'être régi par des lois. D'autant qu'il peut exister une infinité d'univers, dont le notre ne serait qu'un élément...

En mathématique, tu peux vérifier une équation. Tu peux résoudre des opérations, tu peux pratiquer l'arithmétique sans difficulté; pourtant les nombres sont infinis ! Non, je ne suis pas d'accord, je en vois pas en quoi mon raisonnement pose problème.

L'infini n'est pas une illusion destinée aux poètes Nelson, il est à envisager d'une manière scientifique et philosophique. Il ne peut se résoudre à n'être qu'un concept sous prétexte que nous avons du mal à le visualiser...

L'infini, par définition, n'a pas de fin.
Essaie toujours de conceptualiser un truc sans fin !
Il y a quelques siècles, l'horizon, pour les marins était infini:
on sait maintenant qu'il n'en n'est rien.
Tout comme on ne peut imaginer la fin (le bout) de l'univers, il est tout aussi vain de s'imaginer qu'il n'en n'a pas.
C'est purement sémantique, une convention, une vue de l'esprit.
Jusqu'à preuve du contraire, c'est-à-dire jamais, je pense.

Je comprends; mais par contre il me semble que moi je me fais mal comprendre, ce qui est possible, ce n'est jamais évident d'exprimer de telles choses...

Voilà mon avis, j'essaie d'être le plus concis possible :

Pour moi, Il n'y a pas de Dieu en tant qu'objet ou entité, qui gérerait le monde en un point donné tout en appliquant des directives. Pour moi, Dieu c'est tout. Et ce tout est inclus dans un infini. Cet infini n'est pas sémantique, ou imaginaire, il est. Donc, je ne peux rien prouver je suis d'accord, tout comme les personnes qui pensent l'inverse de moi.

En fait c'est un débat un peu vain, puisque nous devons prouver ce qu'il est impossible de prouver ! Dieu conscient ou non ? Difficile de répondre avec objectivité puisque l'on se heurtera toujours à notre esprit, nos conceptions des choses, mais on peut continuer ainsi indéfiniment...

Mais je sais que l'essentiel n'est pas dans la conclusion d'un débat, mais bien dans le débat lui même... Sinon nous ne pourrions débattre de rien.

Débat fort intéressant.

Merci d'avoir contribué à celui-ci.

Bien à vous.

Au moment où je tente d'apporter ma contribution à ce sujet, je suis devant mon écran, la fenêtre de ma chambre est ouverte, et j'entends le chant du merle qui me ravit !

Et dans ces moments de bonheur, je ne peux m'empêcher de rêver. La question de Dieu et de la conscience ? A cet instant je n'y songe pas. J'écoute cet adorable oiseau chanter, et au travers de son chant merveilleux, je perçois quelque chose d'ineffable, que nul ne peut traduire en mots. Dès la nuit tombée, il se taira, et les étoiles apparaitront une à une dans le ciel. Chaque jour la nature nous évoque des cycles, des changements... Quelque chose pulse en nous et en dehors de nous !

N'est-ce pas cela que l'on nommerait la conscience d'une "organisation" supérieure ? Peut-être faut-il se fondre dans le tout pour en savourer l'essence ? J'ignore si quoi que ce soit englobe l'univers comme une main tient un objet, mais je sens au fond de moi que la beauté des choses tente de nous communiquer un sens, et que ce sens n'est peut-être perceptible que par l'âme, et non la raison pure...

Si "organisation" supérieure il y a (A condition que l'on puisse utiliser ces termes), moi je la perçois dans des sensations d'abandon, de plénitude. Des instants simples, que nous connaissons tous à un moment ou à un autre. Je relie ces instants à quelque chose d'indicible, mais dont j'éprouve les effets, certains nomment cela la foi, moi je parlerai plutôt d'union. Une union paisible, qui apporte une méditation sereine. Autant de cogitations placides qui calment les euphories du chaos...