La mort en question

par Pierre Meur Lun 14 Nov - 10:02

Nietzsche : « La perspective certaine de la mort pourrait mêler à la vie une goutte délicieuse et parfumée d'insouciance - mais, âmes bizarres d'apothicaires, vous avez fait de cette goutte un poison infect, qui rend répugnante la vie toute entière ! »

Remarque : La mort est la seule expérience dont on ne puisse tirer les leçons a posteriori, Nietzsche, comme tous les individualistes qui ne voient dans la vie que l'hommage que celle-ci doit leur rendre, ne peut se résoudre à en voir la fin. Alors, il aimerait "déguster" sa mort, mais la mort ne se déguste pas. La mort annihile simplement la vie de celui qui "est", tout comme la vie ensemence la mort de celui qui n'a jamais "été". On naît nu, on meurt nu. On amène rien à sa naissance, on emmène rien à sa mort, mais il y a ce que l'on laisse pour permettre aux autres de vivre mieux. Nietzsche n'a laissé que sa vision nihiliste, ce sperme infect qui corrompt la pensée d'une jeunesse désabusée.

Contre-citation humaniste : « La naissance est une conscience morte dont on vient, la mort est une renaissance dont notre conscience ne se remettra pas. »

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par Invité Lun 14 Nov - 11:54

Ce serait donc l'image même de la mort qui serait à revoir ? Oui c'est probablement le fondement d'une forme de paix. J'avoue que j'ai quelque difficulté avec le tripatouillage (Mot provençal Smile

) intellectuel ! Surtout en ce qui concerne la mort. Je ne peux exprimer mes idées qu'en ayant recours à la poésie, alors il faudra désormais que je compose pour répondre à toutes questions philosophiques ! Wink

Et oui, je n'ai pas la fluidité de ton expression Pierre ! Moi je ne m'exprime qu'en vers... Wink

Donc, il faudra que je m'y attèle. Quand à ce vieux Nietzsche, je n'ai pas eu l'occasion d'en étudier les écrits. Mais il n'avait pas l'air d'être un gai luron ! Je préfère Erasme...

Quand un philosophe rencontre un poète, comment peuvent-ils se comprendre ?

Amitiés,
Olive

par Pierre Meur Lun 14 Nov - 15:46

Olive1968 a écrit:Quand un philosophe rencontre un poète, comment peuvent-ils se comprendre ?

Au hasard d'un mot qui résonne en eux de la même façon.

Liberté, ou Égalité, ou Fraternité, peut-être ? Ou les trois ensemble ?

Les cultures comme les mots s'additionnent, ils ne se soustraient pas.

par Nelson Lun 14 Nov - 16:07

Un philosophe est rarement poète.
C'était le cas des soufis persans . Y en a plus.

par Pierre Meur Lun 14 Nov - 16:19

Nelson a écrit:Un philosophe est rarement poète.

Je crois que Nietzsche était plus poète que philosophe. Ce n'est parce que c'est "beau" que c'est "vrai". Ceci dit il y a toujours dans la poésie un élan philosophique.

par Invité Lun 14 Nov - 16:32

Tout à fait Pierre ! Je suis d'autant plus d'accord que j'ai toujours pensé que ces deux domaines étaient parfaitement compatibles, et pouvaient même se reconnaître par certains cotés... Un jour une idée m'est venue (cela m'arrive parfois Wink

) d'unifier la poésie à la philosophie en créant une oeuvre qui aurait à la fois une texture poétique, et un substrat philosophique ! J'ai toujours pensé que c'était possible; mais le problème c'est que je suis un piètre philosophe, et, sans prétention, je pense être bien plus inspiré par la poésie pure.

Je pense également que toute philosophie contient en elle un germe de poésie. La poésie peut évoquer la condition humaine d'une fort belle manière, évidemment; et la philosophie le fait d'une manière plus technique, plus "scientifique"... L'idée parvenue à son terme serait quelque chose de fort agréable en tous cas !

par Pierre Meur Mar 15 Nov - 7:21

Apprentissage

Allez, prends une pilule! Laisse ton couteau au rancart!
N’hésite pas! La vie est si courte, délivrance rêvée…
Allez, sois un homme! Un verre d’eau accompagné.
Avale sans hésiter… et puis pas mal, hein!

Ton cœur bat, nervosité oblige, pas grave!
Continue… une autre… l’effet commencera…
Alors ça va? Tu es encore vivant, chanceux!

Il faut avancer l’exercice sinon tu vas t’arrêter.
La bouteille est près de toi, aguichante au possible.
Arrête de la regarder! Absorbe ton hésitation!

Bon, tu as peur! Un geste final, la gloire éternelle!
Tu l’as enfin vidée… Bravo, tu vas connaître la félicité.
Tu sembles tituber… bon signe, tu as bien travaillé.

Ton corps fléchit sur le sol d’un bruit morbide.
Ce ne sera pas long, fais-moi confiance!
Bouche entrebâillée, l’œuvre s’effectue… Hourra!
***
Te voilà à l’hôpital sans le savoir.
Malchance, on te réveille… Mais où suis-je?
Je suis vivant!... Quelle surprise!!!
Je devrai tout recommencer…

André, épervier

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