Les mots et expressions d'aujourd'hui

Je ne sais si c'est votre cas, mais moi je commence à être agacé par tous ces mots et autres expressions ridicules, faits pour masquer les réalités qui dérangent, ou plus simplement pour éviter de dire les choses telles qu'elles sont.

On se cache derrière les mots, on invente des expressions ridicules qui feraient pâlir Voltaire et Hugo. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? pourquoi utiliser la langue française et ses richesses alors que nous avons à notre disposition des termes tellement débiles qu'il serait dommage de les laisser choir. Un exemple simple, crée par le génie des médias : une longue maladie pour ne pas employer le mot cancer. Un "non voyant" pour ne pas dire aveugle, ridicule non ? C'est une forme de dictat culturel, on nous impose des mots et expressions alors que nous ne sommes absolument pas obligés de les adopter.

J'ai appris la langue de Molière, j'ai grandi avec, je tiens à en prendre soin, aussi, que les pseudo-érudits qui inventent ces mots et expressions ne se fatiguent pas, me concernant je ne les emploierai jamais.

Ce n'est pas un diktat, mon cher Olive, c'est le sous-produit de la cervelle atrophiée des imbéciles, c'est le comble de l'imposture politique et de l'imposture médiatique copulant entre eux et mettant bas des rejetons dégénérés.
Aujourd'hui, une image est "floutée". Pauvre Chazal, pauvre Pujadas qui se masturbent leurs petits neurones avec cette sauce lexicale, oubliant qu'on peut dire tout simplement brouillée. Le siècle regorge de ces néologismes boiteux. Quand il existe un mot précis pour désigner une chose, tu peux être sûr qu’il se trouve un aliboron pour en fabriquer un autre qui sent son socialement correct à plein nez. Ainsi, caritatif, parce que charitable est trop péjoratif, peut-être ? La liste serait longue de tous ces mots stupides que dégorgent ces tristes représentants de la médiocrité parvenue.
Pour moi, et contre tous les vents et marées de ceux à qui cela défrise moustaches et bigoudis, et il y en a jusque sur ce forum, je parlerai ma langue le plus correctement possible en tâchant d'être à la fois clair, concis, agréable et explicite.

Bravo, Kevin !

En grande forme Pimbi visiblement !

J'adore tes acrobaties synthaxiques, quel talent !

Une certaine intelligentsia (pseudo) voudrait nous faire parler à leur manière, et c'est principalement cela qui m'insupporte. Aujoud'hui, il est de bon ton d'employer le mot "sensible" ! Citée sensible, quartier sensible, sujet sensible...

Et tous ces néologismes qui me lassent, bref...

Merci, ça fait du bien
À force de mettre un miroir déformant devant les choses de la vie, on ne voit plus rien ...

Peut -être que certains s'imaginent qu'en changeant le mot, on change la réalité? Exemple: un non-voyant serait moins malade qu'un aveugle? C'est le politiquement correct: on se donne bonne conscience, on se voile la face...

Absolument Paulati, le genre de chose que je ne supporte pas. Ce fameux "politiquement correct" qui m'horripile.

Merci Pimbi, pour cet Âne bâté d'Aliboron... ça faisait longtemps que je n'avais plus entendu le doux nom du roussin d'Arcadie...

Vrai Paulati, on se voile la face et pour certains mots employés à toutes les sauces comme le dit Olive c'est lassant. Politiques, certains intellectuels, relayés par les employés de l'audiovisuel nous prennent pour des imbéciles.
Appelons un chat un chat. Mal voyants, mal entendants, personnes de petite taille, personnes à mobilité réduite......ça devient un style et ça fatigue, ceux qui parlent de fou, aveugle, sourd, nain, voyou, coupable (au lieu de présumé innocent)etc...............seront-ils minoritaires un jour?

Les gens s'outre d'un rien. On leur dit qu'ils sont cons ils vont pleurer et se plaindre. Alors l'homme moderne inventa des expressions détourner pour continuer à traiter les gens de cons sans qu'ils s'en offusquent.

Bon là encore l'exemple n'est pas probant et un peu vulgaire. Mais pour ne pas choquer les âmes pudibondes (qui vénèrent sainte Boutin) on vous invente des termes et des tournures de phrases alambiquées qui n'ont plus aucun sens pour nous pauvres adeptes de la langue de Molière qui sommes dépassés par notre temps.

Oui, Toms, c'est vrai : l'autre jour, j'ai été confronté, avec quelques autres personnes, à un spécimen particulièrement représentatif du crétinisme dans toute la pompe de sa gloire, c'est à dire de l'espèce ostentatoire qui s'en applaudit - la scène se passe chez mon boulanger, au milieu d'une demi-douzaine de clients - et ce monsieur avait réussi l'exploit de débiter une telle enfilade de sornettes en si peu de temps que c'en était presque un exploit. Une fois parti, le boulanger, homme patient mais assez peu conciliant, et qui avait supporté philosophiquement les palabres sans queue ni tête du personnage, secoue la tête et me dit : "mon Dieu, ce qu'il est con !". - Enfin, lui réponds-je, on ne dit pas de quelqu'un qu'il est con, on dit que ses facultés mentales ne dépassent pas la mesure nécessaire à la formation d'une idée cohérente et de sa formulation sémantique".
Au dix-huitième siècle, on était plus concis, on disait "peu délié de cervelle".

le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con on est con.

La preuve ?
J'étais un jeune con, et je suis devenu un vieux con.

Spoiler:

Nelson a écrit:La preuve ?
J'étais un jeune con, et je suis devenu un vieux con.

Spoiler:

Le remède n'est pas difficile à trouver. Bonne volonté et remise en question. Passé 50 ans je suis peut être un vieux con pour certain, mais, Nelson, je me soigne moi aussi

J'aimerais bien que la connerie soit mesurée à l'aune de Nelson : ainsi elle disparaîtrait définitivement. Mon cher Nelson, tu es l'antithèse de la connerie.

Si tu savais, mon pauvre...

Dans les mots souvent utilisés en radio, e n'aime pas entre un journaliste dire "Monsieur Machin est mort ce matin ... " ; je trouve que ce mot est terriblement dur pour les proches qui écoutent les infos.
Je préfère nettement entendre dire qu'il est décédé, je trouve cela plus humain même si le résultat est le même.

Ben Yaka, tu donnes un exemple de ce qu'il faut éviter.
Un chat est un chat; et tous les euphémismes du monde n'y changerons rien.
Qu'y a-t-il d'anormal dans "Untel est mort"?
Est-il moins mort quand il est décédé ?

Dans le genre mots stupides - j'ai fait un fichier là-dessus, vous pensez bien - il y a le fameux "malnutri". Ah, ah, maltnutri, dérivé de malnutrition, qui est tellement ridicule à prononcer que j'en rigole. N'y aurait-il pas "mal nourri", "sous-alimenté", à notre service ? Pour la nomenklatura du jargon officiel, apparemment ce n'est pas assez, il faut malnutri.
Il faut aussi - là, c'est le domaine de la pub - brillance. Nous avons "brillant", adjectif substantivé, mais cela ne satisfait pas le commerce ; sans doute qu'un produit qui n'assure que du "brillant" se vendrait moins que celui qui cautionne une bonne "brillance" bien de chez nous ! Et allez, passez muscade !
Et puis, pour conclure - provisoirement - cette anthologie de l'idiotie lexicale, voici le sommet de l'édifice, le clou du spectacle, somptuaire. La Chazal, cette bourrique, et le Pujadas, ce bélître, nous postillonnent régulièrement leur somptuaire, mais pris totalement à contresens. Nous en revenons au sujet de l'Histoire qu'on n'apprend plus dans les écoles au-delà de la première guerre mondiale. Si nous faisions l'effort de renouer avec notre antiquité, ce dont ne peuvent s'offusquer que deux genres de personnes, les paresseux et ceux qui se font une gloire de leur ignorance, nos saurions que les lois "somptuaires" d'Octave-Auguste, premier empereur de Rome, étaient des lois qui visaient à restreindre la dépense de l'Etat, et non le contraire. Mais nous désapprenons tout, nous sommes de gracieux cancres qui ne se mentionnent pas une seconde qu'à force d'appauvrir comme on le fait les programmes scolaires, nous façonnons des générations de citoyens qui n'auront plus pour référence culturelle que le quinté plus, la coupe du monde de foot et les évolutions du CAC40.
Sic transit gloria mundi.

Les mots ne sont que des mots rien de plus ! peu importe qu'ils soient politiquement corrects ou pas dans leur expressions.
Moi ce qui me choque d'avantage c'est la pensée unique . Le fond.
Les gens qui passent leur temps à nous débiter ce qu'il est bon ou pas de penser, à longueur de temps..
Les gens qui sont toujours dans les clivages : gentils/méchants...pauvres /riches , cons/ pas cons et autres absurdités
Et la floppée de moutons de panurge qui applaudissent juste parce que c'est de bon ton de dire pareil.
Le syndrôme panurgique me choque bien plus que les expressions.

Les mots étant l'outil que nous avons pour nous exprimer, ils sont au contraire de la plus grande importance. Aimer les mots en débrouillant leurs subtilités, c'est affiner la pensée, c'est creuser la matière. Je connais des gens qui affirment que le solfège ne sert à rien quand on veut lire de la musique. Le jargon, je le laisse à qui en veut. Pour moi, la langue est primordiale, et je ne suis pas le seul à penser ainsi, Dieu merci.

Tenez, clivage, autre stupidité de notoriété publique, qui sauve de l'effort d'avoir à entrer dans les nuances subtiles qu'offrent : désaccord, désunion, disjonction, dispersion, dissidence, sécession, rupture, schisme, etc. On réduit tout à clivage, ah, ah ! Pauvres esprits aptères qui ne voient pas que la richesse d'un langage est pour chacun d'entre nous une façon d'offrir à la pensée la variété des moyens pour s'exprimer.
Si la langue n'est rien, alors autant effacer Molière, Voltaire, Victor Hugo et tout le reste de notre patrimoine, car forcément ils n'ont plus d'utilité.

J'ajoute que c'est par l'uniformisation du langage qu'on aboutit à l'uniformisation de la pensée. Songeons-y.

LordToms a écrit:Les gens s'outre d'un rien. On leur dit qu'ils sont cons ils vont pleurer et se plaindre. Alors l'homme moderne inventa des expressions détourner pour continuer à traiter les gens de cons sans qu'ils s'en offusquent.

Bon là encore l'exemple n'est pas probant et un peu vulgaire. Mais pour ne pas choquer les âmes pudibondes (qui vénèrent sainte Boutin) on vous invente des termes et des tournures de phrases alambiquées qui n'ont plus aucun sens pour nous pauvres adeptes de la langue de Molière qui sommes dépassés par notre temps.

Absolument Toms ! Mais parfois on va même encore plus loin dans le domaine de l'abrutissement collectif, sisi c'est possible ! En effet, on remplace un mot ou une expression non plus par une image ridicule mais par un anglicisme, ce qui permet de se voiler doublement la face. Par exemple aujourd'hui j'ai entendu à la radio : "Un athlète participant aux jeux paralympiques est soupçonné d'avoir eu recours au boosting !" Non seulement on évite d'employer le mot dopage, mais on le remplace par un anglicisme ridicule, et qui n'a absolument pas sa place ici. Cette synthaxe journalistique fairait mourir de rire nos plus grands auteurs, dont François Rabelais. Qui d'ailleurs s'en retournerait immédiatement dans sa tombe.

En brouillant les propos, les médias veulent entretenir une sorte de confusion, comme s'ils avaient le monopole de ce qu'il convient de dire ou non. Amusant aussi, on ne parvient plus à nommer les choses telles qu'elles sont; une personne d'origine africaine qui visiblement à hérité d'une pigmentation noire assez fournie se voit nommer ainsi : "personne de couleur" ! Ce qui ne veut strictement rien dire. Comme si l'adjectif noir était synonyme de maudit ou de malpropre. On peut aisément dire qu'un chat est noir mais pas un être humain, étrange non ? Tout ça parce qu'une intelligentsia a décidé que le fait de nommer un africain par sa couleur pouvait receler un contenu péjoratif et raciste ! En vertu de quoi ? Vous croyez que lorsqu'un européen se fait appeler un "blanc" il considère cela comme une insulte ? Je ne pense pas. Il s'est construit une sorte de religion de la terminologie qui veut nous imposer un certain nombre de termes et d'expressions sensés nous protéger de nous mêmes ! C'est touchant non ? Comme nous ne sommes pas assez mâtures pour décider des termes que l'on doit employer, une académie de "vrai-faux académiciens pudibons et suffisants" tente de nous montrer le chemin.

Nous sommes des ingrats tout de même...

Pimbi a écrit:J'ajoute que c'est pas l'uniformisation du langage qu'on aboutit à l'uniformisation de la pensée. Songeons-y.

Très belle pensée Pimbi, je suis impressionné.

Par contre l'uniformisation du langage aboutit à la dissolution de la pensée !