la civilisation moralise t elle la nature

louisguimel a écrit:Moraliser supose une conscience ? or la nature en a t'elle une ?

Les animistes, et aussi chamanistes ( je crois) parlent d'une conscience de la nature..esprits de la nature

Oui, les stryges, les brucolaques, les farfadets, les lutins des bois, les alleurs, les korrigans, les elfes (lubriques ou non) et les pisseux du samedi soir au retour de la fête. Tout cela, c'est l'esprit de la nature.

Oui mais il s'agit peut être d'une projection humaine ? A savoir que la nature apparait différente pour un état modifié de la conscience. Quand aux êtres merveilleux, ils incarnent peut être cette morale justement ? Ils proposent une alternative aux mystères de la nature et à ses manifestations justes ou non. L'homme n'ayant pas trouvé l'écho de sa morale dans la nature, peut être a t-il éprouvé le besoin de se créer des "retours" incarnés, sous la forme de créatures en quête de morale ou de perversité ? La nature étant par trop amorale (ou immorale) pour lui, projeter des entités qui étaient sensées équilibrer tout cela en s'identifiant à l'humanité pouvait l'aider à évoluer, peut être... C'est juste une réflexion.

Loli a écrit:

louisguimel a écrit:Moraliser supose une conscience ? or la nature en a t'elle une ?

Les animistes, et aussi chamanistes ( je crois) parlent d'une conscience de la nature..esprits de la nature

Gaïa, globalement.
Une planète, ça vit.

Pimbi a écrit:Oui, les stryges, les brucolaques, les farfadets, les lutins des bois, les alleurs, les korrigans, les elfes (lubriques ou non) et les pisseux du samedi soir au retour de la fête. Tout cela, c'est l'esprit de la nature.

Et d'autres encore...

Le symbolisme humain est une merveille de réprésentations et de repères, tout cela me donne envie de composer un poème ! Et puis, qui sait, peut être qu'au coin d'une forêt troublante et silencieuse, l'une de ces créatures attend le voyageur égaré ? Pour lui conter quelque récit magique...

Mais qu'est-ce donc que la morale ?

Il me semble qu'elle constitue un ensemble de règles en vue d'assurer la survie de l'entité qu'elle concerne.

Il y aurait une " morale naturelle", une morale humaine collective ( et variable selon les collectivités), une morale individuelle.

La morale naturelle me semble illustrée par la survie et l'évolution des êtres qui doivent s'adapter à l'environnement et à la compétition entre les êtres : survivront les plus aptes.

La morale collective ou d'une société : faire en sorte que cette société survive, elle aussi, à l'environnement, à la concurrence d'autres sociétés, aux troubles qui naîtraient entre ses propres éléments de population.

La morale individuelle détermine le comportement individuel qui amène l'humain à ne pas nuire à son corps... ne pas se faire écraser par les autres tout en participant au progrès de la société, ne pas détruire son environnement.

En abéliste ( qui n'en loupe pas une pour sa chapelle) je dirais que partout on retrouve les trois éléments de cette devise :

- Amour :tout ce qui existe est solidaire des autres entités : coopération et opposition sont les deux pôles .
- Bien être , ou santé : ce qui crée de la douleur, de la dégradation et finalement de la destruction, s'oppose à la morale

- Lucidité : possibilité de tenir compte des éléments vécus pour analyser et prévoir comment modifier les règles en vue de rendre plus efficace les notions d'amour et de bien-être, donc de survie, donc de morale.

J'avoue ne pas avoir trouvé cela dans le vieux livre de Morale qui servait de base à l'ancien baccalauréat " Sciences expérimentales" auquel je fus confronté.

Pas certain que j'aurais eu une bonne note si on m'avait interrogé sur ce sujet ?

C'est une bonne analyse, je trouve.
Pour moi aussi une morale collective serait une morale qui protège le plus grand nombre avant tout...

abac a écrit:J'avoue ne pas avoir trouvé cela dans le vieux livre de Morale qui servait de base à l'ancien baccalauréat " Sciences expérimentales" auquel je fus confronté.

J'ai passé un bac S Maths avec option Sciences expérimentale (en seconde et première de mémoire) - mais ça ne me dit rien. Est-ce l'ancien ancien dans ce cas ? Un livre sur la Morale en bac S ne me semble pas d'actualité dans le passé proche

Loli a écrit:C'est une bonne analyse, je trouve.
Pour moi aussi une morale collective serait une morale qui protège le plus grand nombre avant tout...

Je vous rejoins, la morale n'apparait que comme un ensemble de regles permettant de maintenir la survie par la normalisation des rapports sociaux. Par contre le troisieme point est le plus difficile à obtenir: La lucidité, souvent la morale s'impose comme un dogme et toute tentative d'adapter les regles est vouée à l'echec...
Si il ya moralisation de la nature, ce ne peut être que de l'aspect "humain de la nature" où l'homme est sujet et acteur de nature. Acteur parce que les productions de l'homme sont "naturelles", parce que l'homme a produit " un etat de nature" dans lequel il a pu se developper.

Loli a écrit:

louisguimel a écrit:Moraliser supose une conscience ? or la nature en a t'elle une ?

Les animistes, et aussi chamanistes ( je crois) parlent d'une conscience de la nature..esprits de la nature

Il y a tellement de courants différents dans l'animisme que les concepts qui en ressortent ne tournent pas forcément autour ''d'une conscience de la nature'' ou ''d'esprits de la nature''. Tout dépend des régions du monde, de l'aspect culturel des pratiques animistes dans ces même régions, etc... Nous pouvons en parler si tu as des idées précises en tête. J'ai beaucoup étudié l'éthno et l'anthropologie à mes heures perdues (L'idée est de garder en tête qu'il y a personnification de ces même forces et qu'elles n'ont pas de nature propre. Ce qui constitue un bon moyen pour les praticiens de s'identifier à celles-ci, dans le but d'avancer sur le chemin de la spiritualité entre autres).