LE MAÇON ET LA CORDONITE / FABLE

willyloge a écrit:

LE MAÇON ET LA CORDONITE

Dans ce monde de gens de bonne volonté
Reignait un mal contraire à toute humilité.
Certain croyaient y voir des impatients du rite  
Et d’autres l’appelait simplement cordonite
Le résultat pourtant était partout le même
S'élever, à tout prix, s'élever pour soi même.

Bien étonnant penchant pour ces étranges êtres
Qui érigent pourtant la réflexion en Maitre
La patience dans l'art du devoir accompli
Qui est premier devoir de tout bon apprenti.
Quelle bizarrerie de l’avoir oublié
Eux qui l’avaient appris en leurs vertes années

Oubliant de laisser ses métaux à la porte,
La cordonite est là, et bien là mais qu'importe ?
Et laissant le profane oublier l’initié,
Sur sa voie de lumière elle le fait tomber,
Perdant en un seul jour tout le bien de sa quête
Pour un triste miroir qui n'est qu'aux alouettes.

« Hé, Ho, Toi le Maçon » lui dit la cordonite
Par ta belle présence, assidue,  émérite
De degrés supérieurs du dois être augmenté
Ce ne sera qu'un droit, justement accordé
À un Maçon doté d'une telle stature
Juste reconnaissance à ta juste mesure. »

« Tu mérites bien mieux que tes Frères de Rite,
Sans qu'il ne soit besoin de vote ou plébiscite,
Écoute, entends ma voix qui n’est que vérité,
Pas celle de ta Loge qui veut te jalouser
Il y en a qui poussent à l’ombre des géants
Et toi tu n’est pas de ceux-là séant. »

Le Maçon ébahi  d’une proposition
Tant éloignée de ses premières prétentions
Allait-il se laisser, cette fois, abuser
Par les sirènes folles d'une renommée
Acquise sur du vent, de folie sûrement.
Et certainement pas d'un travail méritant.

Il se voyait pourtant déjà
Avec ses tenues d’apparat
Tablier, cordon, panoplie
Qui ferait très bientôt de lui
Un grand, un beau, un affranchi
Brillant ainsi de mille feux
Devant beaucoup moins prestigieux

« L’habit ne fait pas le moine » pourtant
C’est là dicton connu de bien des bonnes gens
Mais le Maçon n’est encore qu’un homme
Tenté par de basses choses en somme.
Symptômes de cette vilaine maladie
Qui peut surprendre aussi ceux qui sont avertis.

La cordonite aiguë
C’est comme la cigüe
Un poison s’insinue en vous
Vous séparant de tous, de tout,
Finie cette belle amitié
Pour ceux qui vous ont initié.

La Cordonite aiguë, fléaux de bien des Loges
A quoi j'en ai bien peur, aucune ne déroge,
Cordonite qui mène tout droit à l’ambition
Qui génère et produit tant de mauvais Maçons
Car être Maçon c’est avoir choisi la voie
Ou règne humilité, amour et don de soi.

Qu’importent les sautoirs , qu'importent les  insignes
Si ce n’est pour pouvoir, un jour, s’en montrer digne ?
Ils se doivent d’être constamment un exemple
Pour ceux qui frappent un jour à la porte du Temple.
Un poste d’officier , un grade n’est pas du
C'est une Charge, il faut que cela soit bien su.

WøLø
23 juin 2013

Claude St Malo a écrit:Pourquoi vouloir à tout prix écrire un texte "rimé" si l'on ne respecte aucune des règles de la poésie ?

C'est pourtant pas bien compliqué
D'écrire des vers réguliers,
Et si l'on veut écrire en prose
Je crois que rien ne s'y oppose.

Pourquoi donc vouloir à tout prix
Ecrire de la poésie ?
Sous le prétexte que ça rime
On se fout de ce qu'on exprime

Moi, voyez vous, mes chers amis,
Cela m'agace, et je le dis.
Ecrivons naturellement
Sans faire artificiellement

Des vers une fois à dix pieds,
Et puis à douze ou la moitié,
Une autre fois treize trois quart
Ou sept, comme au jeu de hasard.

Et s'il vous plait mes très chers frères
Si vous voulez écrire en vers
Faites le, mais faites l'effort
D'en respecter les règles d'or.




SUBLIME ! TOTAL RESPECT !

Sur l'air de "l'Accordéoniste". Chanson d'Edith Piaf.

1

Le vieux Véné s'embête
Au fond de l'atelier.
Il n'est plus à la fête
D'puis qu'on la remercié.
Quand la tenue s'achève
Il s'en va visiteur
Chercher un peu de rêve
Dans une loge d'essaimeurs.
L'ancien qui la préside
Lui a dit : "Mon p'tit gars,
Là c'est moi qui décide,
Mon maillet tu l’auras !»

Refrain

L'ouverture n'l'écoute plus
Le signe ne l'fait plus
La batterie le laisse imperturbable.
Et ses yeux malheureux
Suivent le jeu nerveux
Du maillet précieux
Du Vénérable.
ça lui rentre par la peau
Par le bas, par le haut
Il voudrait remonter, il s'agrippe,
Tout son être est tendu,
Son souffle est suspendu
Il est vraiment fondu
D'cordonnite.

2

Le vieux Véné est triste
Car l'ancien d'cett' loge là,
Qui est d'venu bouddhiste,
A suivi un Lama.
Adieu tous les beaux rêves !
L'maillet n'reviendra plus.
Tant pis si il en crève,
Sa vie elle est foutue.
Quand y r'vient pitoyable
Dans sa loge d'apprenti,
Il revoit l'Vénérable
Qu'il a été jadis.

Refrain

L'ouverture n'l'écoute plus...
Le signe ne l'fait plus...
Il a fermé les yeux
Sur le maillet précieux.
ça lui rentre par la peau
Par le bas, par le haut
Y n'peut plus remonter, il s'agrippe,
Alors pour oublier, il s'est mis à tourner... à tourner
Et il s'est étranglé
A la cordonnite.