un jour dans un car Mexicain...
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un jour dans un car Mexicain...
Cela se passe la semaine dernière. Fin novembre, à la sortie de l'hiver mexicain.
Nous y sommes en vacances et nous avons 4 heures de route pour rejoindre l'étape suivante.
Notre groupe est composé de 10 personnes travaillant (ou pensionnés) dans le même secteur (enseignement ou administration de l'enseignement en région Wallonie Bruxelles).
On y ajoute le chauffeur et le guide qui, eux, sont mexicains.
Au milieu de ce déplacement, sur une autoroute, se forme un embouteillage.
Une heure se passe et on n'en sait pas plus.
Finalement, le guide descend et se renseigne auprès d'un camionneur :
"j'ai appelé un autre chauffeur par radio, c'est un blocage de la route par des habitants du village" ...
ah, et ?
et rien, on n'en sait pas plus.
Je regarde sur Waze et un commentaire est présent "route bloquée à 3,7km par des manifestants depuis près de 3h". Je montre ce commentaire au guide qui comprend la situation. Il retourne parler avec quelques chauffeurs de poids lourds, bloqués eux aussi.
Ce type de manifestation est courant dans la région. C'est le seul moyen de faire pression sur les autorités lorsqu'un sujet fâche.
Et dans ce cas, une route a été construite par une société privée en achetant des terrains et cela fait 4 ans qu'elle n'a pas remboursé les habitants.
Très étrangement, malgré une file de plus de 10 km, pas un coup de klaxon, les autres chauffeurs discutent le coup sur le bas-côté ou promènent leur chien.
Des autochtones passent en motos pour vendre de la nourriture (des tacos, des boissons) à ceux qui en manque. C'est une pratique courante que de voir des vendeurs sur les routes embouteillées au Mexique.
Le guide se veut rassurant "un jour, j'ai été bloqué durant 24h avec des touristes japonais. Puis ça c'est dégagé, ça fini toujours par se dégager après les négociations".
Et c'est là où je veux en venir, la notion de temps n'est pas la même sous le soleil qu'en Belgique (ou en France). C'est quoi 24h ? Ça passe si vite ...
Arrivent les premières réactions :
- on va attendre qu'il fasse noir pour aller faire pipi dans les champs (il reste 2h avant la tombée de la nuit (à 18h))
- la prochaine fois, on dit au chauffeur d'utiliser Waze ! ( il l'aurait utilisé, il n'aurait pas pu prévoir ce blocage lors de notre départ ni en connaitre la durée)
- y a un hôtel à 1km à vol d'oiseau, on va y aller à travers champs (sans savoir s'il y a des chambres libres) (sans se douter des risques de se blesser dans l
Ces champs, de croiser des animaux pas sympas (comme des serpents, on oublie vite que l'on n’est pas dans notre pays) ou de se faire rançonner par des petits malins qui profiteraient de notre méconnaissance du terrain.
- moi, je ne dors pas dans le car ! (pourtant, il n'est pas question de diviser le groupe ; notre guide et l'agence de voyages sont responsables de leurs clients)
- faudra partager nos rations, qui a quoi ?
C'est intéressant d'écouter les réactions des gens en état de détresse. C'est une sorte de panique fataliste. Et comme le soleil tape (on est près des 28°) on sort un peu pour se dérouiller les jambes, faire quelques photos de l'embouteillage, du paysage, du soleil qui se couche ... et des quelques camions qui passent dans l'autre sens, essentiellement des transports frigorifiques.
Le soleil se couche vraiment, il ne nous attend pas, puis au loin on voit des feux rouges qui s'allument, les camions redémarrent, le barrage se débloque.
Vu les près de 4 km de bouchon devant nous, une partie de la circulation devra prendre un itinéraire alternatif.
Nous devions visiter un musée en fin d'après-midi, puis nous rendre à l'hôtel ... on ira directement à l'hôtel, on y arrivera à 21h, le personnel étant sur le pont depuis près de 2 heures. Nos 4 à 5 heures de route se sont transformées en 9 heures.
Si ce magnifique voyage nous a fait découvrir des sites extraordinaires (comme le Monte Alban), il a aussi permis de découvrir les facettes de l'être humain en situation de crise. Les plus jeunes doivent avoir 45 ans, le plus âgé 64 ( et je pense que notre guide est encore plus âgé ; son expérience et son calme ont été salutaires).
Pour ma part, dormir dans le car était plus adéquat que de se déplacer à travers champs.
Et vous, comment auriez-vous réagi ?
Nous y sommes en vacances et nous avons 4 heures de route pour rejoindre l'étape suivante.
Notre groupe est composé de 10 personnes travaillant (ou pensionnés) dans le même secteur (enseignement ou administration de l'enseignement en région Wallonie Bruxelles).
On y ajoute le chauffeur et le guide qui, eux, sont mexicains.
Au milieu de ce déplacement, sur une autoroute, se forme un embouteillage.
Une heure se passe et on n'en sait pas plus.
Finalement, le guide descend et se renseigne auprès d'un camionneur :
"j'ai appelé un autre chauffeur par radio, c'est un blocage de la route par des habitants du village" ...
ah, et ?
et rien, on n'en sait pas plus.
Je regarde sur Waze et un commentaire est présent "route bloquée à 3,7km par des manifestants depuis près de 3h". Je montre ce commentaire au guide qui comprend la situation. Il retourne parler avec quelques chauffeurs de poids lourds, bloqués eux aussi.
Ce type de manifestation est courant dans la région. C'est le seul moyen de faire pression sur les autorités lorsqu'un sujet fâche.
Et dans ce cas, une route a été construite par une société privée en achetant des terrains et cela fait 4 ans qu'elle n'a pas remboursé les habitants.
Très étrangement, malgré une file de plus de 10 km, pas un coup de klaxon, les autres chauffeurs discutent le coup sur le bas-côté ou promènent leur chien.
Des autochtones passent en motos pour vendre de la nourriture (des tacos, des boissons) à ceux qui en manque. C'est une pratique courante que de voir des vendeurs sur les routes embouteillées au Mexique.
Le guide se veut rassurant "un jour, j'ai été bloqué durant 24h avec des touristes japonais. Puis ça c'est dégagé, ça fini toujours par se dégager après les négociations".
Et c'est là où je veux en venir, la notion de temps n'est pas la même sous le soleil qu'en Belgique (ou en France). C'est quoi 24h ? Ça passe si vite ...
Arrivent les premières réactions :
- on va attendre qu'il fasse noir pour aller faire pipi dans les champs (il reste 2h avant la tombée de la nuit (à 18h))
- la prochaine fois, on dit au chauffeur d'utiliser Waze ! ( il l'aurait utilisé, il n'aurait pas pu prévoir ce blocage lors de notre départ ni en connaitre la durée)
- y a un hôtel à 1km à vol d'oiseau, on va y aller à travers champs (sans savoir s'il y a des chambres libres) (sans se douter des risques de se blesser dans l
Ces champs, de croiser des animaux pas sympas (comme des serpents, on oublie vite que l'on n’est pas dans notre pays) ou de se faire rançonner par des petits malins qui profiteraient de notre méconnaissance du terrain.
- moi, je ne dors pas dans le car ! (pourtant, il n'est pas question de diviser le groupe ; notre guide et l'agence de voyages sont responsables de leurs clients)
- faudra partager nos rations, qui a quoi ?
C'est intéressant d'écouter les réactions des gens en état de détresse. C'est une sorte de panique fataliste. Et comme le soleil tape (on est près des 28°) on sort un peu pour se dérouiller les jambes, faire quelques photos de l'embouteillage, du paysage, du soleil qui se couche ... et des quelques camions qui passent dans l'autre sens, essentiellement des transports frigorifiques.
Le soleil se couche vraiment, il ne nous attend pas, puis au loin on voit des feux rouges qui s'allument, les camions redémarrent, le barrage se débloque.
Vu les près de 4 km de bouchon devant nous, une partie de la circulation devra prendre un itinéraire alternatif.
Nous devions visiter un musée en fin d'après-midi, puis nous rendre à l'hôtel ... on ira directement à l'hôtel, on y arrivera à 21h, le personnel étant sur le pont depuis près de 2 heures. Nos 4 à 5 heures de route se sont transformées en 9 heures.
Si ce magnifique voyage nous a fait découvrir des sites extraordinaires (comme le Monte Alban), il a aussi permis de découvrir les facettes de l'être humain en situation de crise. Les plus jeunes doivent avoir 45 ans, le plus âgé 64 ( et je pense que notre guide est encore plus âgé ; son expérience et son calme ont été salutaires).
Pour ma part, dormir dans le car était plus adéquat que de se déplacer à travers champs.
Et vous, comment auriez-vous réagi ?
danielsan et Nowak aiment ce message
Re: un jour dans un car Mexicain...
Assis dans le champ (loin des serpents) en position du Lotus en partance pour un voyage de méditation Zen.
Bon sans plaisanter, il est intéressant d’observer comment les gens réagissent face à des situations imprévues, chacun a sa propre manière de gérer l’imprévu.
Ce qui est positif dans cette expérience c’est de constater de la capacité humaine à s’adapter et à se soutenir mutuellement, à part quelques exceptions, dans des moments difficiles.
Les mexicains ont une approche plus relaxe du temps préférant profiter du moment présent plutôt que de se précipiter, peut être en raison de leur ascendances amérindienne…Carpe Diem !
Bon sans plaisanter, il est intéressant d’observer comment les gens réagissent face à des situations imprévues, chacun a sa propre manière de gérer l’imprévu.
Ce qui est positif dans cette expérience c’est de constater de la capacité humaine à s’adapter et à se soutenir mutuellement, à part quelques exceptions, dans des moments difficiles.
Les mexicains ont une approche plus relaxe du temps préférant profiter du moment présent plutôt que de se précipiter, peut être en raison de leur ascendances amérindienne…Carpe Diem !
danielsan- Grand Initié
- Messages : 2918
Date d'inscription : 16/02/2016
Age : 73
Localisation : HAUTS DE FRANCE
gypsie23 aime ce message
Re: un jour dans un car Mexicain...
mais la chanson de Marcel Amont serait actuellement considérée comme politiquement incorrecte ...
patos- Admin
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Nowak aime ce message
danielsan- Grand Initié
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Date d'inscription : 16/02/2016
Age : 73
Localisation : HAUTS DE FRANCE
patos et Nowak aiment ce message
Re: un jour dans un car Mexicain...
au camp d'été on la chantait tous les jours
patos- Admin
- Messages : 5443
Date d'inscription : 15/09/2015
Age : 71
Localisation : Drôme
danielsan aime ce message
Re: un jour dans un car Mexicain...
Pour m'être trouvé dans des situations similaires dans différents pays du globe effectivement les réactions sont trés diverses. En pareilles circonstances en France cela aurait été croquignolesque... Est-ce une question de société et par voie de conséquence de culture ou bien d'habitude et de fatalisme, difficile à savoir. Chaque fois, en pareille situation, j'ai toujours essayé de conserver mon calme, pas toujours facile, mais souvent plus bénéfique.
Charlemagne- Chien fou
- Messages : 141
Date d'inscription : 26/12/2023
danielsan et gypsie23 aiment ce message
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