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La bienveillance, oui quand ce n’est pas automatique.

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La bienveillance, oui quand ce n’est pas automatique. Empty La bienveillance, oui quand ce n’est pas automatique.

Message par patos Lun 23 Mai - 18:35

La bienveillance reste une valeur prônée dans nos sociétés. Devenue automatique, elle peut amener la personne à dysfonctionner, aussi il faut rester conscient de nos émotions négatives,  et les analyser afin de progresser.




Le mot est apparu assez vite lors des premières conversations que nous avons menées, à propos de la franc-maçonnerie. Nous étions encore profanes, aussi le mot a résonné sous nos crânes. Il faut le reconnaître, l’époque est plutôt au « parler cash ». Et les réseaux sociaux seraient plutôt le lieu d’où les bienveillants sont vite éjectés.
Oui, nous a-t-on dit, nous recherchons surtout des gens sincères, et nous considérons toutes les réponses avec bienveillance.



Bienveillance : Disposition affective d’une volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui. Bref on n’est pas loin de la tolérance, qui est une non-opposition à des idées différentes des nôtres. Ajoutez une recherche délibérée de la diversité, et vous avez un joli morceau de bien-pensance.

Serions-nous au pays des bisounours ?


Pas nécessairement. La vie en société, comme en loge, n’est supportable que moyennant certaines règles de vie. Le penchant ( facile ou rassurant ) pour le semblable et rien que le semblable survit néanmoins. Il se nourrit de prétextes pour justifier ses murs, et se nomme tribalisme, communautarisme, entre autres.


Donc nous vivons souvent avec une injonction de bienveillance, de non-jugement. Le non-jugement est une pierre angulaire de la posture du psychothérapeute. Vous connaissez les humains : ils sont très capables de feindre. La bienveillance aussi est facilement simulée par la plupart d’entre nous.
Mais, lié à la bienveillance, il existe un inconvénient plus grave encore :  l’alexithymie. Définie comme l’incapacité à reconnaître ses émotions négatives, elle peut se repérer à divers indices. Par exemple, les personnes affectées restent très générales lorsqu’elles parlent de situations émotionnelles. Cela rend leur discours ennuyeux et se perdant dans d’inutiles détails factuels.

Les prémisses de cette situation sont connues depuis l’Antiquité :  qui ne se souvient des stoïciens ?


Au fil des siècles virilistes, la maîtrise des émotions a été accaparée pour figurer sur la liste des vertus mâles, les femmes étant supposément souvent submergées par leurs émotions. Jusqu’il y a peu la qualification d’hystérique était fréquemment accolée aux femmes.

Dans nos sociétés actuelles prônant la parole libre, comme la franc-maçonnerie, la répression des sentiments négatifs bat son plein. Par un effort intellectuel, on résiste aux sarcasmes , mais cette répression, surtout si elle est automatique, laisse des traces. Les taux d’obésité, diabète, d’addictions sont interprétables comme signaux psychosomatiques  de problèmes sociétaux.

C’est pourquoi la psy Stéphanie Hahusseau préconise pour les personnes atteintes des exercices visant à améliorer leur intéroception. L’intéroception, c’est la perception profonde de ses états corporels internes. Or, pour bien ressentir ses émotions et les traiter de manière rationnelle, il faut déjà identifier ses sensations.

L’écoute du corps est le début de la voie de guérison. Mais le travail ne s’arrête pas là.



 
Un préjugé fréquent est que porter un jugement est mal et qu’il faut le désapprendre de manière définitive. Autre erreur fréquente : adopter la position antagoniste de ses préjugés. Là aussi le confort ne peut qu’être de courte durée. La seule solution consiste à savoir qu’il est normal dans notre fonctionnement humain de juger en permanence . Il faut donc rendre les choses conscientes et se rendre capable de les nommer.

Ensuite, pour éviter les conséquences négatives, il convient d’analyser les éléments sans agressivité ni culpabilité…mais avec une bienveillance pour soi et la tolérance pour ces défauts.
Le mal est en nous, mais nous avons les moyens de ne pas le laisser nous envahir. Analyser notre côté sombre nous renseigne sur notre passé et nous aidera à progresser.

Ce ne serait pas ça, le « connais-toi toi-même » de la méthode maçonnique ?
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