Faut-il apprendre a fermer sa "gueule" ?

On connait tous cette expression caractérisant celles et ceux qui ne parviennent jamais a se taire, qui se sentent obliges de s’immiscer dans tous les débats, toutes les discussions, qui veulent toujours avoir le dernier mot, et surtout, acte souvent reconnaissable entre mille, considèrent qu'avoir le dernier mot constitue la preuve qu'ils ont a raison.

Apprendre a "fermer sa gueule", c'est un peu le lot de chaque apprenti qui entre en maçonnerie, qui doit apprendre que se taire peut être très bénéfique pour soi, et pour les autres, pour la gestion de ses émotions, de ses idees, et pour prendre le temps de construire une vraie réflexion plutôt que de dire la première chose qui nous passe par la tête, qui relève plus de l'intuition que d'un acte résultant d'un processus intellectuel réfléchi.

On retrouve dans le monde profane la même chose a travers le célèbre "il faut tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler".

D'autres voudront au contraire défendre l'inverse, le droit de "l'ouvrir tout le temps", en expliquant que l'intuition et l’immédiateté sont plus puissantes que la réflexion. Mais le plus souvent, ils adopteront ce point de vue, soit parce qu'ils peinent a suivre clairement une réflexion, soit parce qu'ils ne peuvent souffrir d'avoir tort.

Qu'en pensez vous ?

Je n'aurai qu'une chose à dire là dessus :

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

L'image est clair ! Quand on ouvre grand sa gueule à tord et à travers on finit toujours par tomber dans le piège. A méditer.

.

Attention Spirale, tu vas heurter des sensibilités !

Je suis d'accord Spirale, une des composantes nécessaires de toute discussion c'est l'ouverture, certaines reprises ou oppositions sont instructives et répondent à des points précis de ce que l'on énonce, dans ce cas il n'y a nul besoin de continuer à discuter par pur plaisir éristique ( celui d'avoir toujours raison).

J'ajouterai une autre situation ou on doit apprendre à se taire, plus problématique, celle ou on voit que le débat n'avance pas parce que l'autre refuse de nous écouter, et ça arrive très souvent car chacun campe sur ses a priori. Dans certaines discussions on se rend compte que soi même on n'arrive pas à être ouvert à ce que dit l'autre car on accepte des propositions axiomatiques et antérieures à la discussion qui ne sont pas compatibles avec celles de l'autre. Discuter sans un certain accord initial est non seulement impossible mais vain, dans ce cas je préfère ( et j'apprend car c'est parfois dur) aussi la fermer.

Je te rejoins, sauf que j'estime qu'il y a une certaine marge entre vouloir s'immiscer dans un débat et vouloir avoir le dernier mot

Dans certaines discussions on se rend compte que soi même on n'arrive pas à être ouvert à ce que dit l'autre car on accepte des propositions axiomatiques et antérieures à la discussion qui ne sont pas compatibles avec celles de l'autre.

Je crois que c'est tout a fait vrai ça !

Ouranos a écrit:Je te rejoins, sauf que j'estime qu'il y a une certaine marge entre vouloir s'immiscer dans un débat et vouloir avoir le dernier mot

Heureusement !

Je rebondis sur le plaisir éristique, mot que je ne connaissais pas.
Il y a une petite rubrique de PhiloMag qui s'appelle "L'art d'avoir toujours raison". J'aime beaucoup.

J'ai lu voila quelque temps L'Art de persuader de Pascal. C'etait assez interessant.
Les Sophistes n'avaient pas pour habitude de la "fermer". Au contraire, ils avaient même fait de leur manière de toujours la ramener une véritable école !

Comme quoi, il peut aussi y avoir du bon a toujours vouloir parler, non ?
Moi, j'avoue, j'ai encore du mal parfois, et je ne peux résister au besoin de l'ouvrir.

Les sophistes ? Des grandes gueules de génies.
Moi, je ne la fermerai qu'à ma mort (ou quand je serai apprenti...)

Très bon, ca Nelson.

Nelson a écrit:Moi, je ne la fermerai qu'à ma mort (ou quand je serai apprenti...)

Pléonasme

Skwer: one point.

Réponse à la question : C'est selon...

Tout dépend du contexte. Ayant horreur des non-dits je préfère l'ouvrir lorsque quelque chose me dérange.

Sinon, d'une façon un peu plus générale, je dirais que pour pouvoir vivre en bonne entente avec les autres...il faut parfois se taire. Une certaine hypocrisie de surface est parfois préférable au fait de dire toute la vérité, rien que la vérité..

Ferme ta gueule, Luc Ferry

Précision pour Spirale : la rubrique de philomag qui s'intitule "l'art d'avoir toujours raison" est tirée du livre du même nom de Schopenhauer qui fait référence.

Il faudra que je le lise alors !

Et bien en voilà un qui ne mâche pas ses mots !

Pour ma part, j'aime écouter avant de parler ; je sonde l'interlocuteur pour voir un peu où il veut en venir, quelles sont ses armes, ses arguments, s'il est plus pressé de convaincre que d'exposer, par conséquent s'il a déjà dès ses premières syllabes annoncé la couleur intransigeante de son discours, ou bien si l'avis d'autrui est susceptible de la nuancer.
Je ne supporte pas les gens qui coupent la parole systématiquement : ces babillards invétérés n'ont jamais l'intention de vous écouter, ce sont des monolithes qui soliloquent, et vous, vous n'êtes là qu'en peinture, un peu comme une tapisserie destinée à flatter leur verbiage par votre unique présence. Car il y a beaucoup de gens, voyez-vous, qui se font une gloire de déblatérer devant un auditoire sans se mettre en peine si leur fatras de rhétorique rencontre un écho favorable : il leur suffit de dégoiser, et les voilà contents. L'art pour l'art, en quelque sorte.
J'aime les discussions franches, intelligentes et courtoises. Je déteste les dogmatiques, quelque matière qu'ils abordent. Du reste, avec un peu de sagacité, on reconnaît dès ses premières paroles celui qui a l'intention d'imposer son point de vue : il dénote presque toujours une satisaction de soi, une suffisance qui n'a de cesse de trompeter sa renommée jusqu'au-delà du cercle où il s'exprime.
J'exècre aussi les petits-maîtres qui n'ont jamais fait qu'écumer toute chose et qui s'en sont fabriqué un vernis de culture. Ceux-là, remarquez bien, sont faciles à décontenancer, il suffit de leur démontrer leur ridicule.
Enfin, et pour clore mon baragouin, je vous dirai que j'adore parler avec les enfants : les enfants sont des récepteurs naturels, et leurs grands yeux étonnés des soupirails à travers lesquels on entrevoit tant la vanité des adultes, par comparaison.

Je viens de visionner la vidéo de Spirale

Excellent !
Comme il a raison de dire " ferme ta gueule à Luc Ferry " Je suis d'accord avec lui en tout point.

Coluche disait avec raison je trouve : "Et alors moi je dis que quand un mec, sur une information, il en connait pas plus que ça, il a qu'a fermer sa gueule ! Et même... Et même à la rigueur il s'rait pas venu on était pas fâchés."

A mon avis, le fond du problème n'est pas de parler sans savoir ou d'ouvrir ou fermer sa grande bouche. Le problème c'est de se croire supérieur aux autres et les rabaisser d'une manière ou d'une autre. Utiliser le langage non pas pour communiquer mais pour montrer son apparente supériorité.

Voui ! Il faut ouvrir sa grande bouche uniquement pour avaler des pains aux raisins.

Pimbi a écrit:Voui ! Il faut ouvrir sa grande bouche uniquement pour avaler des pains aux raisins.

Ou pour boire de l'Irouleguy directement sous le robinet du tonneau !

Aussi : et là, c'est celui qui a la plus grand gueule qui gagne...

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]