Philo 2012 : Que gagne-t-on en travaillant ?

rbbe41 a écrit:

Le mauvais travail, c'est le travail laborieux.

Un travail laborieux: pléonasme. Labor = travail.

Vous saviez que le terme robot vient de "работать" : "Travail" en russe ?

Nous sommes tous des robots qui s'ignorent.
Combien d'humains font-ils exactement ce qu'ils veulent ?

Ego ! Facio ut volo !

Nelson a écrit:

rbbe41 a écrit:

Le mauvais travail, c'est le travail laborieux.

Un travail laborieux: pléonasme. Labor = travail.

Vous saviez que le terme robot vient de "работать" : "Travail" en russe ?

Nous sommes tous des robots qui s'ignorent.
Combien d'humains font-ils exactement ce qu'ils veulent ?

Combien d'humains savent exactement ce qu'ils veulent ?

Peu. Mais quand on sait ce qu'on veut et qu'on empoigne les outils pour l'effectuer, on est sur la bonne voie.

Ceux qui savent ce qu'ils veulent vraiment sont plus riche qu'un euro millionnaire.
Personnellement, j'aimerai bien être un euro millionnaire qui sait ce qu'il veut.

J'ai fondé un club. Mais pour y entrer, il faut savoir ce qu'on veut faire.
Oups, j'ai dit une bêtise, là.... Je sors !

Spoiler:

Adam chassé du paradis terrestre : " tu gagneras ton pain à la sueur de ton front et Eve accouchera dans la douleur.

Travail pour survivre, travail pour accoucher = malédiction divine !

Je déconne là !

.

"Que gagne-t-on en travaillant ? "

Un salaire non ?
CQFD

Que gagne-t-on en travaillant ?
La reconnaissance éternelle de la patrie et du patron !

1-Travailler pour donner à subsister, à jouir et se réjouir....

2 -Distribuer des sous pour encourager au travail et permettre de consommer

3 -Consommer pour donner du travail et des sous ( Publicité aidant)

Produire et toucher le salaire qui permet de consommer : un circuit bien bouclé qui pourtant souffre de vides, de trop pleins, de bouchons ou de zones abandonnées.

Le circuit est clair, le rendre efficace et agréable peut donner du grain à moudre à ceux ( et j'en suis) qui aiment à élucubrer sur de meilleurs mondes possibles

Nous sommes tous ici pour éculubrer, abac.
Certains davantage que d'autres.

Que gagne t'on en travaillant ? Ça dépend quel métier, la comptable : pas grand chose à part son salaire. Le médecin urgentiste : la satisfaction de sauver des vies. Le chercheur : la satisfaction d'apporter une pierre à l'édifice de la connaissance. Le traider : l'adrénaline et l'argent. L'artisant : creer du concret avec ses propres main, être libre. L'écrivain, ne jamais mourir.

Je connais très bien un écrivain qui mourra.
Le reste, ce pour quoi il était payé, lui a surtout rapporté des rhumatismes .
On gagne l'estime de soi si on a travaillé pour un but estimable. Ne travailler que pour soi n'est pas estimable. A mon humble avis.
Sagesse, Force et Beauté sont les trois critères, le dernier n'étant pas le moindre.

Ne pas travailler que pour soit, ne pas travailler que pour ceux qui ne pense qu'à soit. Etre en mesure de répondre un jour, si infime soit il qu'est que j'ai fait pour l'humanité.

Tout à fait exact.

Bon, ben je ne donne la moyenne à personne ici ! C'est quoi cette classe qu'on m'a donnée cette année ? Terminale H ? Section Hiram ? Ben mes enfants, va falloir réviser sec parce que le sujet, au niveau du bac, doit être traité ainsi et pas autrement :
1. Travailler pour gagner
Le travail est alors à prendre dans le sens de l'effort de perfectibilité, le travail de l'accouchement, le travail de l'artisan, le travail du philosophe. Et gagner est à prendre au sens du dépassement, de la compétition contre soi ou contre d'autres. Gagner quoi ? Rien, gagner seulement. Le travail fait alors partie du gain.
2. Travailler pour gagner quelque chose. Le travail est alors une contrainte, la nécessité d'un effort non consenti mais indispensable à la survie. L'objectif c'est de gagner quelque chose, qui sera consommé et qui nécessitera de retourner au travail. Le travail n'est pas l'objectif. Il est alors aliénant, au sens où l'on est étranger (alienus) à son propre travail qui ne fait plus partie de nous.
3. On ne gagne donc rien en travaillant. Soit le travail est consubstantiel au gain (1) et le travail fait alors partie du gain, on gagne son propre travail par la réalisation d'objectifs qui ne portent si sur le travail ni sur ses conséquences. Soit le travail n'est que la condition préalable du gain de quelque chose (2) et il est aliénant et n'apporte donc aucun gain : le salaire (sel) est consommable, il n'est pas gagné puisqu'il se perd dans la survie et contraint à retourner au travail.

Me réviserez évidemment les notions de travail et d'oisiveté dans le monde classique (Tripalium vs otium), Montaigne pour la partie 1. Une transition utile avec Adam Smith (le contrat). Et évidemment, Hegel (dialectique maitre-esclave) et Marx (aliénation) pour la partie 2. Me ferez un petit mix avec Cicéron et les stoïciens, associés aux déconstructeurs de type Dérida pour la partie 3.
Bordel, c'est pas compliqué, alors cessez de glander sur les colonnes, sortez vos cahiers. Hiram filez chez le proviseur, faites chier toute la classe !

Ah, quelle vision pessimiste JD, tu oublierais la vision du travail libérateur chez Marx ( chez qui le travail n'est pas juste aliénant, quand il est salarié ) mais aussi capacité pour l'être de s'extérioriser dans un autre que soi pour se reconnaître et s'enrichir en lui. Cet héritage vient de Hegel, que tu cites également, avec le mouvement de conscience réflexive dans la Phénoménologie de l'Esprit ( chez qui il n'y a pas que la dialectique maître esclave...). Cela représente évidemment chez Marx un idéal du travail artisanal, par lequel l'homme devient en plus "maître et processeur de la nature" comme le remarque Descartes ( un autre aspect possible du travail, qui peut se lier avec la libération de l'homme, je crois que c'est déjà présent dans le livre III de la République de Platon).

Edit : j'apporte donc juste des éléments de nuance sur le plan, très efficace par ailleurs, proposé. ( Yes moi aussi je peux me la jouer prof !)

Ben où est la contradiction Little ? On est d'accord au millimètre près ! Je me suis contenté de rigoler en torchant un plan carré de copie de bac pour avoir au minimum 15/20.

J'ai jamais dit que je te contredisais, loin de moi cette pensée, je rigolais aussi...

La philo au niveau du bac est un jeu sur les mots, les concepts du sujet et pour ne pas être hors-sujet, je conseille toujours de jongler avec les mots du sujets : travailler pour gagner, gagner son travail (en RER ?) etc. C'est un peu sophiste comme démarche mais pour le bac, ça paye, non ?

Nous sommes d'accord. De plus le plus souvent il suffit de bien définir les mots ( cf le sujet sur croyance et raison) pour trouver un axe tout prêt et répondre à la question. C'est autre chose quand on tombe sur un sujet-notion ou des questions plus complexes ( "Peut-on penser sans principe" par exemple).

D'accord mais même un sujet de type "Peut-on penser sans principe" permet d'associer deux notions et de jouer avec, donc c'est facile. Là où ça devient plus coton, c'est quand il n'y a qu'une notion : qu'est-ce que penser. Le sophisme ne marche pas.

Après réflexion, je me demande si la question du travail est la bonne. Ce qui compte c'est le projet qui est derrière. Quelle est sa dynamique, est il fédérateur, quelle fierté on y gagne. Prenons l'exemple de la couturière, salarié, devant sa machine à coudre. Est ce vraiment son travail qui aliénant ou épanouissant ?
Si la couturière travaille dans une usine de vestes ou elle n'est qu'une ressource. On lui demande de ne pas de se poser plus de questions que de produire pour un salaire donné. Elle travaille pour un projet qui est celui de la rentabilité au quotidien et qui n'est pas le sien.
Si la couturière travaille pour un grand couturier qui est solidaire de son équipe, elle est inscrite dans un projet, elle fabrique La robe et non une robe, elle fait partie d'un projet ou chaque partie peut s'identifier et se projeter, être fier d'apporter une pierre à un bel édifice.
Le projet même s'il exige un gain financier, doit être fédérateur, pousser à l’excellence, faire rêver. Tout le monde ne créé pas des voitures, des avions uniquement pour le pognon.

De toute façon, travailler et gagner un salaire ( sous quelle que forme que ce soit) c'est s'inscrire dans la collectivité.

Produire et faire circuler la monnaie sont le fondement le plus élémentaire de nos sociétés ?

Et personne ne devrait être exclus ( sauf décision personnelle) de ce système .
???

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