Naissance d’une fleur des neiges

Voici un petit écrit que j'ai composé en prose. Il est assez spécial dans le style et la forme mais cette idée a germé dans mon esprit et la voilà sur papier. Les mots seront peut-être mal choisi et d'ailleurs il n'y en a aucun d'adapté à ce que je voulais transmettre. Soyez donc indulgents en lisant ces quelques phrases et dans vos commentaires. Merci.


Naissance d'une fleur des neiges

Eveilles-toi… Eveilles-toi… C’est cette sensation que je senti en premier, le profond besoin de m’éveiller. De m’éveiller de quoi ? Est-ce que je dormais ? Non… Je ne sais pas. Je ne sais plus… Dormir qu’est-ce que c’est ?

Mon esprit s’éveillait ou plutôt il naissait. Qu’elle étrange sentiment... Des sentiments ? Puis la douleur. La chair, les os qui se forment, les muscles... Et là quelque chose qui s’engouffre en moi, froid, et qui empli tout mon torse. J’ai mal, ça brûle, je hurle, aucun son ne sort. Il y a quelque chose contre moi, quelque chose de froid, collé à moi. Pour la première fois je ressens.

Puis à un rythme régulier, quelque chose bat en moi, je me gonfle, puis me dégonfle. Un sifflement puis le bruit des battements sourd résonnant dans tout mon être. L’air (l’air ?) qui entre et ressort dans mon corps, provoquant un souffle bruyant. Il y a quelque chose qui vibre dans mes oreilles. Pour la première fois j’entends.

L’air que je respire est froid… mes narines se dilatent. J’ai l’impression de connaitre ça, ce picotement dans mon nez. Un courant passe de mon nez à mon esprit… c’est… une odeur… l’odeur de… l’eau ? Comme l’eau qui est en moi… mais plus fraiche et bien plus froide. Je n’ai plus que cette sensation en tête. Pour la première fois je sens.

A plat ventre contre quelque chose de froid et de dur, je la sens couler sous moi cette eau froide, glacée. J’ouvre la bouche… ma langue touche ce fluide glaciale. Ca me brûle comme l’air me brûlait… Mais ma langue reconnait ce fluide… C’est bien de l’eau. Elle en happe un peu, puis encore, me persuadant que j’en ai besoin. Je la sens sur mon palet, dans ma gorge. Pour la première fois je goûte.

Je glisse lentement, m’aidant de mes bras pour me tirer de là. Je tremble, j’ai si froid. Je sens derrière moi quelque chose de long, de doux, qui glisse sur mon dos. Des cheveux… Ils caressent ma peau. Mes genoux se plient, je pousse sur mes bras. Je me redresse sans aller trop loin, j’ai peur de retomber. Puis doucement un voile s’ouvre devant moi puis une puissante lumière me transperce l’esprit, douloureusement. Le voile retombe, la douleur persiste. Puis lentement le voile recommence à monter et la lumière apparait devant moi. Elles sont plusieurs en fait, s’alternant dans un ballet magique. Un ballet ? Plusieurs couleurs s’offrent à moi et dansent devant mes yeux. Pour la première fois je vois.

Puis tout se tord. Ma vision se floute pour redevenir net et changer. Je vois une surface blanchâtre, lisse, dure et froide. Sur elle coule l’eau glacée qui file entre mes doigts écartés, passe sous le pont que forme mon corps et continue entre mes jambes, me chatouillant les genoux. Qu’est-ce que c’est ? Et la réponse me vient soudain à l’esprit : de la glace. Je tremble de froid, tout mon corps proteste.

Je regarde un moment le sol sous moi. Puis il est apparu. Un visage m’est apparu dans l’eau coulant sur cette surface lisse, un visage blanc… blanc comme… la neige ? Encore un mot que je ne connais pas… un visage doux et fin. Ses yeux me regardaient, d’un vert grisâtre, avec une expression de stupeur, ou peut-être bien de curiosité. Ils cherchaient tout comme moi ce qui pouvait bien se trouver en face d’eux. Une bouche délicate, fine et légèrement rosée était posée sous un petit nez, ni trop rond, ni trop gros, ni trop petit, un nez qui semblait idéal, presque surréaliste. Ce visage était encadré par une chevelure d’or aux fils fins et lisses. Un visage de petite fille.

Ma main effleura son visage qui se tordit dans tous les sens. Un reflet ? Non ! Pas un reflet. Mon reflet. C’était moi sans être moi. Seulement mon image se retrouvant sur l’eau. Je détournai les yeux et je poussais sur mes membres pour me lever. Pris de panique je voulais me lever, partir, courir. Qu’est-ce que je suis ? Où suis-je ? Je dois sortir d’ici il fait froid. Tout se bouscule et je me lève avec effroi. Je suis gelée.

Je fis avancer mon corps nu et pâle, avec difficulté je progressais dans cette sombre grotte à peine éclairée qui m’entourait, sur ce sol glacial et couvert d’eau. Et plus j’avançais plus je m’éveillais. Et plus je m’éveillais plus les questions en moi se posaient. Où suis-je ? Qu’est-ce que je fais ? Où vais-je ? Il y a quelqu’un ?

La lumière m’éblouit. Je sortais de la grotte, le vent soufflait mais une immense sphère de feu brillait dans le plafond qui couvrait des lieux et des lieux à la ronde. Le ciel gris, couvert de nuages, et entre le creux formé à l’intérieur d’eux : un rayon de lumière. Le Soleil ! Il brillait, m’éclairant de ses traits ardents et aveuglants. Puis un nuage passa et le ciel fut à nouveau gris quand je rouvris les yeux.

Puis une à une, de petites formes blanches tombèrent lentement du ciel. J’ouvris une main et l’une d’elles se posa dans son creux, froide, douce et fragile. C’est donc ça de la neige ? Le paysage se couvrit alors d’un blanc manteau et je restai là, pétrifiée par la grâce de ce spectacle avec une question qui m’obsédait : Qui suis-je ?

Toms

Ben, tu es une jolie petite edelweiss toute perdue dans la neige, et qui vient juste d'éclore.
Ton texte est émouvant, parce qu'il est sincère et candide. C'est super, d'être comme toi, aussi spontané. Bravo...

C'est sublime Tom bravo !

Un texte très émouvant, de belles images nuancées. La naissance y est présente, et en même temps la fragilité, la légèreté des choses, ainsi que la force de la vie... Enfin, je te livre mes ressentis bruts, tels quels !

En tous cas c'est très joli, et cela m'évoque une expérience que j'ai vécu étant tout bébé, je compte le publier ici sous forme de poème...

Je trouve que tu as beaucoup de talent, de sensibilité.

Belle allégorie de l'éclosion de la conscience.
On peut la lire à différents niveaux; elle mobilise l'imagination.
Très poétique.

Merci pour vos compliments. Bien que je ne suis pas sûr que tout ce que je voulais transmettre soit bien passé, je remarque avec plaisir qu'en majorité c'est le cas. Oui il y a différents niveaux à lire comme tu le dis si bien Nelson. Je ne savais pas trop si cela serait accessible mais visiblement si.

En tout cas ce texte m'a ému à l'écriture et je ne me lasse pas de relire mon travail. Il est à la fois plein d'imagination mais aussi très intime (ceux qui auront lu le sujet que j'ai ouvert sur les rêves prémonitoires auront encore mieux compris pourquoi). Merci à tous.

Oh, ne négligeons pas la grosse partie inconsciente de ton travail d'écriture... Peut être que tu fais éventuellement passer des messages sans le savoir, qui sait?

C'est possible aussi. Peut-être que chacun voit dans ce texte des choses que moi je ne vois pas. Et je dirais que c'est tant mieux. Si je devais contrôler jusqu'à la moindre signification des mots que j'écris ça n'aurait plus autant de valeur.

En tous cas, comme le remarque Olive, tu es très sensible, et c'est une vertu.

Une vertu et une malédiction... Mais je l'accepte avec plaisir (et parfois avec tristesse hélas ! ^^).

Tu as une épaule sur laquelle pleurer si ça peut te réconforter

Oui, celle de Justin Bieber...

Pimbi a écrit:Oui, celle de Justin Bieber...

Arf... On peut éviter de polluer ce sujet avec des remarques inutiles ? Merci... ^^'

Remarque inutile, comme tu y vas !
Je suis très déçu, et puisque c'est comme ça, je ne parlerai plus jamais de mon idole, vala !

Désolé ne le prends pas mal... Je ne voulais pas vexer... ^^' (quel maladroit je fais... )

Non, rien n'y fera, je ne dirai plus un mot de mon Justinou, et je me drape dans ma dignité bafouée...

Entre nous, LT, me vexer ? Ah, ah, c'est pas demain la veille : je suis invexable, mais j'adore entretenir les situations équivoques où l'on feint d'être mortifié, alors qu'en réalité, je me marre...
Bon, je vais dîner, mon estomac crie famine...

Pimbi a écrit:Entre nous, LT, me vexer ? Ah, ah, c'est pas demain la veille : je suis invexable, mais j'adore entretenir les situations équivoques où l'on feint d'être mortifié, alors qu'en réalité, je me marre...
Bon, je vais dîner, mon estomac crie famine...

Hé hé ! Je ne l'ai compris qu'au deuxième message ! Ce n'est pas très gentil de jouer avec ma sensibilité !

Pimbi est un sacripan ! Pire que le belge.
Se moquer ainsi d'un pôvre petit dragounet ! Pfffffff...

Bah quoi? Lé tout mignon le pitit dragounet gnougnouw tout droit sorti de l'oeuf... Non?

L'est tout mignon, le dragounet, et j'adore quand il lance des flammes...

Texte captivant qui n'est pas sans rappeler ta dernière confession sur le rêve étrange que tu as "vécu"

Ouranos a écrit:Texte captivant qui n'est pas sans rappeler ta dernière confession sur le rêve étrange que tu as "vécu"

C'est justement en référence à ce "rêve", bien vu. Enfin ça je l'ai quand dit dans un de mes posts :

Il est à la fois plein d'imagination mais aussi très intime (ceux qui auront lu le sujet que j'ai ouvert sur les rêves prémonitoires auront encore mieux compris pourquoi)

En tout cas merci pour le compliment ! ^^

Moi je te le répète LT, tu as une sensibilité de poète ! D'ailleurs tu es un poète selon moi... Un garçon au grand coeur.

Encore bravo, et c'est toujours courageux d'exposer ses écrits aux regards des autres, il ne faut pas être égoiste, et à mon avis tu ne l'es pas.

A vrai dire j'ai même tendance à penser un peu trop aux autres ce qui est assez dangereux pour ma propre survie... ^^' Je suis parfois comme on le dit un peu "trop bon, trop con" (d'ailleurs pas plus tard qu'hier mon père me l'a reproché...) mais je préfère ça plutôt que les termes : "connard", "égoïste" et "égocentrique".

Je suis encore jeune et naïf, et je ne perd pas l'espoir qu'un jour je saurais défendre ma part sans pour autant perdre ma générosité et mon empathie.

Et encore merci pour ces encouragements.

LordToms a écrit:Je suis encore jeune et naïf, et je ne perd pas l'espoir qu'un jour je saurais défendre ma part sans pour autant perdre ma générosité et mon empathie.

Si être trop bon, trop con est la clé de ''la jeunesse éternelle", alors tu ne vieilliras jamais plus... Pourquoi avoir honte d'être ce que tu es? C'est une façon de parler bien sûr, personne n'affirme que tu as honte, mais constamment se dévaloriser n'est pas être pas très .... Bla bla bla

["10 ans plus tard"]

Donc voilà; T'es un type bien, n'hésites pas à cultiver tes différences. Qui peut encore avoir l'impression d'être ''soi même'' dans le monde contemporain? Très peu de personnes... Si j'étais toi, j'en serais fier et c'est ce qui ferrait de moi, un grand humaniste... Mais je ne suis pas toi, dommage, l'humanisme doit être quelque chose de fort. Qui sait?