Dame blanche

Dans l'océan de l'oubli, où meurent ces oiseaux
Ses visages qui s'effacent sur la surface des eaux
Aux sourires à peine visibles...
Vagues et floues comme d'antiques contes
Du fond des âges plus rien ne remonte
Sinon de l'indicible.

Sur les chemins, et la forêt verte et si sombre
Fantôme qui portez mon coeur, cette ombre
Entre vos vides mains...
Hier, et un néant livide et impossible
Le présent, un voyage indescriptible
Mais moins que demain.

Elle voit un bel enfant qui accourt vers elle
Un sourire l'éclaire, et de ses fines ailes
Il vient tel un ange...
Venant parcourir les traits de sa figure
Il en fait la tendre et douce lecture
Mais déjà, il change.

Un beau visage se vide et alors, s'efface
Dans l'eau claire de la rivière qui passe
Toujours elle le revoit...
Il lui sourit dans ce passé qui se voile
Tel un volute qui rejoint les étoiles
Sur sa céleste voie.

C'est un esprit sur un sentier, qui s'avance
La raison qui s'oublie dans son errance
Ce fantastique monde...
Qui s'endort peu à peu sous les feuillages
Un vieux tableau qui rappelle un voyage
Aux campagnes blondes.

Elle s'éclipse tout comme elle est venue
Ephémère dessein emporté jusqu'aux nues
Disparaissent ses traces...
Les grands arbres augustes et solennels
Lui font honneur sous les pilastres du ciel
Lui ouvre la place.

Qui se souviendra de ses vieilles blessures
De ses rires, et ses amours si sûres ?
Sous le chariot d'or...
Chargé de tant d'inconsistantes mémoires
Mais là-bas un coeur persiste à croire
Qu'elle s'endort.

Olive.